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L’après 9 février 2014

21K views 95 replies 6 participants last post by  Arclemanboom 
#1 ·
Après une catastrophe, il est bien de pouvoir s’exprimer et dire ce que l’on a sur le cœur ;) Mais afin de ne pas polluer plus longtemps les autres fils de discussion avec des propos qui n’ont rien à voir avec le sujet, je propose qu’on continue de parler des suites du vote ici. Cela vous convient-il?
 
#2 · (Edited)
IMMIGRATION DE MASSE

Et maintenant, quel avenir pour les étudiants suisses?

Mis à jour à 12h29 4 Commentaires

L'inquiétude est de mise sur l'avenir de l'accord sur la recherche entre la Suisse et l'UE après le vote de dimanche. Le secrétaire d'Etat à l'éducation Mauro Dell'Ambrogio était en visite à l'UE hier à Luxembourg.

«On fait le possible et l'impossible», a répondu le secrétaire d'Etat, interrogé sur les résultats de ses entretiens lors d'une conférence de presse consacrée mardi au rapport 2014 sur l'éducation en Suisse. Mauro Dell'Ambrogio a participé lundi à des discussions sur l'extension de l'accord à «Horizon 2020» et «Erasmus».

Il a indiqué avoir été soumis à beaucoup de questions de ses collègues européens sur l'avenir de la situation après l'acceptation de l'initiative UDC. Il en a profité pour expliquer la position de la Suisse, mais beaucoup de questions restent ouvertes.

Le représentant des cantons, présent à la conférence de presse, a quant à lui déclaré qu'il faisait entière confiance au secrétaire d'Etat dans ce dossier. Ce dernier a de bonnes relations avec les partenaires européens, ce qui compte en pareille situation, a dit en substance le conseiller aux Etats de Bâle-Ville Christoph Eymann.

Garder ce droit «à tout prix»

«Tout le monde est déçu», a poursuivi le président de la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP). «La situation est plus sombre et j'espère que les étudiants suisses ne seront pas punis», a-t-il dit. L'accord Erasmus concerne en effet les échanges d'étudiants et la recherche. Des milliers en profitent, suisses comme européens.

Il s'agit maintenant d'analyser la situation et d'observer la réaction de Bruxelles. Il faut à tout prix «garder ce droit», a insisté le conseiller d'Etat.

L'UE donne jusqu'à 100 millions par an

«Si on ne devait plus être capable d'attirer les meilleurs chercheurs, c'est tout le système académique suisse qui en souffrirait». Interrogé sur l'avenir du «Human Brain Project», Patrick Aebischer ne craint pas de difficultés «pour les 30 mois qui viennent. Mais pour le futur, oui», conclut-il.

L'EPFL reçoit entre 80 et 100 millions de francs par an de l'Union européenne (UE). Lundi, un haut fonctionnaire européen a déclaré que, si la Suisse devait suspendre l'extension de la libre circulation à la Croatie, l'UE en ferait de même avec les négociations sur la participation suisse aux programmes de recherche «Horizon 2020» et de formation «Erasmus ».
(ats/Newsnet)

Créé: 11.02.2014, 11h53
 
#3 · (Edited)
RÉACTIONS

L'EPFL et l'UNIL inquiets du «oui» à l'initiative UDC

Mis à jour à 12h33 7 Commentaires

Le président de l'EPFL et le recteur de l'Université de Lausanne n'ont pas caché leur inquiétude devant les risques encourus après l'acceptation de l'initiative de l'UDC sur l'immigration de masse.

Le président de l'EPFL, Patrick Aebischer, a réagi après les résultats des votations de dimanche.

L'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) craint les conséquences du oui à l'initiative de l'UDC sur l'immigration de masse.

«Je suis déçu et inquiet», a déclaré mardi Patrick Aebischer sur les ondes de la RTS. «Si par un grand malheur, on devait être exclu (des programmes de recherche), il faudrait trouver des méthodes compensatoires qui sont très onéreuses. Ce serait très problématique pour nous», a-t-il affirmé.

Pour remédier aux problèmes, «il faudrait que le parlement compense très rapidement ces moyens, en quelques mois. La recherche ne peut pas rester dans l'expectative très longtemps», juge le patron de l'EPFL.

«On ne peut rester sans réponse pendant deux ou trois ans , c'est ce qui me fait souci, sachant la lenteur des votes au parlement. A moins qu'il y ait un électrochoc. Mais, même comme ça, ce ne serait que limiter la casse».

Inquiet pour le futur

«Si on ne devait plus être capable d'attirer les meilleurs chercheurs, c'est tout le système académique suisse qui en souffrirait». Interrogé sur l'avenir du Human Brain Project, Patrick Aebischer ne craint pas de difficultés «pour les 30 mois qui viennent. Pour le futur oui», conclut-il.

L'EPFL reçoit entre 80 et 100 millions de francs par an de l'Union européenne (UE). Lundi, un haut fonctionnaire européen a déclaré que si la Suisse devait suspendre l'extension de la libre circulation à la Croatie, l'UE en ferait de même avec les négociations sur la participation suisse aux programmes de recherche «Horizon 2020» et de formation «Erasmus ».

Inquiétudes de l'UNIL

L'Université de Lausanne (UNIL) redoute d'être exclue d'«une compétition stimulante» entre Hautes Ecoles après l'acceptation de l'initiative de l'UDC sur l'immigration de masse. Ce n'est «pas un bon signal», déplore le recteur Dominique Arlettaz.

«C'est une grosse déception», concède le responsable interrogé mardi par l'ats. Le oui du peuple aura «un impact plutôt défavorable» pour l'éducation supérieure et la recherche. «Nous vivons sur le principe de la libre circulation», souligne-t-il.

A ses yeux, «il y a un risque important» que l'université se retrouve «exclue d'une compétition stimulante» entre Hautes Ecoles. «Ce n'est pas une question d'argent en premier», mais de contexte, d'environnement pour la recherche.

(ats/Newsnet)

Créé: 11.02.2014, 11h21
 
#4 · (Edited)
IMMIGRATION DE MASSE

Burkhalter: «Situation difficile, mais pas la fin du monde»

Mis à jour à 13h29 3 Commentaires

Deux jours après le oui à l'initiative UDC «Contre l'immigration de masse», le Conseil fédéral s'est attelé à la tâche. Didier Burkhalter était ce matin devant une commission du National.

«La situation est difficile, mais ce n'est pas la fin du monde», a déclaré mardi le président de la Confédération et ministre des Affaires étrangères Didier Burkhalter, entendu en matinée par la commission de politique extérieure du Conseil national.

Un gros travail concerne la législation d'application, pris majoritairement en charge par le Département de justice et police. Un deuxième domaine d'action concerne les accords de libre circulation.

Les questions qui se posent sont leur maintien, leur révision ou leur résiliation, a précisé le président de la Confédération. Aussi bien l'Union européenne que la Suisse peut les résilier, a-t-il souligné.

Enfin, il s'agira d'examiner l'impact du résultat de dimanche sur les relations avec l'UE. Les discussions sur des accords comme Erasmus ou Horizon 2020 sont ici concernées. Le domaine de la recherche a d'ailleurs été beaucoup abordé lors des discussions avec la commission.

Des contacts exploratoires auront lieu très prochainement, notamment à Bruxelles et à Berlin, où Didier Burklhalter doit se rendre. Ce dernier a ajouté que les décisions vont être prises progressivement.

(ats/Newsnet)

Créé: 11.02.2014, 13h29
 
#5 · (Edited)
APRÈS VOTATION

«L’Union européenne ne bluffe pas»

Par Lise Bailat, correspondante parlementaire. Mis à jour à 20h53

L’ambassadeur de l’Union européenne en Suisse, Richard Jones, livre, en exclusivité pour la presse francophone suisse, son analyse du scrutin. Interview.

Que va-t-il se passer entre Berne et Bruxelles suite au vote de dimanche sur l’initiative contre «l’immigration de masse»? Richard Jones, ambassadeur de l'UE en Suisse et Gallois d'origine, s’exprime sur les perspectives et conséquences du vote.

