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L’après 9 février 2014

21K views 95 replies 6 participants last post by  Arclemanboom 
#1 ·
Après une catastrophe, il est bien de pouvoir s’exprimer et dire ce que l’on a sur le cœur ;) Mais afin de ne pas polluer plus longtemps les autres fils de discussion avec des propos qui n’ont rien à voir avec le sujet, je propose qu’on continue de parler des suites du vote ici. Cela vous convient-il?
 
#31 · (Edited)
VOTATION CANTONALE

Libre circulation: Moody's met en garde la Suisse

Mis à jour il y a 8 minutes

L'agence de notation a estimé que la votation sur la limitation de l'immigration sera négative, tant pour la note de crédit du pays que pour ses banques.

L'agence de notation Moody's a estimé mardi que le texte sur la limitation de l'immigration est négative tant pour la note de crédit de la Suisse, un des derniers pays titulaires du précieux triple A, que pour les banques helvétiques.

«Limiter l'immigration est susceptible d'affecter le potentiel de croissance du pays, sa richesse et sa solidité économique dans son ensemble», a expliqué l'agence de notation dans un communiqué.

La Suisse a, selon elle, bénéficié de l'afflux de travailleurs étrangers qui ont contribué à compenser les effets du vieillissement de la population et de pénurie de main d’œuvre qualifiée, contribuant ainsi à sa croissance économique et à l'emploi.

Des implications négatives pour les banques suisses

Le texte en faveur de la limitation de l'immigration, adopté le 9 février à 50,3% des voix, a également des implications négatives pour les banques suisses. L'introduction de quotas pourrait en effet réduire la demande de logement, et potentiellement conduire à une décélération plus rapide que prévu du marché de l'immobilier résidentiel.

De plus, les répercussions négatives sur le commerce avec l'Union européenne pourrait mettre les entreprises exportatrices sous pression. Les conséquences pour la Suisse dépendent pour l'instant de la mise en application du texte et des négociations que le pays pourrait avoir à renégocier avec l'Union européenne, a rappelé Moody's qui consacre un rapport spécial à la Suisse.

Incertitude pour l'économie suisse

La semaine dernière, l'agence de notation Fitch Ratings avait également pointé que le choix des électeurs suisses allait accroître l'incertitude pour l'économie suisse.Le texte sur l'immigration, qui va instituer des contingents annuels pour le nombre d'autorisations de séjour délivrées aux ressortissants étrangers, suscite de vives inquiétudes dans les milieux économiques suisses.

Selon les économistes de Credit Suisse, l'immigration a permis à l'économie helvétique de bénéficier d'un «super-cycle», notamment grâce à l'immigration. Alors que ses voisins européens se sont débattus avec la crise, l'économie helvétique a bien résisté grâce à la dynamique de son marché domestique, soutenu par la consommation et le secteur du bâtiment, l'afflux d'étranger ayant donné lieu à un véritable boom de la construction de logements résidentiels.

Au cours des derniers mois, les instituts de prévisions avaient dit tabler sur une reprise des exportations cette année pour prendre le relais de la croissance grâce à l'embellie dans l'Union européenne, le premier partenaire commercial de la Suisse.

(afp/Newsnet)

Créé: 18.02.2014, 19h35

http://www.24heures.ch/suisse/libre-circulation-moody-s-met-garde-suisse/story/19261592
 
#32 ·
MOBILITÉ UNIVERSITAIRE

Le «plan B» de Genève pour contrer le gel d’Erasmus

Par Paul Ronga. Mis à jour il y a 47 minutes 21 Commentaires

L’Université de Genève est la seule de Suisse à être membre de Coimbra, un réseau antérieur à Erasmus. Sans en faire partie, l’Université libre de Bruxelles a pris contact ce mardi pour proposer de poursuivre les échanges avec Genève.

La Commission européenne a suspendu Erasmus. Mais à Genève, «Coimbra est une alternative», comme le confirme Olivier Vincent, coordinateur Erasmus à l’Université de Genève. «Ce réseau est à l’origine d’Erasmus, rappelle-t-il, même si Erasmus est devenu le programme principal.»

Le Groupe Coimbra, qui tire son nom de la plus ancienne ville universitaire du Portugal, comprend les principales universités historiques d'Europe, notamment Oxford, Cambridge, Bristol, Edimbourg, Heidelberg, Barcelone, Bologne, et depuis peu Istanbul. Au total, une quarantaine d’établissements. L’Université de Genève est la seule de Suisse à en faire partie. Contrairement à Erasmus, contrôlé par l'Union européenne (UE) et dont les membres sont des pays, Coimbra est une association sans but lucratif et relie directement les universités entre elles, ce qui permettrait à Genève de contourner en partie les sanctions de Bruxelles.

Trois scénarios pour 2014-2015

Les étudiants en échange pendant ce semestre de printemps 2014 ne sont pas touchés par le gel d'Erasmus. Pour l’année universitaire 2014-2015, Olivier Vincent envisage trois scénarios. «Le premier serait qu’on trouve un terrain d’entente. La Turquie appartient à Erasmus sans appartenir à la libre circulation, rappelle-t-il. Le second est une participation indirecte de la Suisse, comme jusqu’en 2011. La Confédération payait les bourses des étudiants accueillis en Suisse et qui partaient de Suisse. Le troisième scénario possible est qu’on négocie des accords au cas par cas.» Une solution qui se calquerait donc sur le modèle de Coimbra.

Si le troisième scénario se confirme, «ce qu’on perd, c’est la visibilité d’Erasmus, s’inquiète Olivier Vincent. Si la Suisse ne peut plus participer directement ou indirectement au programme, on pourrait craindre un traitement différencié.» L’autre gros avantage d’Erasmus, poursuit-il, «c’est que ce programme est standardisé. C’est comme une langue commune. Les accords et les conditions sont les mêmes. Et il bénéficie d’un financement européen.»

Financement et contingents

Le financement reste une grande inconnue. Pour la seule année 2013, l’Université de Genève avait reçu 25 millions de l’UE (lire: Suspension des programmes européens: l'Université fait ses comptes). Le programme Erasmus, dont le budget annuel représente environ 6 millions pour la Suisse, avait d’abord été financé directement par la Confédération avant de connaître un système triangulaire depuis 2011: la Suisse versait le financement à l’UE, qui le redistribuait.

Quant aux contingents, en dehors de Coimbra, ils ne seraient garantis qu’avec les universités qui accepteraient de reconduire les anciens accords conclus dans le cadre d'Erasmus. Pendant l’année académique 2011-2012, la mobilité entre universités membres de Coimbra n’a représenté que 18,7% de la mobilité Erasmus, organisée à l’échelle des pays.

L’Uni de Bruxelles contacte Genève

«On a un plan B, conclut cependant Olivier Vincent. Les étudiants inscrits pour un échange en 2014-2015 ne doivent pas se faire trop de soucis.» Mais des accords avec chaque université, n’est-ce pas fastidieux? «Pas forcément. C’est ce qu’on fait déjà pour la mobilité extra-européenne. Certaines universités sont prêtes à reprendre les accords déjà existants sans que l’UE n’intervienne», ajoute-t-il, en précisant que plusieurs universités qui participent à Erasmus sans être membres de Coimbra ont d’elles-mêmes pris contact avec la Suisse. «Je viens de recevoir (ce mardi, ndlr.) un e-mail de l’Université libre de Bruxelles: on pourra utiliser un accord qu’on a déjà signé.» La Bruxelles universitaire défie la Bruxelles européenne.

(TDG)

Créé: 18.02.2014, 13h27

http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/erasmus-geneve-plan-b/story/31324192
 
#34 · (Edited)
Même si tu n’affiches pas clairement tes positions, on les a très bien comprises au vu des messages que tu postes. Mais même si ce monsieur à raison par rapport aux thèmes qu’il aborde, ce n’est pas pour autant que la Suisse a eu raison de voter contre l’immigration de masse. La plupart des éventuels problèmes liés à l’immigration aurait pu être réglés simplement en appliquant les lois déjà existantes ou en en instituant de nouvelles.

Si elle avait été honnête, l’UDC aurait du se battre pour que ces lois soient appliquées, mais pas en réduisant à néant tous les accords obtenus avec l’UE jusque-là. L’UDC n’a pas le profil d’un parti gouvernemental mais celui d’un groupe d’opposition dont le but systématique est de déstabiliser et décrédibiliser le gouvernement dont il faut actuellement partie (!). Il doit ainsi prendre ses responsabilités et tout simplement quitter le gouvernement.
 
#35 ·
Premièrement, je m’interroge sur la raison qui a poussé ce parti – que de nombreux habitants et politiciens de ce pays aiment tant diaboliser à longueur d’année – à lancer cette initiative, après celles sur l’interdiction de nouveaux minarets ou du renvoi des criminels étrangers, toutes victorieuses. L’UDC aurait-elle pu réussir à trouver une majorité pour faire voter de nouvelles lois par le parlement ? J’en doute, vu qu’elle rame à contre-courant de la classe politique. A-t-elle cherché à faire appliquer celles existantes, pour calmer cette surchauffe ? Il aurait d’abord fallu que les puissants lobbies économiques et les partis qu’ils subventionnent fussent disposés à écouter, ce qui n’a évidemment jamais été le cas, tout excités par cette fuite en avant collective. N’oublions pas que l’initiative ne veut que LIMITER et RÉGULER les flux de personnes, et non pas FERMER les frontières. Je pense que beaucoup de gens s’en tapent le coquillage que la Suisse soit n°1 de l’innovation, si cela ne reflète pas dans leur quotidien. Ça leur fait une belle jambe. Certains en ressentent d’ailleurs les effets négatifs (bétonnage à grande échelle des campagnes, très forte augmentation du nombre de frontaliers en peu de temps,…). Le minuscule plateau suisse n’est hélas pas encore tout-à-fait aussi étendu que les immenses plaines d’Amérique du Nord, ce qui n’empêche toutefois pas ces dernières de réguler leur immigration, en pensant sur le long terme. Bien qu’il doive continuer à se développer (de manière raisonnable), le pays d’Heidi ne doit pas se transformer en Singapour.