– Comment analysez-vous le vote de dimanche?
– Je pense qu’il reflète un certain nombre d’anxiétés de la population suisse. Et aussi un certain nombre de problèmes, qui sont peut-être arrivés en même temps, et qui expliquent pourquoi autant de personnes ont choisi un tel chemin. La classe politique a pris en compte ces anxiétés et je pense aussi qu’elle va agir en conséquence après le vote.

– Est-ce que ce vote est interprété comme un vote raciste dans l’UE ?
– Non. C’est un vote sur la manière dont une population appréhende les possibilités pour des étrangers de s’installer chez elle. Nous l’avons bien compris. Mais nous disons, de notre côté, que des quotas ne peuvent pas être la solution. Et ils ne sont pas compatibles avec la libre circulation des personnes.

– Divers responsables européens, depuis dimanche, annoncent des temps difficiles à la Suisse. C’est la réalité ou avant tout du bluff pour faire pression sur Berne?
– Ce n’est pas du bluff. Dimanche, les citoyens suisses se sont prononcés sur l’une des clés de voûte de la construction européenne ainsi que de nos relations. La libre circulation des personnes est l’un des quatre piliers du marché unique, une liberté fondamentale. Ce fait est reconnu par tous les principaux politiciens européens. Et soyons clairs : aucun état membre n’est prêt à faire un trait sur la libre circulation des personnes. Il y a certes des discussions sur la manière de mettre ce principe en œuvre. Mais aucun état ne remet en question le principe lui-même. Pour cette raison-là, personne ne veut parler de quotas, de contingents, qui ne sont en aucun cas compatibles avec la libre circulation des personnes.

– Désormais, l’extension de la libre circulation des personnes à la Croatie concentre tous les regards. Si la Suisse ne confirme pas ce protocole, quelle sera la réaction européenne?
– En fait, c'est la question la plus imminente. Nous avons récemment négocié ce protocole avec la Suisse, il est prêt pour être signé. De notre côté, la décision formelle a été prise aujourd'hui par les ministres des affaires étrangères du Conseil. Nous attendons la confirmation de la contrepartie suisse afin de fixer une date pour la signature. Nous faisons un lien important entre la libre circulation des personnes pour tous nos états membres et la participation aux programmes Horizon2020 et Erasmus+. Ce lien est clair depuis la signature des Bilatérales I, lorsque la libre circulation des personnes a été connectée avec l’accord sur la recherche. La mobilité des chercheurs et des étudiants est d'ailleurs elle-même une manifestation importante de la libre circulation des personnes. Si la Suisse ne devait pas être prête à signer le protocole concernant l'extension à la Croatie, les conditions pour la participation de la Suisse à ces programmes de l'UE ne seront plus réunies.

– Lors de votre première conférence de presse en Suisse, en 2012, vous avez cité ce proverbe anglais : «where is a will, is a way » (en français: «lorsqu'il y a de la volonté, il y a une solution»). Vous le pensez toujours ?
– Je continue de penser cela. La balle est maintenant surtout dans le camp suisse. Si il y a une volonté côté helvétique de trouver des solutions compatibles avec nos accords, l'UE ne se fermera pas et les prendra sérieusement en considération. La relation est importante pour nous deux. Personne n’est prêt à couper les liens, mais il s’agit de trouver un chemin viable.

L’intégralité de cet entretien est à lire dans le journal de mercredi.

(24 heures)

Créé: 11.02.2014, 20h53
 
#6 · (Edited)
Le oui à la votation s'est fait sur le tessin.
Suisse romande et suisse alémanique combinée aurait rejetée l'initiative. Mais le vote massif du tessin a 68% a fait pencher la balance.
Les tessinois sont exaspérés par les frontaliers et tout ce que ça entraine dumping salarial, chômage et routes encombrées. Il faut vivre au Tessin pour comprendre le cauchemar de la population.
Les suisses romand ont voté contre l'initiative mais ceux qui ont voté pour c'est essentiellement à cause de la pénurie de logement et des frontaliers à Genève.
Les alémaniques c'est essentiellement destiné aux allemands. On connait tous les tensions des zurichois avec les allemands qui s'installent en masse dans la région zurichoise.
Dans l'émission Infrarouge. La british dit qu'un sondage montre que 75% des british souhaitent contrôler leurs frontières. Le journal français Lemonde a effectué le meme sondage en France qui montre que plus de 80% des Français voteraient pour un système de quotas. Donc honnêtement je trouve les suisses bien plus ouvert que nos voisins. La seule difference ce que le peuple des pays voisins ne peuvent s'exprimer comme nous.
En ce qui concerne le jeune apprenti qui est venu parler a la fin de l'émission Infrarouge je le comprend très bien car ma femme a eu les mêmes problèmes. A la fin de son master a l'EPFL elle a cherché un boulot d'ingénieur mais elle s'est retrouvé en concurrence pour l'entretien final avec un gars qui sort de Paristech (meilleur école d'ingénieur Française) pour un job et un ingenieur qui venait de chez Renault région parisienne pour un autre job. Résultat elle n'a eu aucun job dans les 2 cas ils ont préféré recruter les Français pour je ne sais quelle raison. Du coup elle a fait un doctorant en neuroscience. Je peux dire par expérience que c'est devenu plus dure pour trouver un job qu'avant la libre circulation. On est en concurrence avec toute l'EU et certaines entreprises (pas toute) préfèrent embaucher des étrangers moins chères et ayant plus d'expérience...
J'ai un copain Français qui a été embauché récemment chez Ladurée dans le canton de fribourg. Cette entreprise Française est venu s'installer l'année dernière. Sur les 50 employés recrutés il m'a dit qu'il n'y a que 3 suisses car il pouvait payer des portugais technicien pour CHF 3'200 par mois. Bon récemment il semblerait que les syndicats leur soit tombé dessus et ils vont monter les salaires pour tous les techniciens.
Tout ça pour dire que moi même étant ultra libérale je trouve que le système a ses limites.... La libre circulation a plein d'effets positifs mais aussi plein d'effets négatifs. Je ne suis pas sûr que l'on vive mieux maintenant qu'il y a 12 ans....Loyer 2 fois plus chères, impossible de trouver un logement, plus difficile de trouver un job....Les suisses avant la libre circulation vivaient très bien aussi.
En ce qui me concerne si j'ai voté pour cette initiative c'est uniquement à cause du problème de la pénurie de logement qui empoisonne ma vie....
 
#7 ·
Tout d’abord, merci à quimporte d’avoir eu l’idée de créer ce thread.

En 1992, j’avais voté OUI, comme une majorité de Romands. La suite nous a heureusement donné tort. Si on faisait aujourd’hui partie de l’UE, notre petit pays serait noyé dans une masse immense et n’aurait que très peu d’influence sur son propre destin, à l’image de la Suède ou de la Finlande. Il subirait encore plus. Ce n’est pas en attrapant volontairement le même virus de son malade, par solidarité, qu’un médecin va l’aider à guérir. Mais les inconditionnels de l’Union peuvent toujours tenter de se délocaliser dans cet eldorado, juste pour tenter l’expérience. J’aime l’Europe et les Européens, l’Union et sa structure déjà un peu moins. Toutefois, il n’est jamais trop tard pour améliorer un système. J’espère en tout cas que ce scrutin qui n’est pas passé inaperçu va faire réfléchir de nombreux Européens. On en parle même jusqu’au Canada, c’est pour dire. L’UE a l’immense mérite d’avoir entre autres permis d’éviter des conflits entre ses membres. OK, très bien. Mais qu’a-t-elle fait d’autre sinon ? Elle a notamment boosté les échanges sur le continent. Mais elle s’est aussi agrandie beaucoup trop vite, en englobant de nombreux pays en à peine quelques décennies. Des pays parfois très différents les uns des autres, et qui n’ont pas eu le temps d’adapter leurs systèmes internes. Un pays comme l’Allemagne aura grandement tiré profit de cette union, et de son euro (cette monnaie de singe qui était sensée concurrencer le dollar).