D’autre part, depuis que ces grands esprits de la gauche ont pris du galon, il a bien fallu créer un contre-pouvoir, pour tenter de rétablir un peu l’équilibre. La plupart des grandes agglomérations suisses et européennes sont dominées par la gauche. Cela reflète d’ailleurs bien le résultat de ce vote. Il est néanmoins surprenant de constater que l’UDC aura contribué à saccager les bilatérales qu’elle a elle-même grandement contribué à mettre sur pied, environ 10 ans après le vote de 1992. Sinon, si l’UDC quittait le gouvernement fédéral, je ne sais pas si cela changerait grand-chose au niveau des initiatives, étant donné que c’est le peuple qui s’exprime, dans ces cas-là. Avec tout le matraquage dont la quasi-totalité des partis politiques nous ont gratifiés cet hiver, je m’attendais à un refus assez net du peuple. Pourtant, il n’en a rien été.

En outre, les personnes qui prétendent qu’un vote remporté avec une marge aussi infime ne devrait pas être pris en compte m’inquiètent. Ils ne me semblent ne faire preuve que de peu de considération pour les vainqueurs. Quelle aurait été leur réaction si le « NON » l’avait emporté avec la même marge ? Il faut accepter la réalité. Lorsqu’une équipe sportive remporte une finale aux tirs au but, ça fait bien sûr mal au sac pour le perdant, mais au final il n’y a qu’un seul vainqueur. Il n’y a heureusement pas de grands esprits roses-verts pour proposer de rejouer la partie, ce qui me semble normal.

Afin de ne pas se retrouver engluée définitivement dans la marée noire d’Erika, la Suisse va certes y perdre quelques plumes, mais elle devrait également garder plis ou moins son plumage d’origine, tout en négociant avec d’autres oiseaux à titre individuel. A moins que les élections du mois de mai ne sonnent le Printemps Européen, plutôt que celui de Prague qui nous a été promis par la grande puissance centralisatrice.
 
#40 · (Edited)
N’oublions pas que l’initiative ne veut que LIMITER et RÉGULER les flux de personnes, et non pas FERMER les frontières.
Sauf que pour réguler il faut d’abord FERMER, puis OUVRIR, puis FERMER, puis OUVRIR, puis FERMER, puis OUVRIR, puis FERMER la frontière pour laisser entrer les travailleurs quand ça nous arrange et les mettre dehors quand ça nous arrange aussi. Alors, ne jouons pas sur les mots!

Après, on veut encore de préférences des hommes ou des femmes seuls, sans famille, pour être sûr qu’ils ne restent pas et aussi pour éviter que des gens inactifs reçoivent des quotas (1 famille de 4 personnes = 4 quotas). On réintroduit également les visas pour tous les pays qui n’ont pas signé les accord de Schengen. Ah, et le statut de saisonnier aussi, ça serait pas mal. Bref, ça sent vraiment mauvais tout ça.

Alors oui, c’est sûr, on ne ferme pas les frontières… On régule… Comme avec les loups. Encore une de ces peurs irrationnelles des Suisses qui ont peur de se faire bouffer par un animal sauvage. Bizarre qu’il n’y ait pas encore plus de psychiatres dans ce pays.
 
#36 ·
Un paramètre qu’on aurait tort de négliger, c’est le taux d’autosuffisance alimentaire. L’agriculture de montagne étant extrêmement peu rentable, il ne nous reste plus que la plaine, c’est-à-dire le Plateau, pour cultiver végétaux et céréales. Malgré la très récente votation sur la LAT, le très fort développement économique et démographique que connaît le pays depuis une petite décennie a encore accéléré le bétonnage de la plaine, car on n’a pas été capable de densifier suffisamment dans les centres. Et il faudra à mon avis un petit moment pour que ce mitage du territoire cesse.

Lorsqu’on défriche une couche de terre de 10cm d’épaisseur, puis qu’on décide quelque années plus tard de « replanter de la nature » à ce même endroit, il faut environ… 1’000 ans pour que toute la biodiversité se recréé comme avant, soit un peu plus qu’une petite décennie. Alors ne bétonnons pas n’importe où. Une cuillérée à soupe de terre forestière contient environ 50 milliards d’êtres vivants. Cela ne se refait pas en un claquement de doigts. Les parcs urbains sont certes une bonne chose, mais cela reste encore assez superficiel au niveau de la nature. Et brader cet inestimable héritage au nom du capitalisme ne me semble tout simplement pas acceptable.
 
#37 ·
Concernant cet argument écologique, je le trouve tout aussi déplacé que le reste (logement, mobilité, dumping).

D'autant plus que l'UDC, on le voit encore dans cet article défend le modèle zone villa, centre commerciaux périphériques, conduisant à l'étalement urbain et aggravant les problèmes de mobilité, de pollution, de mitage du territoire. Cerise sur le gâteau: ils refusent systématiquement les projets pour financer des nouvelles infrastructures de mobilité.

Je ne sais donc pas comment tu fais pour croire une seule seconde à ce que tu nous racontes Lake Leman.

Tu étais de ceux qui ne décolleraient pas de voir partir le Human Brain Project de l'EPFL à Genève, et là tu viens de signer sans sourciller une initiative qui risque de causer bien pire comme dégâts pour l'EPFL que ce départ pour un autre site. Le plus drôle, c'est que vous êtes cul et chemise avec Arclemanboom au sujet de cette initiative terrible pour les subventions de l'UE de l'EPFL, qu'alors vous étiez -si je me souviens bien- les plus en train de vous écharper sur ce forum pour avoir ce HBP subventionné par l'UE en Suisse! Quelle contradiction...
 
#38 · (Edited)
Par ailleurs je ne comprends pas très bien l'argument 'on ne peut pas devenir un Singapur'. Premièrement on l'est déjà en contenu (place financière Alpha, innovation, recherche etc). Ce n'est pas pour rien d'ailleurs que l'on appelle Singapur la Suisse de l'Asie. Deuxièmement Singapur est une des villes les plus attrayantes au monde et la qualité de vie y est excellente, comme en Suisse. Troisièmement Singapur c'est 5 mio d'habitants sur une surface du canton de Fribourg, et on est encore très très loin! Il faudrait donc que la métropole lémanique ait 5x plus d'habitants sur la même surface...et même si c'était le cas la qualité de vie y serait probablement tjs excellente grâce à la proximité de lacs et montagnes. Bref on projète des craintes à peine fondées et on en tire des conclusions toutes faites. Ceci dit, j'arrive à comprendre que pour certains la croissance soit trop rapide. Malgré tout, risquer aussi gros juste pour éviter de vivre dans des conditions qui sont estimées catastrophiques alors qu'elles seraient encore nettement meilleures que dans la plupart du monde, est clairement une erreur. Pour la petite histoire: mon pote suisse ayant habité 10 ans en Catalogne et de retour en Suisse, a été choqué d'entendre les gens parler de manque de place. Pour lui les villes suisses sont quasi désertes...et c'est cela qui me met en rogne: les gens ont une image de la Suisse avec prés et vaches qu'ils veulent conserver á tout prix, mais veulent continuer de profiter de l'incroyable qualité de vie avec du chômage quasi inexistant. Et ben la conclusion est vite faite: on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Le peuple a maintenant fait son choix et à lui d'en assumer les cobséquences.
 
#39 ·
C’est ça le malheur: la paranoïa. Pourtant, il me semble que les Suisses sont parmi les plus grands voyageurs. Par conséquent, ils devraient se rendre compte que leurs craintes ne sont que des fantasmes. A moins que les Suisses se contentent de passer deux semaines à la plage lorsqu’ils vont à l’étranger.

Si on a peur que la Suisse se transforme en Singapour, c’est qu’on n’y est jamais allé. Car c’est effectivement difficile de trouver une ville plus agréable que celle-ci.

Certains Suisses, eux-mêmes, se rendent compte que nos rues sont vides. Celui qui a déjà voyagé un minimum sait à quoi ressemblent des rues bondées, des quais de gares où il est presque impossible de bouger sans risquer de tomber sur les voies, et des trains tellement pleins que des employés des chemins de fer poussent les gens dans les wagons pour que les portes puissent se fermer.

Bref, prétendre que la Suisse est surpeuplée est d’une formidable mauvaise foi.
 
#44 ·
N’étant cul et chemise avec personne, je me permettrai d’ajouter que le taux de chômage de l’agglomération de Lausanne est encore plus élevé que celui du canton de Genève. Il faudra que je retrouve les chiffres à l’occasion. D’autre part, si l’on tient compte du fait que la loi sur l’assurance-chômage a été durcie ces dernières années, je pense qu’il ne serait pas complètement insensé de penser que le Grand Lausanne dépasserait aujourd’hui aisément les 6-7% de chômage sous l’ancien barème. Ainsi, la Métropole lémanique n’est pas un pays de Cocagne pour tout le monde.

Allez demander un renseignement par exemple à un vendeur de chez Hornbach à Etoy. Ce sont en grande majorité des frontaliers français. Pour la plupart très sympas, ils ne vous répondront cependant que sur une question se rapportant à leur propre rayon. C’est nous est vachement utile. J’imagine qu’ils ont dû recevoir des consignes pour ça, sinon c’est inquiétant. Le job n’a en tous cas pas l’air trop compliqué, à première vue. Si plus d’habitants du coin étaient engagés, il y aurait logiquement moins de chômage. Et les charges grandissantes des assurances sociales, nos chers médias n’en font pas souvent grand bruit. Finalement, les chiffres, en cachant bien la merde au chat, on peut presque leur faire dire ce qu’on veut.