L’Espagne, par exemple, a claqué les milliards de subventions que l’UE lui a refilés pour construire des aéroports, des autoroutes et des hôtels à tour de bras, mais sans réellement développer son tissu économique, la R&D, le commerce, etc, sans que l’UE ne trouve rien à redire. Tiens gamin, fais ce qu’il te plaît avec cet argent. Lorsque ces subventions (d’ailleurs, un peu celles des Suisses) ont ensuite été redirigées vers les nouveaux membres (Pologne, Hongrie, Roumanie, etc.), ça été le début de la cata dans la belle péninsule. Avec la crise, de nombreuses infrastructures se trouvent à l’abandon, délabrées. L’investisseur (et futur maître) chinois peut faire son shopping pour pas cher et il se frotte les mains. Ces anciens colons se cassent la figure. Et avec cela, de nombreux Espagnols bosseurs et bien formés qui se retrouvent dans la muise à cause de certains dirigeants pas franchement à leur affaire. Alors forcément, ils tentent leur chance là où il y a de l’emploi. Nous ferions exactement la même chose à leur place, alors soyons solidaires. Oui, mais jusqu’à quel point ? C’est vache à dire, mais à un moment donné, la petite barque helvétique est pleine, et n’a pas nécessairement envie suivre le même chemin que le gros Titanic européen. La Suisse connaît des flux de personnes depuis longtemps, bien avant les Bilatérales, mais pas à ce rythme d’enfer. Si au moins il y avait une réelle adéquation entre les besoins de l’économie ou de la recherche, et les arrivées. Par rapport à son nombre d’habitants, la Suisse est l’un pays qui accueille le plus d’immigrés et de réfugiés, ne l’oublions pas. L’UE est bien mal placée pour nous donner des leçons.

La France, qui ne connaît que des déficits budgétaires année après année depuis les Trente Glorieuse, ne va pas beaucoup mieux. Et cela ne va pas s’arranger avec un Hollande complètement à l’ouest, qui ne trouve rien de mieux à faire que de décourager et chasser du pays les plus riches, ceux qui créent des emplois, les professionnels hautement qualifiés, les jeunes, avec ses réformes à deux balles. Si on établissait un bilan économique précis, je pense que la France et d’autres pays en difficulté s’en seraient mieux sortis avec une UE plus light et sans la monnaie unique. Beaucoup reprochent à la Suisse ne vouloir accueillir que les gens fortunés (forfait fiscal), et pas les travailleurs. Mais c’est un peu vite oublier les quelques 150'000 frontaliers français qui rapatrient leur salaire en France, laissant au passage de nombreux chômeurs suisses sur le carreau. Cet emballement non régulé est tout simplement inacceptable pour une frange non négligeable de la population. Les avantages cités par nos marchands de soupe (RTS, Tamedia, Ringier,…) ne sont que macroéconomiques, avec de jolies statistiques pour nous en mettre plein la vue sur les avantages incomparables qu’offrent cette situation privilégiée.

La Suisse doit-elle fermer les yeux sur cet emballement soudain. Devra-elle un jour accepter une population de 15-20 millions d’habitants. Est-ce cela notre conception du développement durable ? Je suis bien sûr pour l’urbanisation, mais à ce rythme, à quoi va ressembler le pays dans 100 ans ? A Séoul ? Nos chers journalistes connaissent-ils la notion d’autosuffisance, d’indépendance ou de sécurité alimentaire ? Sont-ils au courant que le nombre de réfugiés climatiques va exploser durant ce siècle, et peut-être encore après ? Sans compter les victimes de conflits. Peut-être qu’ils s’en foutent, ou qu’ils n’ont aucun recul sur la situation qui attend tous les Terriens, qui ne pèsent pas lourd face aux catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes. L’UE boiteuse représente bien peu de chose à côté de cet enjeu vital pour l’humanité. Ses atermoiements de sainte-nitouches, je m’en balance ! Elle sait pertinemment que ces quotas ne vont pas révolutionner les flux de travailleurs avec la Suisse. Cela devrait juste mettre fin à certains abus. Ce qui la gêne surtout, c’est le fait que les élections européennes s’approchent à grand pas, et que les mouvements de grogne anti-immigration en Europe augmentent de mois en mois. On a d’un côté une pseudo-union qui ne sait plus où elle va et de l’autre, des régions ou pays qui hésitent à redevenir indépendants (GB, Ecosse, Catalogne).

On ne s’en rend peut-être pas très bien compte depuis notre petit oasis doré, mais le continent européen connaît des problèmes grandissants avec certains immigrés issus d’une religion que je n’ai pas besoin de citer. En Allemagne, en Autriche, en France, en Suède, en Belgique, etc. Bien sûr, cela ne va jamais faire la une du « 24 heures » ou du « Temps », ou alors commenté de façon polarisée, car ce ne serait pas politiquement correct.

Pourtant, en observant des sources croisées, on réalise que ce n’est pas une légende. Les Austro-Hongrois avaient pourtant botté le derrière de l’envahisseur ottoman, mais l’Histoire ne s’arrête jamais sur un événement. Elle évolue sans cesse. Aujourd’hui, certains petits malins retournent nos lois si parfaites et bien-pensantes sur les droits de l’homme contre nous. Pour l’instant, cela se passe surtout dans les pays de l’UE, qui n’ont pas le droit de refuser ces personnes. Merci l’UE, c’est un vrai bonheur. Une vraie démocratie comme on les aime. Les populations n’ont rien à dire, sauf le jour des élections. On signe des chèques en blanc lors de ses élections et ensuite, on passe des années à ne pouvoir qu’observer, impuissants.

Ainsi, on se retrouve avec des quartiers communautarisés, des lois sont modifiées concernant par exemple certaines pratiques alimentaires ou vestimentaires, pour respecter les exigences de certains membres de ces minorités ethniques. Des Tilo Sarrasin sont réduits au silence dans leur propre pays à cause d’une minorité d’envahisseurs militants apportant paix, amour et prospérité. La votation anti-minarets a fait beaucoup d’envieux en Europe. Sauf peut-être pour celles et ceux qui détestent et voudraient abolir cette vieille « Suisse du repli », paysanne et arriérée, pour paraphraser nos chers journalistes à la science infuse. Si on n’est encore pas trop à plaindre dans ce coin de pays, on ne le doit de loin pas qu’à cette Union de technocrates idéalistes, mais aussi et surtout à la force de caractère de gens qui ont su garder les pieds sur terre. Le multiculturalisme, oui, mais pas à n’importe quel prix. Une bonne intégration, et dans des proportions raisonnables, demande du temps.

Sinon, pourquoi les USA nous ont-ils espionnés de façon systématique (système Echelon, affaire Snowden) ? Pourquoi ont-ils soufflé sur les braises de la guerre en ex-Yougoslavie, faisant souffrir des populations et créant un merdier pas possible en Europe ? Pourquoi soutiennent-ils et encouragent-ils l’élargissement de l’UE à l’Ukraine et à la Turquie ? Pour renforcer l’Union ? Pour nous rendre service ? Parce qu’ils nous trouvent sympas ? Ou bien plutôt pour nous utiliser afin de tenter d’encercler et d’affaiblir le géant en renaissance russe, son vieil ennemi ? Poussée par son ancienne colonie d’Outre-Atlantique, l’Europe, cet idiot utile, a-t-elle réellement intérêt à se mettre à dos la Russie, en lui soufflant le berceau de sa religion et de sa culture ? J’en doute.

Comme ça les US pourront pointer des missiles sur une ancienne nation amie de la France. Une grande nation qui a notamment accueilli des Suisses comme le Rollois Frédéric-César de la Harpe (libérateur du Pays de Vaud en 1798), le dernier précepteur (un autre Vaudois) du tsar Nicolas II, ou encore les mathématiciens bâlois Euler et Bernoulli. Notons que les Soviétiques ont repris l’idéologie d’un Européen (Karl Marx). Ainsi, je ne comprends pas pourquoi ces moutons de l’UE suivent Washington aveuglément en beuglant « Démocratie » à tort et à travers. Elle est pratique, cette Démocratie, lorsqu’il s’agit de s’ingérer dans les affaires intérieures de pays qu’on veut contrôler. C’est d’une hypocrisie incroyable. L’espionnage à très grande échelle, la prison de non-droit de Guantanamo et sous-traiter la torture dans d’autres pays est un bon exemple de « démocratie » US, c’est certain.

En ce qui concerne la Turquie, dominée et entourée par des courants de pensée absolument progressistes (parti islamiste au pouvoir (pro-charia), proximité immédiate de pays en paix comme l’Iran, la Syrie, Israël ou le Liban), son adhésion au club des 28 serait le bouquet final, l’apothéose. Comme ça, l’union « renforcée et surpuissante » fera encore plus la force, pas vrai ? La misère ? Connais pas. Et avec un peu de chance, la Suisse aura d’ici là, sous la pression de l’UE, aboli les quotas pour avoir le bonheur d’accueillir les faux réfugiés islamistes pro-charia se mêlant aux vrais réfugiés.
 
#8 ·
Bref, tu montres encore que tout les fantasmes ont été greffé sur cette votation.

Tes craintes ont sans doute une part fondée, ce que tu décris existe, mais c'est une vision partielle. Chaque extrême dans un camp entraîne dans l'autre des réactions tout aussi extrême. Maintenant qu'il n'y plus le communisme comme ennemi suprême, c'est devenu l'islamisme. Ni l'un ni l'autre ne me font envie, je te l'accorde. Mais je n'oublie pas que c'est pour lutter contre les communistes que l'on a armé, entrainé les islamistes par l'intermédiaire des américains (mais avec la bénédiction de tout l'Occident).

Je n'oublie pas non plus que le vrai danger pour la démocratie, la paix et la prospérité n'a pas de confession ni de nationalité. C'est une attitude, un comportement, un état d'esprit. Ainsi il est vrai que l'islamisme est un danger pour la démocratie, mais comme il est vrai aussi que les extrémistes chrétiens mettent tout autant en danger la démocratie, surtout aux Etats-Unis. Ils font exactement ce que tu reproches aux islamistes londonien: ils utilisent les liberté d'expression et la tolérance du système démocratique pour le tuer et imposer leur point de vue.

Quoiqu'il en soit, cette initiative ne peut rien empêcher. Elle ne démasque pas les "bons des méchants". Elle n'empêche pas l'esprit de vengeance entre les peuples, elle ne résous pas la pauvreté, ni la venue d'étranger dans le pays. Elle n'aide ni à l'intégration, ni à l'insertion. Elle laisse la Suisse divisée, avec toujours ses problèmes de logements, de transports et d'étalement urbain qui sont les causes (soit-disant) de ce vote.

Je préfère combattre le communautarisme par l'instruction que par le communautarisme. La petite taille des villes/agglo suisses sont pour cela un avantage: ils permettent d'éviter des ghettos de replis sur soi. Jouxtens-Mézery la "riche" n'est qu'à un jet de pierre de Renens la "pauvre". Et surtout, tous se rencontrent ou en tout cas se croisent à la Migros, au centre ville etc... Ce la peut paraître peu de chose, mais ça contribue grandement à la compréhension mutuelle, ou plutôt il faudrait dire à la représentation de l'autre moins basée sur des clichés.

Pour moi, c'est la seule manière de se protéger des conflits interéthniques/religieux de façon efficace: la cohabitation, le maintient d'un espace public où tout les habitants ont accès et peuvent se rencontrer, échanger, se construire une connaissance de l'autre autrement que par les clichés et les représentations préconçues.
 
#9 · (Edited)
IMMIGRATION DE MASSE

Burkhalter appelle au calme et à la cohésion nationale

Par Christine Talos, avec ats. Mis à jour il y a 39 minutes 2 Commentaires

Le président de la Confédération a annoncé un plan de mise en œuvre de l'application de l'initiative de l'UDC sur l'immigration pour fin juin. En attendant, il a appelé tout le monde au calme.

Didier Burkhalter appelle au calme trois jours après la votation de dimanche. La situation est difficile mais il n'y a pas de raison de surréagir et de vouloir toutes les réponses dans les 24 heures, a déclaré mercredi le président de la Confédération devant la presse.

Revivez en direct la conférence de presse de Didier Burkhalter

La Suisse ne peut pas décider toute seule, a rappelé le ministre des affaires étrangères à l'issue d'une séance du Conseil fédéral consacrée entre autres aux conséquences de l'adoption de l'initiative de l'UDC.

Outre son appel au calme, Didier Burkhalter a aussi souhaité que la cohésion du pays soit toujours mise avant. La décision du peuple doit être respectée. Mais il faut respecter aussi bien la majorité que la minorité. Dans cette dernière, on retrouve non seulement les Romands mais des cantons très dynamiques comme Bâle-Ville, Zoug et Zurich.

Le président de la Confédération a par ailleurs appelé à faire preuve de responsabilité, les conséquences de la votation étant connues avant la votation.

Plan de mise en œuvre d'ici fin juin

Le Conseil fédéral a tiré mercredi un bilan de la situation et fixé la suite des opérations lors de sa séance hebdomadaire, a annoncé le président de la Confédération Didier Burkhalter.

D'ici la fin juin, les trois départements fédéraux principalement concernés - celui de la justice et police (DFJP), celui des affaires étrangères (DFAE) et celui de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR) - doivent soumettre un plan de mise en oeuvre. Un projet de loi suivra pour la fin de l'année 2014.

Le DFJP va aussi préparer - pour la fin 2015 cette fois - les ordonnances d'application nécessaires pour le cas où les travaux législatifs ne seraient pas achevés dans les trois ans impartis. Les nouvelles dispositions donnent en effet la compétence au Conseil fédéral de régler provisoirement par voie d'ordonnance le nouveau système d'immigration.

Le délai de trois ans est extrêmement court pour un dossier aussi compliqué où toutes les questions sont ouvertes, a souligné Didier Burkhalter.

Discussions exploratoires

Parallèlement, le Conseil fédéral va continuer de sonder l'Union européenne sur l'avenir des relations bilatérales. Le DFJP mènera des discussions exploratoires sur une révision de l'accord de libre circulation, son extension à la Croatie et l'éventuel impact matériel de la votation sur l'accord de Schengen/Dublin.

Le ministre des affaires étrangères a répété que les réactions de ses collègues européens au vote suisse n'avaient pas été positives. Le DFAE est chargé de prendre contact avec les capitales européennes afin de poursuivre au mieux des relations favorables aux deux parties.

Didier Burkhalter se rendra à Berlin la semaine prochaine, une visite prévue de longue date. Les autres conseillers fédéraux mettront aussi à profit leurs prochaines rencontres avec leurs homologues européens à cet effet. Quant au Secrétaire d'Etat Yves Rossier, il sera à Bruxelles.

Evocation des conséquences

Didier Burkhalter a aussi évoqué les premières conséquences du vote de dimanche: l'UE a retiré de son agenda de cette semaine les discussions sur les «questions institutionnelles», a-t-il confirmé. Berne et Bruxelles veulent rénover la voie bilatérale. En possession d'un mandat de négociation depuis décembre, le Conseil fédéral attend que l'UE adopte le sien.

Concernant les négociations sur l'électricité, Didier Burkhalter a expliqué que, pour l'heure, une séance de travail avait été reportée. Quant aux accords de Schengen/Dublin ou sur la recherche, il a souligné qu'il existe des intérêts mutuels dans ces dossiers, rappelant que la Suisse est un «moteur» de la recherche en Europe.

Ne pas effrayer

Il a aussi tenu à rassurer les étrangers actuellement en Suisse ainsi que les Suisses à l'étranger, en particulier ceux dans l'Union européenne. «Rien ne va changer dans l'immédiat. Pour tous ceux qui ont des droits actuellement, ces derniers restent acquis, même en cas de résiliation de l'accord sur la libre circulation», a-t-il souligné. «Les craintes des étrangers que nous avons pu entendre ces derniers jours ne sont pas justifiées», a-t-il ajouté.

Interrogé sur les déclarations de Christoph Blocher expliquant dans la presse le vote de dimanche par le fait que «les Romands ont toujours eu une fibre plus faible pour la Suisse», Didier Burkhalter a botté en touche. «Je ne m'imagine pas qu'on renforce la cohésion» ainsi. Selon lui, ce n'est pas être patriote que de dénigrer les Romands.