Ayant travaillé une dizaine d’années avec des frontaliers et dans plusieurs entreprises, j’ai eu tout le loisir de constater la différence de ratio autochtones/frontaliers entre 2000 et 2010. Aujourd’hui, il n’est pas rare que des travailleurs autochtones se retrouvent carrément minoritaires par rapport à nos chers voisin d’outre Jura au sein d’une société. On ne peut quand-même pas faire comme si de rien n’était. On ne me fera quand-même pas croire que nos cantons manquent à ce point de gens possédant le profil requis.
 
#51 ·
N’étant cul et chemise avec personne, je me permettrai d’ajouter que le taux de chômage de l’agglomération de Lausanne est encore plus élevé que celui du canton de Genève. Il faudra que je retrouve les chiffres à l’occasion.
C'est peut-être le terme familier qui te dérange, mais sur le fond tu sais très bien que c'est correct: tu as dit toi même que tu étais d'accord sur toute la ligne avec notre amis Arclemanboom sur ce sujet.

Concernant les chiffres du chômage, trouve-nous pendant que t'y est ceux de l'évolution du chômage ces 20 dernières années, pour voir si vraiment la libre-circulation a augmenté celui-ci. :)lol:)

Moi après avoir vécu dans plusieurs pays je trouve que c'est ici qu'il y a la meilleure qualité de vie.
Ah bon? Rappel toi: tu vis dans un Etat où il y a la libre circulation, comment est-ce possible qu'on y vive si bien malgré cela? C'est le meilleur pays du monde mais faut tout changer car rien ne va!? :crazy2:
 
#45 · (Edited)
Pour moi les loyers sont beaucoup plus un problème que le chômage (de mon point de vue, mais bon j'habite de l'autre côté de la barrière des röstis). Que le chômage augmente dans certaines régins comme le montre "Lake Leman" doit être pris au sérieux. Même si je doute que l'on trouve vraiment beaucoup de personnes ayant le profil requis pour le plupart des boulots où l'on choisit des étrangers, il y a certainement quelques cas d'abus. Je pense que c'est là qu'il faille vraiment entreprendre des choses dans les régions qui en sont le plus touchées. Et on en revient toujours au même point: c'est désolant que les gens n'avaient que le choix entre ne rien faire et voter cette loi (mafois extrêmiste...).

Comme le disait Arclemanboom, je suis également persuadé que le deal sera effectivement de maintenair les contingents très élevés afin que l'UE finisse par l'accepter comme quasi-égale à la libre circulation, quite à payer quelques sous en plus...peut être que ce vote extrême va au moins amener à des mesures accompagnatrices pour lutter contre certains problèmes qui sont une réalité dans certaines régions.
 
#47 · (Edited)
Il y a frontaliers et frontaliers. Si personne n’est choqué qu’un Lausannois aille travailler à Genève, je ne vois pas de raison d’être choqué qu’un habitant de Gex en fasse de même. Certes, il doit franchir la frontière nationale, mais dans le cadre du projet du Grand Genève transfrontalier, celle-ci ne devrait plus exister que sur le papier.

Après, il y a effectivement ces personnes qu’on recrute directement à Paris sans mettre le poste à repourvoir au concours en Suisse, alors qu’il ne demande pas un niveau de qualification tellement élevé qu’on ne trouverait personne dans la région. Et ça, ça ne devrait plus exister car il s’agit clairement de concurrence déloyale et pousse, parfois mais pas toujours, au dumping salarial. D’autant que ces mêmes personnes s’établissent souvent du côté français de la frontière. Mais ça, c’est de la responsabilité des entreprises qui recrutent, et c’est sur elles qu’il faudrait mettre la pression pour qu’elles instaurent la préférence nationale. Mais comment vérifier si elles font tout pour trouver leurs employés en Suisse?

Par contre il ne faut pas être complètement naïf non plus. Si les Français occupent des postes de travail pour lesquels ils sont sous-payés, ça ne dure souvent pas très longtemps. Il connaissent parfaitement les salaires pratiqués en Suisse et savent se faire entendre pour récupérer la différence très rapidement.
 
#48 ·
Je suis vraiment d'accord avec la plupart des points ainsi que les problèmes énumerés. Au fait les opposants à l'initiative dont je fais partie ne nient pas certains problèmes qu'il faut prendre au sérieux (ce que le CF n'a clairement pas assez fait) mais dénoncent la manière très floue de l'initiative qui met en péril...mais bon je me répète :)
 
#49 · (Edited)
Moi aussi, j’étais totalement opposé (et d’ailleurs toujours) à cette initiative. Je crois aussi que personne n’avait vraiment pris conscience de l’enjeu indirect de cette votation, soit les bilatérales. Et c’est quand même un peu grave de la part des politiciens (opposés à l’initiative) qui n’ont pas fait leur travail d’explication.

Les problèmes à régler, effectivement, il y en a. Sauf qu’en principe on s’attaque aux problèmes eux-mêmes et on n’en crée pas des autres encore plus grands, en espérant régler les premiers. Mais moi aussi je me répète ;)

Indépendamment du vote sur l’immigration de masse, ce qui m’inquiète finalement le plus, c’est de voir à quel point certains Suisses ne semblent plus être capables de voir le verre à moitié plein plutôt que le verre à moitié vide. Ce désenchantement qui semble les habiter. Leur penchant suicidaire et cette volonté de faire du surplace. Ces Suisses-là deviennent complètement irrationnels, s’inventent des problèmes imaginaires, s’autoflagellent et se battent comme des animaux sauvages contre le moindre petit projet qui pourrait soi-disant mettre en danger leur qualité de vie. Cette Suisse de perdants m’écœure vraiment et me pèse de plus en plus sur le moral. Faudrait-il quitter le pays pour sauver son âme?
 
#55 ·
Lorsque je vois les exigences du service de l’immigration du Canada, je les comprends et les respecte. Là-bas, les immigrés sont très vite bien intégrés et ne causent pas de problèmes sociaux ou de chômage envers les autochtones. C’est du donnant-donnant. Le pays a le courage de ses idées et de sa clairvoyance, et la Suisse devrait s’en inspirer.
Effectivement, on ferait bien de s'inspirer du Canada... si l'on souhaite un taux de 7% de chômage (contre 5% sur Vaud et 3% en Suisse actuellement malgré une immigration de masse).

Source: http://www4.hrsdc.gc.ca/.3ndic.1t.4r@-fra.jsp?iid=16
 
#56 ·
@GE

Pour les 7%, j’étais au courant. Il est vrai que ce pays n’a pas une longue tradition du secret bancaire vieille de 78 ans. Cela ne lui a ainsi pas permis d’investir autant de milliards provenant de l’argent sale de la criminalité ou de pays en guerre ou au régime despotique. Cela ne l’empêche pourtant pas de posséder l’un des tout meilleurs systèmes d’éducation au monde et d’accueillir des gens pleins de bonnes idées.

Pourrais-tu sinon m’expliquer en quoi tu trouves mon argument écologique déplacé, concrètement ? Serais-tu de ceux qui croient encore que les simples mortels que nous sommes sont au-dessus des lois de la nature ? Mon idée est simple : construire, oui, étaler les constructions dans les campagnes sous la pression de la démographie galopante qui ne nous laisse pas le temps de planifier des quartiers en suffisance à l’intérieur des agglomérations, non. A terme, on risque de le payer. Faire p.ex. Berne-Zurich en train avec un bâtiment presque toute les 10 secondes sur 130 km, je pense qu’il y a plus folichon pour nos paysages. Mais je me doute bien que certains bâtisseurs s’en fichent. Dans la plupart des pays, les grandes villes sont clairement distinctes, avec un peu plus que trois buissons entre deux. Dans le cas de BE-ZH, et bientôt de LS-GE, on a l’impression d’étouffer. La Suisse ne doit pas devenir un ville-état géante.

Quant à l’UDC, si j’ai voté oui à leur dernière initiative, cela ne veut pas dire que je cautionne tous leurs agissements ou idées, à l’image par exemple des récentes critiques de Blocher sur le prétendu manque de sens patriotique des Romands, des TP ou des zones villas dont tu fais mention. L’étalement urbain est aujourd’hui à freiner du mieux qu’on peut. Ce n’est pas tout blanc ou tout noir.

En ce qui concerne le HBP, tant Genève que l’UE n’auraient jamais entendu parler de ce qui était le Blue Brain Project, si l’EPFL n’avait attiré un Henry Markram en partance pour le MIT de Boston. Personnellement, je ne crois pas trop à une délocalisation du projet hors de nos frontières, et encore moins à son annulation. Une fois l’accord avec la Croatie entériné (car ce n’est à mon avis qu’une question de temps), les dobermans devraient déjà se calmer un peu. N’oublions pas non plus que la petite Suisse a une balance commerciale déficitaire de quelques 20 milliards avec l’UE, ce qui est toujours ça de gagné pour eux. Et au niveau scientifique, nous ne sommes pas franchement à la ramasse et la Suisse a encore beaucoup à apporter à l’Europe de la science. Le chien aboie, la caravane passe.


@Metro007

Je ne doute pas de l’attractivité de Singapour, mais la Suisse ne se limite de loin pas à la finance. La qualité de l’environnement et la densité ne sont en effet pas vraiment comparables (5 mios hab. / 600 km2). Pourtant, à lire certains commentaires, j’ai parfois le sentiment que cela ne dérangerait pas grand monde si tout le Plateau suisse devait s’urbaniser sur l’ensemble de sa surface, jusqu’au dernier centimètre carré. Pourquoi ne pas concentrer le bâti essentiellement sur quelques grandes villes, en les développant vraiment ? L’idée d’aller cultiver des fruits et légumes dans les Alpes et le Jura pour compenser les terrains plats indisponibles ne me semblerait pas très pratique. A moins que l’on préfère absolument tout importer ou sous-traiter, pour une dépendance la plus totale envers d’autres pays. Idem pour notre défense. En cas de gros temps, ceux-ci vont se régaler, c’est certain. Les pleurnichards d’aujourd’hui auront cette fois-ci de bonnes raisons de le faire.


@quimporte

Revenons sur un ancien commentaire. Sans cette « paranoïa », ou en serait le pays aujourd’hui ? Rattaché depuis 1992 à l’EEE, puis à l’UE, pouvant tout juste décider de la couleur des murs du Palais fédéral ? Et avec quel taux de chômage ? Utiliserait-on l’euro, géré depuis un seul endroit pour des pays aux intérêts et aux modes de fonctionnement parfois très divers ? Les nombreux Européens « paranoïaques » doivent certainement se faire des idées lorsqu’ils se plaignent de ne pas avoir prise les destinées de leur propre pays. Je ne fais pas allusion ici aux quelques centaines de milliers de privilégiés qui gagnent sur beaucoup de tableaux, les frontaliers.

La Suisse n’est pas encore surpeuplée. Mais gouverner, c’est prévoir. Bien sûr, comparer la densité l’ensemble d’un pays comme la Suisse avec celle d’une cité-état du style Singapour ou Monaco n’aurait vraiment pas de sens. Mais peut-être rêves-tu qu’il faille un jour utiliser des pousseurs comme à Séoul pour pouvoir monter dans le métro M2. C’est vrai que cela ferait grande ville internationale, en somme la classe, quoi. Les Suisses n’en seraient que plus heureux. Nous voici enfin entrés dans le 21ème siècle. Les quais des gares de Lausanne ou Cornavin sont du reste désertées du matin au soir, tout le monde le sait bien. On n’a pas encore la chance de pouvoir s’accrocher à l’extérieur des wagons ou de grimper sur leur toit, comme en Inde. C’est bien dommage. Pour en revenir à « Disneyland avec la peine de mort » toute proprette, il est vrai qu’avec un régime autoritaire et un flic tous les 2 mètres, on ne risque pas grand-chose. Sauf peut-être si on a le malheur de cracher son chewing-gum à côté de la poubelle. Et je le dis en toute bonne foi.

Concernant la régulation, il s’agit principalement de contrôler le débit en fonction des besoins de l’économie. Ce n’est pas très compliqué à comprendre. En ouvrant ou fermant brutalement un robinet, qu’est-ce qui ce passe ? Au bout d’un moment, ça bousille les conduites (nos relations avec les autres pays). Dans notre cas, il me paraît évident que si l’on continue d’ouvrir les vannes à fond comme des débiles sans penser aux lendemains, on va droit dans le mur. Le jour où l’économie ralenti, qu’est-ce qu’on fait ? On entretient peut-être 100 ou 200'000 chômeurs supplémentaires et leur famille, après avoir donné de faux espoirs à tous ces gens, en laissant les vannes grandes ouvertes sous la pression de l’UE ? Ou on ferme brutalement le robinet sous le coup de la panique, au risque de passer pour des en…. de première et en violant une loi qu’on n’aura pas eu le temps de modifier, suite par exemple à une crise économique soudaine ? Ce serait vachement intelligent, et très responsable. Les modèles existent et fonctionnent ailleurs. Il faut juste ouvrir un peu les yeux. Les miracles économiques eux aussi connaissent des hauts et des bas. Si les structures ne sont pas solides, cela ne sert à rien de détaler comme des lapins dans une fuite en avant aveugle et mégalo. Oui à un développement continu, mais raisonnable, sous contrôle.

Sinon, je pense que les élus devraient être capables de trouver un juste milieu entre le statut de saisonnier, et celui classique du travailleur portugais qui débarque ici avec sa famille, qui ne parle pas 3 mots de français, ne consommant que le strict minimum chez nous pour ensuite retourner se construire une jolie villa au pays. Ce n’est pas du tout ou rien.


En fin de compte, 50.3% des Helvètes ne sont que d’incurables imbéciles paranoïaques bons pour le psy, des incultes délirants, des hérétiques de la nation, incapables de réfléchir par eux-mêmes et de voir plus loin que le bout de leur nez, je vais cesser de me battre contre des moulins à vents et préfère ainsi vous laisser entre esprits supérieurs et bienpensants, et quitter ce forum. J’aurai toutefois eu du plaisir à lire et à participer, même si je ne suis finalement pas si sûr que de glisser un thread de politique dans un blog d’urbanisme était très une bonne idée. Espérons en tout cas cette votation ne va pas diviser le pays. Merci et bonne suite...
 
#57 ·
Pour les 7%, j’étais au courant. Il est vrai que ce pays n’a pas une longue tradition du secret bancaire vieille de 78 ans. Cela ne lui a ainsi pas permis d’investir autant de milliards provenant de l’argent sale de la criminalité ou de pays en guerre ou au régime despotique. Cela ne l’empêche pourtant pas de posséder l’un des tout meilleurs systèmes d’éducation au monde et d’accueillir des gens pleins de bonnes idées.
Si t’es au courant que le Canada a plus de chômage, pourquoi ce serait un argument pour réintroduire des quotas ? Tu ne vois pas un problème de logique à ton raisonnement ?

Les causes des difficultés économiques des pays n’entrent pas en ligne de compte dans ce débat, ça n’a rien à voir ! La situation est telle qu’elle est, et en plus ce n’est pas l’UDC qui se bat pour une place financière plus propre, bien au contraire !

Pourrais-tu sinon m’expliquer en quoi tu trouves mon argument écologique déplacé, concrètement ? Serais-tu de ceux qui croient encore que les simples mortels que nous sommes sont au-dessus des lois de la nature ?
Parce que ceux qui prônent la décroissance pour l’écologie semblent vouloir aller jusqu’à « tuer ses enfants » pour pouvoir s’empiffrer égoïstement jusqu’au bout des dernières richesses naturelles de la planète, tout en se permettant de les sur-gaspiller.

On JETTE des TONNES de nourritures, 289 kilos/année par personne en Suisse (ce qui équivaut presque à ce qu’on consomme effectivement) (source), on gaspille l’énergie (rien que p. ex. le gaz qui brûle inutilement au dessus des torchères des puits de pétrole représente la consommation annuelle de la France en gaz source), on construit des zones villas dispendieuse de territoire et souvent excentrée, bref on se comporte comme si de rien était, et tout à coup on est trop nombreux sur la planète. Quel égoïsme !

On pourrait vivre bien mieux, nourrir 2-3 fois la population mondiale actuelle et se déplacer proprement sans problème en se comportant mieux, en faisant les bons choix politiques et comportementaux. L’enjeu est global, limiter l’immigration en Suisse n’y changera rien, la population mondiale s’accroît. Ce n’est pas un problème de migration mais de rapport entre croissance démographique et ressource disponible. Plus on gérera bien les ressources plus on pourra être nombreux et pour longtemps encore.

C’est scandaleux de crier « la barque (ou l’appartement…) est pleine » et en même temps de gaspiller la place disponible ! Et quoi de plus naturel que prospérer ? Tout dépend comment, et, encore une fois, ce n’est pas dans le programme politique de l’UDC un objectif genre « zéro carbonne »…

Quant à l’UDC, si j’ai voté oui à leur dernière initiative, cela ne veut pas dire que je cautionne tous leurs agissements ou idées, à l’image par exemple des récentes critiques de Blocher sur le prétendu manque de sens patriotique des Romands, des TP ou des zones villas dont tu fais mention. L’étalement urbain est aujourd’hui à freiner du mieux qu’on peut. Ce n’est pas tout blanc ou tout noir.

Mais c’est toi qui prête à l’initiative UDC toute ces vertus, en invoquant ces arguments pour nous convaincre du bien fondé des quotas ! Je ne fais que de te rappeler que ce n’est pas du tout ce que tu peux en attendre d’elle, puisque que le partis qui l’a soutenue comme tu le reconnais ne partage pas cette vision des choses. Or c’est eux qui ont le vent en poupe maintenant, c’est leur initiative et ils ont tout les cartes en mains pour la mettre en œuvre comme ils l’entendent (c’est à dire PAS pour atteindre les mêmes objectifs que toi tu espères).

Une fois l’accord avec la Croatie entériné (car ce n’est à mon avis qu’une question de temps)
Euh tu vis sur quelle planète ? Tu viens de voter contre la libre circulation, pour des quotas, et tu veux étendre la libre circulation à la Croatie !? C’est une blague ?

Pour HBP et Erasmus les fonds sont gelés, et dépendent de la signature de l'extension de la libre circulation à la Croatie. Or voici les revendications du parti qui vient de remporter la majorité des voix pour sa vision de la politique étrangère suisse (posté sur ce site par toi-même!):

L’Après-votation du 9.2.2014. Mesures proposées par les vainqueurs

Article publié le 16.02.2014

Quelques jours après l’acceptation de l’initiative « Contre l’immigration de masse », l’UDC communique en proposant une série de mesures concrètes pour la mise en application de la volonté populaire majoritaire.