(Newsnet)

Créé: 12.02.2014, 13h49
 
#10 · (Edited)
CHRISTOPH BLOCHER

«Les Romands ont une conscience nationale plus faible»

Par Pascal Schmuck, Zurich. Mis à jour il y a 54 minutes 6 Commentaires

Le vice-président de l'UDC regrette que les cantons romands aient rejeté l'initiative «Contre l’immigration de masse». Il met en cause une «conscience nationale plus faible».

Christoph Blocher a triomphé dimanche 9 février avec l'initiative de l'UDC «Contre l’immigration de masse» mais sa victoire n'est pas complète: tous les cantons romands ont en effet rejeté le texte, faisant ressortir le Röstigraben, déjà visible en 1992 avec le vote sur l'Espace Économique Européen (EEE).

Pour le vice-président de l'UDC, une seule explication à ce demi-revers: «Les Romands ont toujours eu une conscience nationale plus faible», comme l'explique l'ex-Conseiller fédéral dans une interview relayée par Le Temps et accordée à la Basler Zeitung, un journal qu'il contrôle.

Il se réjouit toutefois que l'initiative ait reçu un meilleur accueil que lors de la votation sur l'EEE. «Il y avait alors dans certaines communes romandes 90% de soutien pour une entrée dans l’EEE», se souvient-il. Il déplore en passant que les cantons de Zoug et Zurich aient rejeté l'initiative dimanche, relevant que les villes alémaniques n'ont pas été convaincues non plus.

Surpris par la victoire

Tout en réitérant sa foi dans les bilatérales, il rejette toutefois tout retour au Conseil fédéral mais il enjoint le gouvernement à mettre en œuvre le texte de l’initiative. «C’est son devoir», martèle Christoph Blocher. «S’il trouve cela trop difficile, il doit démissionner.»

Il rappelle que le Conseil fédéral est le «serviteur du peuple» et espère que les Conseillers fédéraux ne chercheront pas à tergiverser en relativisant ou en prétextant la difficulté à appliquer le verdict populaire.

Il a tout de même reconnu qu'il ne s'attendait pas à la victoire. «Je n'aurais jamais pensé que le peuple suisse avait cette force. Voter dans ces conditions, avec les menaces, en demande beaucoup.»

(Newsnet)

Créé: 12.02.2014, 16h09
 
#11 · (Edited)
INITIATIVE UDC

Genève et Vaud revendiquent des contingents plus importants

Par Lucie Monnat et Justin Favrod. Mis à jour à 08h56 17 Commentaires

Les deux cantons romands qui ont refusé l'initiative se battront ensemble.

Avec Bâle-Ville, Zurich et Zoug, Vaud et Genève ont en commun d’avoir refusé l’initiative UDC et de contribuer à la péréquation intercantonale (RPT). De là à demander des contingents plus importants en échange de leurs largesses, il y a un pas que personne ne franchit explicitement.

Si des rencontres avec les cantons alémaniques contributeurs sont prévues, Vaud et Genève tiennent déjà une position commune. Pour François Longchamp, président du Conseil d’Etat genevois, les deux cantons romands devront bénéficier d’un traitement particulier dans la répartition des permis de travail. Pour trois raisons: «Genève, avec la Genève internationale, et Vaud comme siège des fédérations sportives internationales peuvent revendiquer un statut spécifique. Ensuite, les deux cantons créent de la richesse et en redistribuent aux autres. Les entreprises qui créent cette richesse ont besoin de personnels très qualifiés. Enfin, nos deux cantons ont une légitimité particulière. Ils ont dit non à la fin de la libre circulation. Il me semble que ceux qui ont fermé la porte doivent en assumer les conséquences.»

Pascal Broulis, conseiller d’Etat vaudois en charge de la Métropole lémanique, renchérit: «Il est clair que les solutions devront tenir compte des spécificités comme la Genève internationale ou Vaud, siège de fédérations sportives et de l’EPFL.» Sans entrer en matière sur la RPT, le libéral-radical précise: «Il faudra bien que la régulation à trouver tienne compte de l’existence d’une Suisse de l’ouverture et d’une autre de la fermeture. Il paraîtrait curieux de réserver des contingents étrangers à ceux qui n’en veulent pas et de rationner ceux qui sont prêts à les accueillir.»

(24 heures)

Créé: 12.02.2014, 08h56
 
#12 ·
@Metro007

Je suis d’accord sur le fait qu’on aura toujours besoin de frontaliers. J’en ai eu connu un bon nombre et la plupart d’entre sont des gens bien. C’est juste le nombre grandissant à un rythme incroyable qui me heurte. Tout réside dans la proportion, à l’image des substances que l’on boit et que l’on mange, qui peuvent devenir nocives pour l’organisme en cas d’excès. Dans bien des cas, il y a clairement de la sous-enchère salariale et le pays devrait pouvoir taper sur les doigts de certains patrons peu scrupuleux. Il n’y a pas besoin d’avoir un Bac+5 pour vendre des articles de sport. Il y a effectivement en Suisse des tire-au-cul et il faudrait pouvoir les secouer un peu, mais certains de nos cousins ne sont pas mal non. J’en connais. En France, lorsque tu t’es bien incrusté dans une entreprise et que tu es copain avec les chefs, tu ne risques quasiment plus rien. Certains importent malheureusement cet état d’esprit chez nous. Ils l’ont juste toute grande ouverte plus facilement que nous pour pouvoir justifier leur présence, ceci sans compter les directeurs RH français, poste hautement stratégique. Ce n’est pas acceptable si on veut garder un minimum de contrôle. Cela pèse notamment sur nos assurances.

A mon avis, on devrait regarder un peu plus du côté des systèmes suisses de formation et d’orientation scolaire. Pourquoi ne forme-t-on pas suffisamment de personnel soignant, de techniciens ou d’ingénieurs ? Ne peut-on pas attirer les jeunes vers les filières en pénurie de main d’œuvre de manière plus proactive, plus incitative ? Pourquoi devenir médecin dans ce pays est-il tellement difficile ? Les universités en limiteraient-elles volontairement le nombre ? On peut se poser sérieusement la question. Est-ce bien malin, lorsqu’on sait que la population ne va pas en rajeunissant ? Personnellement, je préfère encore être soigné par un médecin un tout petit peu moins bien formé que par une équipe surchargée et stressée. La formation continue en emploi doit absolument mieux se développer, afin que les travailleurs-ses puissent se réorienter plus facilement en cours de carrière, plutôt qu’importer systématiquement de la main d’œuvre de l’extérieur.

Pourquoi par exemple y a-t-il en France voisine une excellente école d’horlogers, alors que tout le monde sait bien que les futurs diplômés iront ensuite travailler en Suisse ? Cela doit coûter cher à la France de former tous ces horlogers, infirmières, médecins, tout ça pour qu’ils traversent ensuite la frontière chaque matin et créer de la richesse ailleurs. C’est aberrant. Il y a une distorsion. A mon sens, les écoles techniques helvétiques doivent offrir des formations plus spécifiques (automation,…) et à plus grande échelle, qui soient en phase avec les besoins réels de notre économie. Si l’on prend l’exemple de Genève, l’Etat pourrait expliquer aux jeunes que le métier d’ingénieur est tout aussi passionnant que celui de trader, et qu’il ne pas faut seulement regarder l’aspect salarial. Les spécialistes, les bons étudiants, les bosseurs et les créatifs seront toujours les bienvenus, dans les limites des places disponibles. Pour l’instant, il y a plutôt à boire et à manger.
 
#15 · (Edited)
Je comprends parfaitement tout tes arguments. Mais continuons la réflexion à un niveau global et on va vite se perdre...quel est finalement le but de la globalisation et qu'est-ce qu'elle nous apporte? Qui n'achète pas de portables produits en Chine par des gens sous-exploités? Qui ne pollue pas la planète plus que ce qu'elle serait capable d'absorber? Et plus proche de chez nous: est-ce une bonne idée que la Suisse à elle-seule remette en question tout le fonctionnement de l'EU (dont elle dépend fortement par les contrats signés) sous prétexte que certains n'ont pas de place de travail, alors qu'elle a un des taux les plus bas..au monde (!) et qu'elle est un pays qui se porte mieux que la plupart des autres. Doit-on essayer d'améliorer un système quasi parfait et risquer de s'en prendre plein la poire, en sachant que 99% des humains vivent dans des conditions moins agréables? N'avons-nous pas dépassé par simple égoisme le seuil de confort qui ne nous permette plus de juger rationnellement (un peu comme un milliardaire paniquant après avoir perdu qqs millions à la banque) car nous avons un peu perdu le sens des réalités? Si la Suisse veut s'enrichir ou améliorer encore sa situation, cela va presque forcément se faire aux dépens de gens moins favorisés.

Quant aux frontaliers, bien sûr qu'il y a des problèmes qui y sont liés. Je ne veux absolument pas le nier. Des problèmes on en a toujours eu et on en aura toujours. Ainsi que tous les pays de ce monde. Par contre si tu fais un bilan des problèmes, on peut très sérieusement se demander si la majorité du peuple suisse est encore capable de discernement, si celui-ci rêve d'un pays sans problème, qui ne dépend pas de son plus gros partenaire (UE) mais désire continuer à vivre aussi riche et prospère dans un pays tout de même encore très paisble et surtout avec encore moins de chômage? Penses-tu sincèrement que ça soient des buts que l'on va pouvoir atteindre? Et quel intérêt la Suisse a-t-elle de vouloir à elle seule remettre en question la croissance illimitée alors que celle-ci a toujours existé et pose de toute manière un gros problème pour la planète entière?

Moi je dis: Non, elle va se faire du mal à elle-même car trop dépendante de la globalisation. Elle remet en question une croissance, sur laquelle est basée l'économie, qui justement est le pilier qui a permis cette prospérité (places de travail, haute qualité de vie etc.)

Par contre au niveau philosophique je te rejoins entièrement sur tes pensées...le problème est que l'on ne peut pas vraiment lutter contre ceci ou alors pas en tant que pays seul.

Je vais peut-être en faire rebondir certains mais très sincèrement je trouverai ça "naturel" que la Suisse au niveau pouvoir d'achat se raproche ces prochaines années du niveau européen (qui est toujours encore assez haut). Depuis dimanche ce scénario ne semble plus exclu. J'espère par contre que cette décision ne va pas nous pousser dans la bouche grande ouvert de la Communauté européene en tant que membre complet, suite aux répercussions économiques. Communauté, qui pourrait se présenter comme seule issue raisonnable d'ici qqs années....tout ceci ne sont que des hypothèses, mais je reste persuadé que cette décision ne va résoudre aucun problème mais en apporter des nouveaux (contingents absorbés par des venues inatendues de requérants d'asile par ex, cf conflit en Syrie). Je ne veux pas voir l'avenir en catastrophe et la Suisse s'en sortira mais à quel prix?

Et les autres problèmes que tu mentionnes (écoles en France..), il faut bien entendu essayer d'améliorer la situation là où c'est nécessaire et possible, mais pas en mettant l'un des piliers de notre économie (UE) en jeu. Par contre ce qui est sûr c'est que les autorités/politiciens n'ont pas pris assez au sérieux certains problèmes! Et que si ils l'avaient fait, le résultat ne serait probablement pas le même, puisque beaucoup ont réagi un peu par débit, par manque d'autres solutions...mais était-ce raisonnable?
 
#14 ·
@General Electric

Je suis tout à fait d’accord sur le fait qu’il est important que les gens issus de diverses ethnies se côtoient. Les villes suisses ne connaissent heureusement pas le communautarisme, mais qu’en est-il chez nos proches voisins (Lyon,…), qui peuvent traverser aisément la frontière devenue une vrai passoire, pour faire leur « shopping » en braquant nos stations-service et nos bancomats ? Il faut à mon avis juste garder un équilibre. Tu fais sinon probablement aussi allusion aux évangélistes américains et je ne les aime pas non plus. C’est comme une secte géante.

Sinon, j’espère que tu as raison concernant la montée et la propagation de l’islamisme, et que ce n’est bien qu’un fantasme, autrement l’occident a du souci à se faire. Au temps du communiste par contre, la menace n’était pas fantasmée, mais bien réelle. 10% de la population suisse était soldat. C’est énorme. C’est comme si l’Armée populaire de Chine passait de ses 2.5 millions de militaires à 150 millions ! A l’époque, le bloc d’en face était assez facilement identifiable. La propagande hollywoodienne aidant. Encore aujourd’hui, elle nous ressert un énième film sur la seconde guerre mondiale, bien manichéen comme on a appris à les aimer, 70 ans plus tard. L’islamisme me paraît quant à lui beaucoup plus insidieux, plus subtil. Beaucoup d’entre eux ont en effet été entraînés par les Américains, notamment lors de la guerre Afghanistan-URSS. Le problème pour nous, Européens, est que nous sommes aux portes de nombreux pays musulmans. L’Amérique du Nord a moins ce problème que nous. Ils peuvent continuer à secouer le prunier tout en sachant que c’est ensuite l’Europe qui se ramasse les pruneaux sur la cafetière (flots de réfugiés sans fin, Frères Musulmans, prédicateurs haineux,…).

Fière de servir la démocratie, la France veut aller guerroyer en Syrie aux côtés des USA. En fait, elle ne fera que rendre service aux combattants islamistes qui se servent de la population civile comme bouclier contre l’ignoble moustachu de Damas. Ils sont encore pires que lui. Et la presse occidentale nous sert jour après jour SA réalité. Le dernier moustachu qui a voulu s’approcher des US a été pendu en Irak. Depuis, en Irak, c’est encore pire qu’avant, mais nos feuilles de chou bien-pensantes se gardent bien d’en relayer les effets dévastateurs et surtout leurs causes. Idem en Libye. Les agences de presses sont loin d’être indépendantes. S’il n’y avait pas la Russie et la Chine pour retenir les dobermans des USA (l’ONU et l’OTAN), que se passerait-il ? Les USA ont besoin d’avoir sans cesse des ennemis pour continuer à justifier leur présence militaire tout autour du globe, pouvant ainsi mieux contrôler ce dernier. Et l’UE les suit fidèlement, comme un bon petit toutou.

Depuis la chute du Mur, les USA tous puissants font tout pour éviter qu’un monde multipolaire et équilibré voit le jour, pourtant seul garant d’une paix durable : je te tiens, tu me tiens, par la barbichette… Alors ils espionnent et déstabilisent la construction d’une Europe harmonieuse, forte et unie, ils cherchent à museler la Chine renaissante dans le Pacifique en soutenant militairement ses voisins maritimes (Vietnam inclus), à grignoter la sphère d’influence russe en soutenant les manifestants ukrainiens (John McCain et John Kerry se sont rendus personnellement sur place, alors que cela ne concerne a priori pas leur pays). Si la Russie devait perdre l’Ukraine au profit de cette UE au service des USA, l’Europe risque à terme d’avoir des ennuis. Apparemment, la période 1945-1989 ne lui a pas suffi. Les Russes ont probablement plus de mémoire que les autres occidentaux dressés au consumérisme. Mange et tais-toi. Le ventre plein, on ne se pose en général pas trop de questions. Contrairement au budget militaire américain qui diminue, celui de la Russie, appuyée par le dragon chinois, est en train d’augmenter fortement. Un jour, peut-être que les Européens auront le bonheur de devoir demander l’asile ailleurs, qui sait. Ou qu’ils changeront simplement d’employeur (USA=>Asie). On peut en avoir un avant-goût avec ces millions de jeunes Européens au chômage ou dégoutés qui émigrent ailleurs loin de chez eux, ou avec les Chinois qui investissent massivement dans l’immobilier (Espagne,…), les infrastructures (grand port en Grèce,…) et qui rachètent des entreprises ou des gros paquets d’actions sur le vieux continent.

Je ne suis pas attiré par une révolution quelconque, j’espère juste que les citoyens européens vont bien réfléchir avant de glisser leur bulletin dans l’urne. Que les futurs élus arrêteront de se crêper le chignon sur des conneries (du genre Cohn-Bendit) et qu’ils construiront enfin avec bon sens. Ce continent a encore tellement de potentiel et de belles choses à offrir.
 
#16 ·
@Lake Leman

Je ne voulais pas dire que la montée de l'islamisme est un fantasme. L'objet du fantasme dont je parlais, c'est de croire que l'initiative UDC dite "Contre l'immigration massive" peut régler tout ces problèmes (que tout le monde cite pour justifier son vote positif). Et c'est tout le génie qui fait le succès de l'UDC: susciter l'espoir chez les gens d'un changement.