"L'UDC invite tous les partis et les autorités à faire suivre par des actes les courageuses déclarations qui ont précédé le vote de notre initiative et à lancer un important train de mesures urgentes pour contrôler et limiter l'immigration:

- désormais les travailleurs arrivant en Suisse recevront des contrats de travail de courte durée (10 mois en règle générale) et les autorités n'accorderont que des autorisations de séjour d'un an;
- avant d'accorder une autorisation de séjour, l'autorité devra vérifier si l'employeur est réellement en état de conclure des contrats de travail de durée illimitée (par exemple, les entreprises saisonnières ou les petites exploitations PME);
- le regroupement familial pour les ressortissants d'Etat tiers doit être restreint. Si nécessaire, la Suisse résiliera la CEDH et la conclura à nouveau avec une réserve à ce niveau;
- le regroupement familial pour les citoyens UE doit être limité aux époux, aux parents et aux enfants;
- le regroupement familial ne sera pas accordé aux personnes recevant des prestations des assurances ou institutions sociales;
- les personnes admises provisoirement et les personnes bénéficiant d'une autorisation de séjour de courte durée n'ont pas droit au regroupement familial;
- les personnes entrant en Suisse grâce au regroupement familial ne reçoivent qu'une autorisation de séjour et non pas une autorisation d'établissement;
- aucune aide sociale ou aide d'urgence ne sera accordée aux personnes n'ayant jamais travaillé en Suisse; les personnes qui ne peuvent pas financer leur séjour en Suisse doivent quitter le pays;
- supprimer les incitations à recourir aux prestations sociales et adapter les directives CIAS;
- généraliser l'échange d'informations entre les autorités (notamment concernant les assurances sociales);
- restreindre le versement de prestations complémentaires qui ne doivent être accordées qu'après un séjour minimal de 7 ans en Suisse;
- durcir les peines sanctionnant les abus par des simulacres d'entreprises ou d'engagements;
- durcir les conditions pour l'obtention de permis d'établissement par les étrangers;
- ne pas prolonger l'autorisation de séjour d'étrangers au chômage depuis plus d'un an;
- ne pas admettre le statut d'apprentis pour des personnes domiciliées à l'étranger (frontaliers);
- ne pas admettre de stages de plus d'un an;
- augmenter et uniformiser l'imposition des frontaliers, un nouvel accord doit être conclu à cet effet avec l'Italie;
- combattre les abus dans le droit d'asile en réduisant l'attractivité de la Suisse, en accélérant les procédures et en exécutant systématiquement les décisions;

L'UDC est volontiers prête à soutenir, dans le cadre du débat en cours, d'autres mesures limitant l'immigration que les partis concernés soutiendront également au Parlement. Il est grand temps d'agir pour le bien de la Suisse."

Communiqué de l'UDC, 14 février 2014

http://www.lesobservateurs.ch/2014/...-2014-apres-le-oui-quelles-mesures-concretes/
 
#67 · (Edited)
Alors tout d'abord j'étais opposé à cette initiative, au cas où ça n'était pas clair. Et ensuite: personne à l'heure actuelle ne sait encore comment fixer ces quotas. La marge de manoeuvre est immense. "Pour les besoins de l'économie" dit-elle. Point. Si des grandes entreprises comme UBS, Nestlé, Roche, Logitech, Google sont jugées plus importantes que certaines PMU, plus de quotas pour celles-ci seront demandés. Ce n'est pas parce qu'une loi est encrée au niveau fédéral qu'il ne peut pas avoir de différence entre cantons/régions si ces régions en questions sont plus importantes pour l'économie (ce qui ne contredirait pas la loi). De toute manière, une fois de plus, cette loi est stupide. Comment contrôler qu'une entreprise ait bel et bien besoin de la main d'oeuvre qu'elle réclame, et ce au niveau suisse? C'est quasi mission impossible. Donc, soit il n'y aura aucun changement par rapport à aujourd'hui (contingents fixés volontairement très haut) soit il y aura forcément des perdants. Et quand tu dis que cette initiative était pour les villes, voilà encore une fois toute l'absurdité du tout: les villes ont clairement dit non à cette loi. Il n'y a donc pas de logique à ce que les campagnes aient voulu limiter l'immigration dans les villes, alors qu'elles en sont le moins touchées. Tout ceci devrait être pris en compte, sans que ça soit une enfreinte á cette loi fédérale. Toute la difficulté va être là.

Et question: où as-tu vu que cette loi devait impérativement réduire le nombre d'immigrés? C'est bien ce qu'elle a voulu faire croire. Or il y est uniquement question à ce que la Suisse puisse gérer son immigration de manière autonome. En quoi peut-elle empêcher que celle-ci soit un jour de 100'000 personnes si l'économie en avait besoin?
 
#68 ·
Des quotas flexibles pour sortir de l’impasse avec l’UE

Pour sortir de l’impasse créée par le vote populaire du 9 février, les partis du centre droit et les milieux économiques sont favorables à des quotas flexibles de travailleurs en provenance de l’Union européenne. Selon une proposition du PDC dévoilée dimanche par la SonntagsZeitung, la Confédération fixerait un plafond qu’elle réexaminerait deux fois par an en fonction des besoins de l’économie.

Le lobby des grandes entreprises, economiesuisse, planche lui aussi sur une solution analogue, a indiqué l’hebdomadaire. Quant au président de Swissmem, l’association de l’industrie des machines, Hans Hess, il plaide dans le SonntagsBlick pour une «clause de sauvegarde 2» que la Suisse serait autorisée à actionner lorsque l’immigration en provenance de l’UE dépasserait certains seuils.

En contrepartie, la Suisse doit *offrir à l’UE d’appliquer la libre circulation avec la Croatie à titre provisoire, soutient le président d’economiesuisse, Heinz Karrer, dans la SonntagsZeitung. La décision du Conseil fédéral, rappelons-le, a été suivie de celle de la Commission européenne de suspendre les négociations sur Erasmus+ et le programme de recherche Horizon 2020 (lire ci-contre).

......

Selon Gerhard Pfister, la Confédération devrait définir les branches dans lesquelles il existe une pénurie de travailleurs, les hôpitaux par exemple. Les employeurs de ces secteurs seraient autorisés d’office à recruter des travailleurs européens. Les autres devraient obtenir une attestation préalable constatant qu’il ne leur est pas possible de recruter la main-d’œuvre nécessaire sur place.

Les plafonds fixés pourraient être adaptés. Ce système, est convaincu Gerhard Pfister, respecte la volonté populaire et permet à la Suisse d’avoir une politique de migration indépendante. Il est moins sûr qu’il soit compatible avec le droit de l’UE, reconnaît-il. «Mais l’objectif est d’éviter qu’un citoyen européen soit amené à saisir la Cour de justice de l’UE, car cela forcerait Bruxelles à prendre des mesures. Sinon, je ne pense pas qu’elle ait intérêt à dénoncer l’accord sur la libre circulation.» Un point de vue qui rejoint celui du ministre de la Défense, Ueli Maurer. Dans Schweiz am Sonntag, il juge «impensable» une dénonciation de l’accord sur la libre circulation des personnes, ni par la Suisse, ni par l’UE.

Le président du PLR, Philipp Müller, propose également une traduction flexible et aussi peu bureaucratique que possible des exigences de l’initiative de l’UDC. La préférence nationale, dont le texte exige la réintroduction, ne devrait pas s’appliquer aux branches économiques souffrant d’une pénurie de main-d’œuvre, plaide-t-il dans la NZZ am Sonntag. Les ressortissants européens devraient par ailleurs être privilégiés par rapport aux travailleurs étrangers provenant des autres régions du monde.

Le regroupement familial devrait aussi être freiné, selon lui, par une clause permettant de refuser l’aide sociale pendant un délai de cinq ans. Quant au contingentement des requérants d’asile, «ce sera le domaine le plus difficile, car le droit international doit être respecté».
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/f4e2d130-9cc7-11e3-af84-3edfecec8ce4|1
 
#69 · (Edited)
Il y a une solution très simple pour régler le problème et satisfaire tout le monde.

1. Fixer une limite maximale (de préférence élevée) à l’immigration.
2. Maintenir la libre circulation des étrangers en Suisse.
3. Actionner une clause de sauvegarde uniquement quand la limite risque d’être atteinte.

Avantages:
1. On n’a pas besoin de fixer des quotas pour chaque branche économique. Il est de toute façon presque impossible (ou en tout cas très difficile) de prévoir quels sont leurs besoins respectifs. Une entreprise peut être tentée de demander plus de quotas qu’elle n’en a besoin, mais n’engagera jamais plus d’employés qu’il ne lui en faut.
2. On évite des restrictions à la mobilité des étrangers tant la limite maximale d’immigrants n’est pas atteinte. Pour limiter avant même que la limite voulue soit atteinte?
3. On évite de la paperasse inutile tant que la limite n’est pas atteinte.

Didier, si tu lis mon message, dis-moi ce que tu en penses. ;)
 
#70 · (Edited)
1. Fixer une limite maximale (de préférence élevée) à l’immigration.
2. Maintenir la libre circulation des étrangers en Suisse.
3. Actionner une clause de sauvegarde uniquement quand la limite risque d’être atteinte.
Il y a clairement contradiction irréconciliable entre la première et la deuxième. Ce serait bien sûre la façon la plus raisonnable de mettre en oeuvre le texte, mais de 1, rien ne laisse croire que l'UDC l'acceptera, et de 2 que cela permettra de sauver les accords passés avec l'UE. Celle-ci pourrait très bien estimer que cela représente une contradiction intolérable et rompre tout accord avec la Suisse. L'UE a à perdre, mais la Suisse encore beaucoup plus.

Tout renégocier les accords avec la Suisse signifierai ainsi un immense avantage pour l'UE afin d'obtenir des accords qui lui sont plus favorables que maintenant. La Suisse, privée de son principal marché (1 franc sur 2 se gagne dans l'UE, dixit Leuba), serait à genoux et prête à tout accepter pour pouvoir réaccéder au marché européen. Dans la situation où ils se trouvent (l'UE), ils ont tout intérêt à le faire: cela fermerait le clapet en plus aux euroseptiques en démontrant en pratique qu'un pays en Europe ne peut se passer aujourd'hui de l'UE. Bon sang, le marché européen représente plus pour la Suisse que son propre marché intérieur. C'est une occasion unique pour l'UE de pomper du fric à la Suisse, et en plus de ne pas en être responsable puisque c'est la Suisse elle-même qui rompt (une partie d') un accord avec clause guillotine en cas de non-respect.

Autrement dit, il n'y a pas de bonne solution... Il faut s'attendre à y laisser des plumes. Le silence de l'UDC en dit tout aussi long sur la pagaille qui règne aujourd'hui dans la politique suisse que l'inversémment proportionnelle sur-activité des autres partis.
 
#73 ·
En fait, toutes ces mesures proposées par l'UDC vont à peine se réaliser. Dans le texte de l'initiative, il est clairement mentionné que le but était de contrôler l'immigration de manière autonome. Je n'ai pas connaissance d'un texte de loi stipulant que l'immigration devait être réduite à tout prix. A moins que je fasse erreur. La seule chose qui doit être mise en oeuvre est une instance qui pourra décider si oui ou non un immigré pourra venir en CH ou pas. Et ceci doit avoir été mis en oeuvre d'ici 3 ans. Et c'est tout. Je ne retrouve aucune mention d'une loi qui oblige la CH a réduire son immigration. Réguler ne veut pas automatiquement dire réduire. Je ne vois donc pas sur la base de quoi l'UDC s'imagine réalisables toutes ces mesures de réduction qu'elle propose. Le grand dilemne est donc qu'avec cette loi on peut un peu interpréter ce que bon nous semble. Comment est-ce que nos partis politiques vont-ils donc trouver un accord avec l'UDC?
 
#74 ·
C'est vrai ce que la volonté de l'UDC de baisser l'immigration n'est qu'une intérprétation de son propre texte. C'est tout à fait exact que la seule chose qu'il exige (le texte) c'est de contrôler l'immigration.

Mais il ne faut pas négliger le fait que l'UDC a invoqué une trop forte immigration (un nombre trop élevé de migrants) pour justifier ce texte, avec clairement une volonté de baisser le nombre d'entrée.

Ceux qui prônent aujourd'hui de ne pas baisser le nombre de migrants sont ceux qui ont perdus, ceux qui prônent une baisse de l'immigration ont gagné. Ca comptera pour beaucoup dans la future loi.

Le plus probable c'est que ce sont certainement le regroupement famillial, l'asile (bref toute l'immigration non économique) qui va fortement baisser. Même si en théorie économiquement ont y gagnera, le problème reste entier avec l'UE, qui n'acceptera pas un tel manque de solidarité en son sein.

La Suisse controlera sont immigration, mais aura-t'elle les reins assez solide pour se passer du marché européens?
 
#75 · (Edited)
C'est vrai ce que la volonté de l'UDC de baisser l'immigration n'est qu'une intérprétation de son propre texte. C'est tout à fait exact que la seule chose qu'il exige (le texte) c'est de contrôler l'immigration.

Mais il ne faut pas négliger le fait que l'UDC a invoqué une trop forte immigration (un nombre trop élevé de migrants) pour justifier ce texte, avec clairement une volonté de baisser le nombre d'entrée.

Ceux qui prônent aujourd'hui de ne pas baisser le nombre de migrants sont ceux qui ont perdus, ceux qui prônent une baisse de l'immigration ont gagné. Ca comptera pour beaucoup dans la future loi.

Le plus probable c'est que ce sont certainement le regroupement familial, l'asile (bref toute l'immigration non économique) qui va fortement baisser. Même si en théorie économiquement ont y gagnera, le problème reste entier avec l'UE, qui n'acceptera pas un tel manque de solidarité en son sein.

La Suisse controlera sont immigration, mais aura-t'elle les reins assez solide pour se passer du marché européens?
La Suisse a une balance déficitaire de 20 milliards avec l'UE. Dit autrement l'EU exporte pour 20 milliards de plus en Suisse qu'elle en importe de Suisse.
La Suisse représente 9% des exportations de l'UE (loin d'être négligeable).
Dans la crise a laquelle l'UE est engloué elle ne peut donc se permettre d'être trop en froid avec la Suisse et de faire baisser ses exportations vers la Suisse .Merkel l'a très bien compris et a dit qu'elle essayerait de trouver une solution car les entreprises Allemande exportent énormément vers la Suisse. Il faut arrêter le délire Ge l'UE a autant besoin de la Suisse que la Suisse a besoin de l'EU. La Suisse fait vivre près de 400'000 frontaliers. Or un boulot de frontalier génère un emploi local dans le service. Dit autrement la Suisse fait vivre près de 800'000 Européens hors Suisse.
Pour toutes ses raisons les deux parties trouveront un terrain d'entente. On a déjà Merkel de notre coté.
 
#81 ·
Ok mais elle serait toujours là! Et pour les Suisses, quelles seraient les conséquences de perdre la moitié de leur économie? L'adhésion à l'UE, par la petite porte et avec la libre circulation?

Pour ce qui est du classement des pays hôte des réfugiés, la Suisse risque bien d'y faire une chute vertigineuse.
 
#82 · (Edited)
Sauf qu'il trouveront une solution car c'est dans l'intérêt des 2.

Bon même si on divise le nombre de réfugié par 2 on serait au dessous de la moyenne des pays développés car on part de très haut....


"La Suisse n’a jamais eu autant besoin de l’Union Européenne"
Vraiment? Curieux dans ces conditions que la part des exportations de la Suisse dans l’UE est en chute libre ces dix dernières années passant de 68% à 55%. La Suisse exporte dorénavant dans les pays de l’est, les marchés émergents, en Amérique du sud, vers les BRICS (Brésil, Inde, Russie, Chine) qui sont en forte progression (Russie + 12.8% en moyenne annuelle). Elle a donc réduit fortement et tout naturellement sa dépendance au marché européen qui globalement a un taux de croissance plutôt inquiétant puisqu’il est proche de zéro!
On connaît les problèmes structurels de la zone euro, le chômage en constante progression (12%), 11% en france, 26.7% en Espagne, 12.5% en Italie, 27.3% en Grêce, les déficits publics abyssaux, la création monétaire ex nihilo sans limite (chute constante du pouvoir d’achat et nécessairement menace d’hyperinflation à terme) rachat massif des obligations d’états de la BCE en violation du traité de Maastricht et de Lisbonne. Mais la Suisse se fait donner des leçons par les bureaucrates de Bruxelles et l’establishment europhile et mieux encore par les Grecs! (les spécialistes du maquillage comptable) par la voix de Evàngelos Venizélos déclarant "le droit international – et non pas une révision constitutionnelle nationale – constitue la base des relations entre la Suisse et l’UE".
On avait oublié aussi qu’en matière de commerce international les rapports commerciaux s’articulent en fonction de décisions rationnelles. Quand les Européens achètent des produits Suisses – ce n’est pas par plaisir – mais parce que ces produits sont meilleurs que les autres en termes de qualité, fonctionnalités, valeur ajoutée, et souvent pour leur faible entretien, voire uniques par leurs caractéristiques innovantes (émission Un Oeil sur la Planète, Le Miracle Suisse et la société Thermoplan).
La Suisse n’a pas besoin d’être dans l’Union Européenne ni même des bilatérales pour vendre ses produits aux pays Européens. Certes les droits de douanes peuvent renchérir les prix des produits à l’entrée de l’Union mais la Suisse n’a pas attendu l’ouverture facilitée au marché européen pour s’y développer. Sachant au final qu’être moins compétitif (taux de douanes plus élevés, franc fort) est en réalité une chance et positif: cela oblige les entreprises à innover et à se spécialiser, à se positionner sur des marchés niches à haute valeur ajoutée, ce qui a toujours été la force de la Suisse. Donc non la Suisse n’a pas "besoin" de l’Union Européenne, ce sont les pays Européens qui ont besoin des produits Suisses parce qu’ils sont innovants et qualitatifs.
Pour ceux que ça intéresse
France 2 a diffusé une émission de 1h30 sur Le miracle Suisse
Super interessant
http://www.youtube.com/watch?v=eiFaf7zxvEQ

Concernant cet article je dois dire que je suis assez d'accord. On exporte de plus en plus vers les pays emergents, de moins en moins dépendant de l'EU. Avant les bilatérales on avait des taxes douanières pour nos produits en EU ce qui n'empêchait pas de vendre autant de produit que maintenant. La Suisse vend que des produits a forte valeur ajoutée qui ne sont pas trop dépendant du prix. Donc rajouter 2-4% de taxe douanière ne changera quasiment rien. Même après que le CHF ai pris 20% par rapport a l'EUR il y a 2 ans nos exportations vers l'EU ont continué a croitre car on vend des produits très technologique qui ne dependent pas du prix. Et je suis pas le seul a le penser j'ai déjà lu des articles qui abondent dans ce sens.
 
#85 · (Edited)
DÉBAT EN VILLE

Genève peut-il fonctionner sans l'immigration?

http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/geneve-peutil-fonctionner-immigration/story/29206670

Une question qui a tout son intérêt également en prévision de l’initiative Ecopop, qui veut limiter l'immigration nette en Suisse, à un taux de 0,2 % par an en moyenne (calculé sur trois ans).

Je suis vraiment effaré quand l’intervenant UDC dit qu’il y a trop d’emplois à Genève (en fonction de sa population). Mais quand le journaliste lui demande dans quels secteurs, évidemment il ne répond pas. Il se contente d’ânonner quelques généralités sensées démontrer qu’on va trop loin, que ça ne pet plus continuer comme ça, qu’on va droit dans le mur, patati patata. Sérieusement, comment peut-ôn se plaindre qu’une région crée trop d’emplois?

Si l’UDC veut freiner le bétonnage du paysage, en revanche, il n’hésite pas à bétonner ses convictions: deux votation anti-immigration si rapprochées l’une de l’autre…
 
#86 · (Edited)
Genève peut-il fonctionner sans l'immigration?

http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/geneve-peutil-fonctionner-immigration/story/29206670

Une question qui a tout son intérêt également en prévision de l’initiative Ecopop, qui veut limiter l'immigration nette en Suisse, à un taux de 0,2 % par an en moyenne (calculé sur trois ans).

Je suis vraiment effaré quand l’intervenant UDC dit qu’il y a trop d’emplois à Genève (en fonction de sa population). Mais quand le journaliste lui demande dans quels secteurs, évidemment il ne répond pas. Il se contente d’ânonner quelques généralités sensées démontrer qu’on va trop loin, que ça ne pet plus continuer comme ça, qu’on va droit dans le mur, patati patata. Sérieusement, comment peut-ôn se plaindre qu’une région crée trop d’emplois?