Tu citais toi-même la politique d'immigration des Etats-Unis comme exemple plus restrictif d'immigration que l'on pourrait suivre. Je la connais mal, mais je sais en revanche tout les problèmes en lien avec l'immigration qu'ils connaissent: terrorisme, chômage, dumping salarial, replis communautaire, clandestinité, taux de criminalité élevé, dettes publiques, système social en faillite (voir parfois inexistant). Donc si c'est ça qui va nous arriver avec les quotas, je préfère encore maintenant.
 
#17 ·
Pour moi c'est absolument clair que nombreux ont été ceux qui n'ont pas vraiment pensé aux conséquences. On vient d'en parler très longtemps avec mes collègues de bureau: le résultat a été que le seul qui a approuvé l'initiative s'est rendu compte que ce ne fût pas la bonne solutuion. On n'a pas assez débattu avant les votations. Tous les forums n'étaient remplis que des populistes persuadés du OUI et pas vraiemnet capable de discernement à long terme (pas tous!). L'UDC quant à elle utilise la "faiblesse" de certains (peur primitive contre l'étranger) pour la renforcer par des images, jusqu'à ce que ces personnes soient complétement persuadées d'avoir raison. C'est un vrai drame humain auquel on assiste au fait...
 
#18 · (Edited)
Une philosophe telle que Hannah Arendt peut aider à comprendre le pourquoi d'un tel vote de la part des Suisses dimanche.

Cette philosophe d'origine juive a vécu la période du Nazisme, et a beaucoup durant sa carrière tenté de comprendre, notamment, comment en est on arrivé là (attention: je ne compare pas le Nazisme au vote de dimanche). Constatant qu'il ne suffisait pas d'avoir un suffrage universel pour garantir la démocratie, elle a décrit les conditions pour un processus démocratique dans une société, et parmis celle-ci on trouve la nécessité de distinguer une opinion de la vérité.

C'est à dire qu'il est nécessaire de séparer ce qui est de l'ordre de l'opinion personnelle (exemple: "je pense que l'initiative UDC ne posera pas de problème pour les accords bilatléraux") et une vérité incontestable (exemple: "il existe une "clause guillotine" dans les accords bilatéraux entre la CH et l'UE").

Confondre les deux amène à des confusions entre l'espoir que l'on place dans une initiative et ses effets rééls, avec potentiellement un décalage imprévu entre les deux au final. Avoir des opinions est parfaitement normal, mais il est important de garder à l'esprit que ce n'est qu'une opinion -parmis d'autres- et qu'il faut la mesurer à l'épreuve de fait réél, de la vérité.

Si l'on analyse les arguments retenus par les partisans de l'initiative UDC, beaucoup tiennent que de la croyance. On y greffe toute "sa" pseudo analyse du monde pour la conforter, même si cela n'a en fait que très peu à voir au final avec le sujet. Les posts de Leman Lake sur ce sujet le montre bien, je trouve.
 
#19 · (Edited)
C’est juste mais pas nouveau. Ce n’est pas pour rien qu’on dit que les UDC sont des démagogues et des idéologues. Toute leur politique n’est fondée que sur une vision de ce que la réalité devrait être à leurs yeux, et qui ne tient absolument pas compte de la réalité des faits. L’UDC ne fait que manipuler les plus bas instincts de ses suiveurs et se garde bien de donner des réponses ou de trouver des solutions. Il suffit de lire le texte du vote contre l’immigration de masse pour constater que c’est une coquille vide. Son approbation crée d’énormes problèmes car il remet en question toutes les négociations bilatérales et ne dit absolument pas comment il faudra limiter l’immigration. Si on prenait le texte à la lettre, on pourrait tout à fait poser une limite à 1 million, mais l’UDC serait alors très fâchée et prétendrait que les autres partis ne veulent pas appliquer ce que veut le peuple. Ils ne s’engagent jamais concrètement et laissent toujours la responsabilité des actes aux autres, qu’ils ne manqueront évidemment pas de critiquer quoi qu’ils fassent.

Par contre, quand Blocher déclare que les Romands n’ont pas une conscience nationale aussi forte que les Suisses allemands, ce n’est pas si faux si l’on imagine son point de vue. Il doit certainement penser que les Romands sont trop indépendants et ouverts d’esprit pour que sa politique de conviction puisse s’appliquer à eux. Les Romands n’ont rejoint la Confédération helvétique que plus tard et n’ont pas été trop influencés par ces partis issus de cette Suisse profonde et rurale, peut-être un peu simplète, qui caractérise une frange des citoyens Suisses allemands (évidemment pas tous, attention à la généralisation). La plupart des Romands ne doivent probablement pas s’identifier aux mythes fondateurs de l’Helvétie et ont certainement une toute autre idée de ce qu’est notre pays. Une vision sans doute un peu plus vivante, héritée du grand voisin français. Personnellement, c’est vrai, je me sens 100% Romand car je ne parviens pas du tout à m’identifier à l’entier de la Suisse. Je donne volontiers raison à Ben quand il disait que la Suisse n’existe pas. Ou alors il y en a deux, voire trois.
 
#20 ·
En Suisse, un vote xénophobe, mais pas seulement

par Philippe Bach, jeudi 13 février 2014


Le 9 février, les Suisses ont accepté en votation une initiative lancée par l’Union démocratique du centre (UDC) dite « Contre l’immigration de masse ». Ce texte, qui remet en cause la libre circulation des personnes décidée entre la Suisse et les pays de l’Union européenne au profit d’un système de quotas, a recueilli une courte majorité de 50,3 % des voix ; soit un écart minime de 19 526 voix sur un total de quelque 2,9 millions de votants (1). Le taux de participation a été élevé pour un scrutin suisse : 55,8 % (il n’est pas nécessaire de s’inscrire sur les listes électorales, celles-ci incluant d’office toutes les personnes détentrices des droits politiques).

En vertu des instruments de démocratie semi directe suisse, pour être acceptée, une telle initiative (2) devait récolter une double majorité : celle des votants et celle des vingt-trois cantons et six demi-cantons. Ce qui a été le cas, puisque, dans quatorze cantons et demi, une majorité l’a soutenue, contre huit cantons et demi qui s’y sont opposés.

Accélération des initiatives et dérive droitière

Jusqu’aux années 1980, une cinquantaine d’initiatives seulement ont passé la rampe, sur un peu plus de trois cents objets proposés au peuple depuis la fin du XIXe siècle. Depuis, ce rythme s’est accéléré. Dans les années 2000, cent cinquante initiatives ont ainsi été soumises au suffrage des Suisses, et dix-sept ont été acceptées. Traditionnellement, cet outil était plutôt vu comme réservé aux mouvements non représentés au Parlement fédéral, ou en tous les cas très minoritaires — à l’instar du Parti socialiste suisse, qui ne compte que deux représentants sur sept au Conseil fédéral, le gouvernement suisse, élu au suffrage indirect par le Parlement (3). Le fait qu’un parti gouvernemental et membre du « bloc bourgeois » comme l’UDC s’en empare et en fasse un outil de combat politique est en soi une nouveauté. Cela illustre la fragmentation de l’espace politique, et la dérive droitière de cette formation populiste.

Autrefois située au centre-droit — un parti agrarien et de petits commerçants —, l’UDC a opéré une recomposition politique totale. En perte de vitesse, elle paraissait condamnée à disparaitre de l’échiquier politique. Mais elle a su se réinventer en se faisant la porte-parole de milieux de droite sacrifiés au nom de la mondialisation — le monde paysan, notamment, mais aussi les milieux économiques de la petite entreprise — en jouant sur les valeurs morales et en se faisant la championne d’une défense stricte de la souveraineté helvétique.

Le basculement a eu lieu en 1992, lorsque les Suisses, contre l’avis de l’ensemble de la classe politique, ont refusé l’adhésion à l’Espace économique européen : un véritable séisme. L’UDC a su capitaliser sur cette clientèle et a progressé depuis, devenant le premier parti de Suisse (un quart du Parlement fédéral, les deux chambres confondues). Elle a dérivé sur sa droite et occupe aujourd’hui un espace politique de nature semblable à celui sur lequel, en France, le Front national plus ou moins « dédiabolisé » de Mme Marine Le Pen lorgne de manière insistante — avec, évidemment, des histoires différentes, des logiques politiques peu comparables et des fonctionnements institutionnels n’offrant pas les mêmes espaces aux mouvements d’opposition.