Si l’UDC veut freiner le bétonnage du paysage, en revanche, il n’hésite pas à bétonner ses convictions: deux votation anti-immigration si rapprochées l’une de l’autre…
Oui Genève a (je ne me souviens plus du chiffre exact) quelque chose comme 90'000 emplois de plus dans le canton que la population active du canton. Ceci fait vivre 68'000 frontaliers (juste pour le canton de Genève), et environ 40'000 vaudois. Ce qui n'empêche pas Genève d'avoir plus de 13'000 chômeurs. Genève est une machine a créer des jobs et la France voisine et Vaud sont là pour loger la population que Genève ne veut pas accueillir (car ne veut pas construire).
 
#89 · (Edited)
revoter sur le maintien ou non de la voie bilatérale

De plus en plus de politiciens parlent d'une votation en debut d'année prochaine pour savoir si les Suisses veulent sortir des bilatérales ou non. Tout ce que je peux dire ce que le résultat sera NON avec une bonne majorité. Des sondages montrent que 75% des Suisses veulent garder la libre circulation. Donc Ge tu vas être content on va surement voter et voir que les Suisses veulent garder la libre circulation. Donc au bout du compte on gardera la libre circulation. Mais entre temps les politiciens auront reçu le message que le peuple n'ait pas content sur certain points (logement...) et il agira en conséquence j'espère......

Le président de la Commission de politique extérieure des Etats, le Zurichois Felix Gutzwiller, ne voit pas d’autre solution, sans accord avec Bruxelles sur la libre circulation, que de revoter sur le maintien ou non de la voie bilatérale. S’agissant du Conseil fédéral, «il est meilleur dans la défaite que dans la campagne», selon lui

Le Temps: Jusqu’à quel point, pour ne pas être contraint de dénoncer des traités internationaux, peut-on interpréter ou tordre la volonté populaire?

Felix Gutzwiller: Le résultat du 9 février est clair et l’initiative parle d’elle-même. La première conséquence que le Conseil fédéral a tirée, à juste titre à mon avis, a été de constater qu’il ne pouvait ratifier l’extension de la libre circulation à la Croatie sous la forme négociée. Cela ne veut bien sûr pas dire que l’on ne pourra pas trouver une solution pour faire coïncider la libre circulation et la décision du peuple suisse. Car cette initiative laisse pas mal de marge de manœuvre.

– L’UDC veut pourtant une application rapide et rigoureuse…

– Elle veut une réduction de l’immigration, c’est évident. Fixer des quotas ou plafonds au même niveau qu’aujourd’hui ne correspondrait pas à la volonté populaire. Mais l’UDC n’a jamais été claire sur les moyens d’y parvenir. Cela laisse donc une certaine flexibilité: des clauses de sauvegarde en cas de dépassement de certains plafonds ou des contingents par branche, des quotas stricts. Cela reste ouvert. Mais on ne peut pas remettre en question le résultat fondamental de ce vote: la Suisse veut maîtriser elle-même son immigration. Or cette disposition entre en conflit flagrant avec le principe de la libre circulation pour laquelle l’UE n’admet aujourd’hui aucune entorse. Y a-t-il moyen de concilier ces deux principes? Il faudra un peu de temps pour voir s’il y a possibilité de faire bouger les lignes.

– Et sinon?

– Alors, se posera la question de savoir si la voie bilatérale a encore un avenir ou si le choix ne doit pas se faire entre deux autres options radicales, la voie solitaire, l’Alleingang, ou l’adhésion à l’UE.
– D’un côté, les Suisses veulent maîtriser l’immigration, mais de l’autre, ils tiennent aux bilatérales sans admettre les obligations qui en découlent…

– Oui. Un sondage récent indiquait que trois quarts des Suisses tiennent aux accords bilatéraux. Ce qui justifie à mon sens que si nous ne trouvons pas un moyen acceptable par l’UE pour appliquer la volonté populaire du 9 février dans le cadre des traités actuels, alors il faudra retourner devant le peuple pour lui poser la question: «Voulez-vous résilier les accords bilatéraux avec toutes les conséquences qui en découlent ou voulez-vous un autre scénario?» Il faudra bien sortir de ces contradictions et de cette ambiguïté.

– L’exclusion du programme Erasmus est dommageable pour quelques milliers d’étudiants. Mais être ainsi exclu de l’Europe de la formation et de la pensée, c’est symboliquement violent…

– Même si on peut trouver d’autres solutions, c’est très fort symboliquement. On peut se demander si atteindre en premier lieu les étudiants était judicieux. Il y a bien sûr une coïncidence due au fait que ces dossiers étaient précisément sur la table des négociateurs. C’était évidemment le premier instrument pour nous faire savoir que la Suisse a provoqué un problème et que l’UE n’a nulle envie de revenir aux affaires courantes. Il faudra voir si cette exclusion d’Erasmus pour un an ne vise qu’à signifier que l’UE ne tolère pas de mesure discriminatoire vis-à-vis de la Croatie – ce qui laisserait une porte ouverte pour revenir – ou si c’est lié à la libre circulation.

– Est-ce que la Suisse, Etat de droit reconnu, n’est pas en train de provoquer à son détriment une insécurité du droit en remettant en cause un traité international?

– Oui, c’est la grande question. Ces huit à dix dernières années, nous avons connu une augmentation considérable du nombre de votations populaires. Ce n’est pas en soi un problème, au contraire. Par contre, beaucoup de ces initiatives, comme celle sur les minarets, sont le reflet de craintes, d’émotions liées à l’identité et aux sentiments d’insécurité dans un monde globalisé. Sans que l’impact sur nos relations extérieures, l’économie ou nos engagements humanitaires soient pris en considération. Sur la question des minarets, les citoyens ont pensé qu’exprimer leurs sentiments ne portait pas à conséquence; le 9 février, les retombées négatives ont été, inconsciemment ou non, ignorées.
– La Suisse va donc multiplier les conflits entre ses engagements internationaux et la primauté de la volonté populaire?

– Nous sommes entrés non pas dans un dilemme mais, si vous permettez l’expression, dans un «trilemme». Le triangle entre Etat-nation, démocratie directe et globalisation – ou intégration dans un monde plus large. Et les contradictions deviennent toujours plus importantes. Dans les années à venir, la question majeure pour la Suisse sera de savoir comment gérer ces triples tensions. Il est évident que si nous sommes contraints un jour de résilier la Convention des droits de l’homme à cause de la primauté du droit national, le potentiel de conflits sera bien plus grave.

– Comment y faire face?

– C’est un chemin difficile à trouver entre démocratie directe et nécessité pour la Suisse de s’intégrer au niveau international. Là, il nous faudra un vrai leadership, des personnalités fortes qui indiquent la voie et peuvent convaincre. Or je ne suis pas certain que le Conseil fédéral, comme organe collectif, ait vraiment compris ces grands enjeux. Ce sera la tâche la plus importante pour le gouvernement à mon sens que de trouver une voie qui concilie ces trois valeurs parfois inconciliables: démocratie directe, Etat de droit et intégration dans un monde globalisé.


– Vous évoquiez le manque de leadership du Conseil fédéral. Mais après le 9 février, sa réaction a été plutôt bien accueillie…

– Oui, aussi bien dans l’opinion alémanique qu’au sein de la Commission de politique extérieure, tout le monde a salué son attitude, calme, la rapide prise en main du dossier et la tournée d’information du président de la Confédération. Hélas, le Conseil fédéral est meilleur dans la défaite que dans la campagne. Il a été peu présent avant. Trop discret. La loi lui fait pourtant obligation de défendre les décisions des Chambres fédérales. On va au Japon, à Sotchi, c’est très sympathique; d’autres se retranchent derrière leurs petites affaires. Mais personne ne va à la rencontre des gens qui expriment leur malaise. Par exemple au Tessin. Eveline Widmer-Schlumpf y est allée pour deux heures, mais deux semaines après…

– Chacun a son idée sur la manière de résoudre le problème, c’est un aveu de complète désorientation du monde politique et économique…

– Oui. Cela reflète aussi qu’il n’y a pas eu assez de réflexions avant le vote sur les conséquences en cas de oui. L’économie suisse est désorganisée, avec la valse des têtes à economiesuisse. Elle connaît une perte notable de crédibilité, souffre d’une absence de chefs d’entreprise ayant une certaine aura, capables d’avoir une vision pour la Suisse et pas seulement pour leur société.

– La Suisse, après le 9 février, ira-t-elle vers moins d’Europe, ou vers davantage d’Europe?

– J’espère toujours qu’on trouvera une solution pour reconstruire une relation bilatérale étroite. Sinon, le choix sera entre la voie solitaire ou l’adhésion. Je n’imagine pas que la Suisse puisse s’engager dans une voie isolationniste au centre de l’Europe
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/f21f5080-a09c-11e3-b35a-c0afa834318c|3
 
#90 · (Edited)
– Vous évoquiez le manque de leadership du Conseil fédéral. Mais après le 9 février, sa réaction a été plutôt bien accueillie…

– Oui, aussi bien dans l’opinion alémanique qu’au sein de la Commission de politique extérieure, tout le monde a salué son attitude, calme, la rapide prise en main du dossier et la tournée d’information du président de la Confédération. Hélas, le Conseil fédéral est meilleur dans la défaite que dans la campagne. Il a été peu présent avant. Trop discret. La loi lui fait pourtant obligation de défendre les décisions des Chambres fédérales. On va au Japon, à Sotchi, c’est très sympathique; d’autres se retranchent derrière leurs petites affaires. Mais personne ne va à la rencontre des gens qui expriment leur malaise. Par exemple au Tessin. Eveline Widmer-Schlumpf y est allée pour deux heures, mais deux semaines après…
La Suisse fait face à un problème insurmontable: le manque de leadership de ses politiciens. Il ne faut pourtant pas chercher très loin pour en trouver la raison. Notre système politique démocratique pèse de tout son poids sur l’action de nos «élites politiques».

Toute la responsabilité des décisions revient au peuple; nos politiciens de base ne sont que de simples vecteurs d’idées. Ils parlent beaucoup, réfléchissent un peu, déposent des postulats, mais n’agissent jamais concrètement, mis à part aux échelons supérieurs. Ils échappent ainsi à toute forme de responsabilité des actes.

Dès lors, on peut bien leur reprocher un manque de leadership, mais le fait est que la politique suisse rend impossible toute forme de responsabilisation des politiciens. Ceux-ci ne manquent d’ailleurs jamais de rappeler que le peuple a toujours raison, comme pour se rassurer encore une fois qu’ils ne décident de rien.
 
#91 ·
Variations démographiques régionales en Suisse

Un résumé pour mieux comprendre les variations démographiques en Suisse, par région. Intéressant. Sur la page wikipedia, on trouve encore un tableau avec quelques chiffres.

Période de 1850 à 1880

Ère industrielle et du développement du chemin de fer. La croissance démographique, résultat de flux migratoires importants, est modérée sur l’ensemble de la Suisse.

L’émigration est présente dans les régions agricoles des cantons de Vaud et de Lucerne, ainsi que du nord du pays. L'importation de céréales est source de concurrence pour l’agriculture du pays.

Les vallées tessinoises et grisonnes, ont perdu jusqu’à la moitié de leur population du fait de l’émigration vers l’Amérique principalement.

Les régions du Jura (industrie horlogère) et de la Suisse orientale (industrie textile) voient leur population augmenter avec le développement de leurs activités industrielles.

Les villes se développent grâce au chemin de fer. D'autres régions croissent au bénéfice d'un solde de natalité positif : le Valais et la Suisse centrale.

Période de 1880 à 1910

Fort développement, transformation économique et sociale fondamentale.
L'immigration en provenance des États voisins et un taux de natalité élevé conjugué avec une mortalité en forte régression conduit à une forte augmentation de population.

Les grandes villes doublent de population : Zurich (+ 150 %), Lucerne, St-Gall, Lausanne et Bâle (+ 120 % ), Berne et Bienne (+ 100 %) ainsi que, par exemple, les régions industrielles le long de l’Aar entre Bienne et Aarau.
Developpement de certaines communes touristiques (Montreux, Montana, Zermatt, Interlaken, dans la région des lacs tessinois, en Haute-Engadine, ainsi qu’à Davos et Arosa).

Comme la période précédente les zones rurales ainsi que les vallées tessinoises et grisonnes continue de perdre leur population. De même que les communes rurales du Jura.

Période de 1910 à 1941

Période opposée à la précédente : stagnation économique et repli sur les valeurs nationales. La proportion des étrangers passe de 16 à 5 %, la natalité chute rapidement et le modèle de la petite famille s’impose et les disparités régionales s’estompent.

Crise de l’industrie horlogère dans le Jura, Effondrement définitif de la broderie en Suisse orientale et baisse de la demande dans le tourisme. Les vallées du sud des Alpes continuent de se dépeupler ainsi que les zones rurales de Fribourg et Vaud. La population des noyaux urbains stagnent ou régressent.

À l'inverse, les périphéries des villes croissent (initiation du phénomène d'agglomération). Parmi les régions rurales le Valais et la Suisse centrale se peuplent, de même que les Grisons.

Période de 1941 à 1970

Forte croissance économique et démographique dans les régions urbaines, suburbaines, industrielles et touristiques. La croissance du plateau suisse est généralisée du Lac de Constance jusqu'à Neuchâtel et Fribourg. Le bassin lémanique et les agglomérations tessinoises sont deux autres pôles dynamiques.

À l'inverse, toutes les régions montagneuses non touristiques voient leur attrait diminuer, comme les vallées latérales du Valais. Toutes les zones rurales du plateau suisse à l'écart des grands axes de communication perdent leur population au profit des périphéries des grands centres urbains et des villes isolées.

Période de 1970 à 2000

La phase de haute conjoncture qui existait jusqu'alors cessa brusquement vers 1973/74 et eu pour conséquence une régression démographique durant 3 ans et ce n'est qu'en 1981 que le chiffre de population retrouve le niveau de 1974.

La natalité est à nouveau plus élevée dès la fin des années 80 et, grâce à une immigration renforcée; entre 1990 et 1997.

Tout le plateau suisse est en croissance mais avec des régions rurales isolées qui voient leur population baisser. Genève excepté, les villes-centres voient le nombre des habitants diminuer au profit des localités de périphérie avec les taux de croissance les plus élevés dans les couronnes extérieures des agglomérations. Par exemple : communes des districts de Nyon (agglomération de Genève), Morges, Échallens et Oron (Lausanne), Affoltern, Bremgarten, Dielsdorf et Uster (Zurich).

La vallée du Rhône en Valais, la Suisse centrale (plus spécialement à Nidwald et dans le district de Sursee), la région de Fribourg et le Tessin voient également leur population augmenter plus fortement que la moyenne.
Certaines communes situées dans les régions isolées dans l’espace alpin central et oriental, (comme le Gothard, la Vallée de Conches, l’Oberhasli bernois, Uri, la Surselva, le Val Blenio et la Léventine) ont des pertes de population parfois considérables. Par ailleurs, l’Emmental et l’Entlebuch, comme par le passé, voient leur population diminuer ainsi que certaines parties du Jura (Vallée de Joux, Ste-Croix, l’arrière-pays neuchâtelois, le Jura bernois, les Franches-Montagnes et l’Ajoie).
Source: wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Variations_démographiques_régionales_en_Suisse
 
#94 · (Edited)
POLITBLOG

La Suisse urbaine doit assumer son leadership

Les troupeaux d’éléphants avancent à la vitesse du plus lent de leurs membres. C’est qu’ainsi qu’ils peuvent rester unis, pour survivre.
Jusqu’à un certain point, car pour être tout à fait correct, il faudrait aller jusqu’au bout de l’idée et ajouter que ces mêmes éléphants abandonnent les éléments les plus faibles s’ils mettent en danger le troupeau. Il est donc justifié, par exemple, que l’UDC soit mise à l’écart de l’élaboration d’une stratégie suite au désastre du vote contre l’immigration.

http://politblog.tdg.ch/blog/index....-urbaine-doit-assumer-son-leadership/?lang=fr

Il faut au contraire que nous reconsolidions le lien fédéral. Et pour le faire, il faut commencer par voir la réalité: si clivage il y a, il n’est en aucun cas ethnique.
Pourtant la carte ci-dessous démontre le contraire. On voit effectivement très bien que de manière générale les villes ont voté NON, mais on voit également très bien que la Suisse romande (principalement l’arc lémanique) est bien plus rouge que le reste de la Suisse (notamment la campagne alémanique et tout le Tessin). C’est tellement vrai qu’on devine même une fracture linguistique dans les cantons bilingues du Valais et de Fribourg (dans une certaine mesure).

La Suisse est donc bel et bien divisée entre les villes et la campagne, mais aussi entre les francophones et les germanophones. Pourquoi le nier?

Pour voir la carte en grand: Microgis.
 
#95 ·
L'avis de M. Neirynck est intéressant je trouve

L'invité
Jaques Neirynck Conseiller National PDC
LES CITOYENS DOIVENT AVOIR LE DERNIER MOT

Les conséquences dommageables du 9 février se sont instantanément manifestées. Durant la campagne, les initiants prétendirent que le oui n’entraînerait pas la dénonciation des accords bilatéraux. Les réactions de l’Union européenne (UE) ont démenti tout de suite cette désinvolture. Or, la décision n’appartenait plus à la Suisse mais à l’UE. Sous prétexte d’assurer une indépendance plénière de la Suisse, on atrophia l’UE en pratique. C’était prévisible, ce fut prévu et prédit par les opposants, mais une petite majorité des citoyens ne l’ont pas cru ou compris.

Un sondage confirme que la grande majorité du peuple souhaite maintenir les relations bilatérales, qui ont joué un rôle décisif dans la présente prospérité de la Suisse: sur cela tout le monde ou presque est d’accord. Dès lors, que faire pour enrayer l’implacable logique de destruction d’un statut privilégié de la Suisse, obtenu de justesse par le patient travail de nos diplomates?

Les commentaires jaillissent dans tous les sens. Les uns soutiennent que les opposants n’ont pas distinctement prévenu le peuple des conséquences d’un oui. Il est vrai que certains citoyens ne lisent guère la presse. Mais comment faire entendre raison à qui n’écoute pas ou refuse de changer d’avis?

D’autres arguent que la majorité de oui est hétéroclite et comprend aussi bien des automobilistes exaspérés par les bouchons que des locataires en panne de location. Rien dans l’initiative du 9 février n’était prévu pour résoudre ces problèmes pratiques et rien ne répondra à leurs attentes.

Enfin d’autres encore prétendent que la Suisse est le lieu d’un chômage et d’une baisse du pouvoir d’achat déclenchés par l’immigration. C’est un tel déni de réalité qu’il est vain de les raisonner.

Comment en sortir? On peut à première vue s’en prendre à la démocratie directe. Certains proposent de sanctionner la divergence entre les cantons en réservant de plantureux contingents à ceux ayant voté non et de mettre les autres à la portion congrue. Ce serait la meilleure façon de détruire les fondements de la Confédération. En revanche, on peut dépasser un éventuel malentendu sur les vrais enjeux de la votation en demandant au peuple de se prononcer clairement sur les accords bilatéraux. Il faudrait agir vite pour éviter que les retombées négatives du 9 février se multiplient. Ce que les citoyens ont fait, ils sont seuls à pouvoir le défaire s’ils le souhaitent.

Telle est la dure règle constitutionnelle. Le pouvoir appartient vraiment au peuple. Il peut annuler toute décision du gouvernement ou du parlement. Il a toujours le dernier mot. Cela ne veut cependant pas dire qu’il a toujours raison. Le peuple n’est pas moins sujet à la passion, à l’aveuglement, à l’ignorance que l’exécutif ou le législatif. Mais il doit assumer les conséquences de ses décisions et, partant, il peut les corriger.
24 heures du 5.03.14
 
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