Triple clivage

Le résultat du 9 février met en évidence un triple clivage. Linguistique, tout d’abord. Il obéit à ce que l’on appelle communément la « barrière de roestis (4) ». Les cantons romands — Genève, Vaud, Valais, Neuchâtel, Jura — ont tous refusé ce texte. Avec de larges majorités parfois (61 % de « non » à Genève ou dans le canton de Vaud). Mais aussi avec des scores plus serrés : 52 % en Valais, un bastion conservateur.

Second clivage : celui des centres urbains contre les campagnes (voire des plaines contre les régions d’altitude). Ainsi, même dans les régions majoritairement favorables à l’initiative, les grandes villes ont voté « non ». Dans une proportion insuffisante, toutefois, pour contrebalancer le vote des campagnes. Les villes de Berne — dans ce cas, le canton a globalement refusé l’initiative —, Zurich, Bâle ou Fribourg (5) ont toutes rejeté le texte de l’UDC.

Enfin, troisième clivage, économique celui-là : les régions riches contre les régions plus pauvres. Le système fiscal suisse, très décentralisé et laissant une marge importante aux cantons, se double d’un système dit de péréquation (de redistribution) entre les cantons bien lotis et ceux à l’assiette fiscale plus réduite. En l’occurrence, les cantons de Zurich, Genève, Vaud, Zoug, Bâle-Ville (demi-canton) ont refusé ce texte. Seules régions à fort potentiel fiscal à faire exception : Schwytz et Nidwald.

Le tableau est donc complexe, et ne peut se résumer à un vote xénophobe ou de repli identitaire faisant du coucou ou du chocolat une sorte d’ultime horizon. Le résultat de dimanche s’inscrit bien sûr dans un long processus qui, marqué par une série d’initiatives xénophobes dans les années 1970, a fait de la peur de l’étranger et de l’Überfremdung (« immigration excessive ») un élément constitutif de l’idéologie nationaliste suisse (6).

Mais cela ne l’explique que partiellement. Lors de ce scrutin, il faut noter que les Suisse ont aussi largement rejeté (par 70 % des voix) une autre initiative, lancée par l’extrême droite et par des milieux religieux, principalement évangélistes, visant à dérembourser l’avortement. Il n’y a pas eu d’effet d’entraînement entre les deux objets, comme on pouvait le craindre. Même le Valais, censé être, selon une rhétorique un peu datée, un bastion de la réaction, a dit « non ».

Dumping salarial

D’autres considérations ont pesé (7). Au premier chef, la question sociale. Le 21 mai 2000, les Suisses ont en effet accepté les accords bilatéraux passés avec tous les pays de l’Union européenne qui permettent la libre circulation des ressortissants de l’UE en échange d’un libre accès des entreprises suisses au marché européen. Le dispositif des bilatérales est extrêmement imposant et comporte également des volets relatifs à la sécurité ou à l’accès aux marchés publics.

En l’occurrence, la question de l’emploi et des conditions de travail a très nettement pesé dans ce résultat. La crise des subprime (2008) puis celle de l’euro (2010) ont aussi laissé des traces dans une Suisse qui paraît épargnée en comparaison d’autres pays, mais où le taux de chômage bas (3,5 % en janvier) est aussi la résultante d’un système d’indemnités revu à la baisse (quatre cents jours, en règle générale) (8). Le nombre de demandeurs d’emploi est plus important de 25 % que celui des personnes officiellement au chômage.

Théoriquement, l’ouverture des marchés et la libre circulation des personnes devaient être doublées de mesures dites « d’accompagnement ». Une manière d’éviter le dumping salarial : une entreprise voulant, par exemple, participer à un marché public suisse doit respecter les usages ou les conventions collectives qui ont cours dans certains domaines, comme la construction. Reste que seuls la moitié des emplois sont ainsi protégés par un cadre contractuel entre patrons et syndicats. Des domaines comme la vente, la restauration, l’hôtellerie ont subi de plein fouet l’ouverture du marché du travail. Le dumping salarial concerne ainsi 20 % des emplois dans ces secteurs dans le canton de Genève, soumis à une forte pression du fait de son caractère frontalier. Cette pression à la baisse sur les salaires frappe plus fortement les femmes et les personnes au statut résidentiel précaire (9). L’initiative de l’UDC pourrait même — un paradoxe qui n’est qu’apparent — aggraver la situation sur le marché de l’emploi en accroissant le nombre de travailleurs clandestins.

Cet aspect s’est particulièrement vérifié dans le canton du Tessin, où la pression d’une main-d’œuvre frontalière venue d’Italie sur le niveau des salaires et les conditions de travail est particulièrement forte, et où les syndicats sont moins présents que dans les cantons de Genève ou de Vaud. Le Tessin a ainsi approuvé à 68 % le texte de l’UDC… L’implantation de longue date de la Lega, une formation néopopuliste qui dispose de deux sièges dans l’exécutif cantonal, a toutefois également pu jouer un rôle.

A contrario, Genève a bien résisté, en dépit du fait que l’extrême droite représente 30 % du Parlement cantonal, et que le Mouvement citoyens genevois (MCG), sorte de clone local de l’UDC qui utilise comme bouc émissaires non pas les étrangers, mais les travailleurs français frontaliers, a effectué son entrée au gouvernement local en 2013. Les syndicats y voient le résultat d’un certain volontarisme politique lié à a leur présence quotidienne sur le terrain dans certaines luttes emblématiques. Quoi qu’il en soit, les quartiers populaires — dont certains peuvent être tentés par le vote populiste — n’ont pas basculé en faveur du « oui », même si le taux de refus y est plus bas que dans les arrondissements plus huppés.

Au soir du vote, sous le choc, le discours sur des classes populaires au vote « irrationnel » se faisait déjà entendre. Or les milieux économiques paient plutôt leur adhésion aux règles d’un marché libre et sans entraves : la protection des travailleurs en Suisse est très lacunaire. L’aéroport international de Genève est depuis plusieurs mois le théâtre d’un mouvement social dans le catering (la confection des plateaux repas servis dans les avions). Des travailleurs ont été sommés d’accepter des baisses de salaire ou de partir. Des cas de dumping éhonté ont été constatés sur des chantiers publics comme celui de l’agrandissement de la gare de Zurich ou d’un bâtiment de l’hôpital universitaire de Genève. En recourant à la sous-traitance, des salaires rabotés de 60 %, voire plus, ont été relevés. En mai, les Suisse voteront sur l’instauration d’un salaire minimum (pour l’heure inexistant), un premier test important pour l’Union syndicale suisse, à l’origine de cette initiative.

La tentation d’un repli protectionniste est donc aussi l’une des explications de ce vote. Mais, soit dit en passant, et même si la chose n’a pas été mise en évidence par des études sociologiques (10), la droite économique n’est pas monolithique : certains de ses secteurs peuvent se rallier aux thèses de l’UDC, et pas uniquement une clientèle de petits boutiquiers déclassés. Dans les cantons où l’extrême droite est nouvellement implantée, comme Genève, le parti populiste a su séduire peu à peu une partie du monde patronal — tout comme ses cousins du MCG, qui ont su convaincre quelques éléments de la droite patricienne locale. Et une partie du monde de la finance peut trouver un certain intérêt à une situation de blocage, alors que ce milieu fait face à des pressions de plus en plus fortes de l’Union européenne ou de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour mettre fin à certaines pratiques fiscales comme les « statuts spéciaux », qui permettent d’accorder des réductions d’impôt pour attirer des sociétés étrangères en Suisse.

Vers une activation de la « clause guillotine » ?

La question qui se pose maintenant : que va-t-il se passer ? Le résultat de dimanche — dont l’issue était annoncée comme possible depuis deux semaines par les sondages — a ébranlé la classe politique. Comment les quotas vont-ils être mis en œuvre ? L’inquiétude se fait forte à Genève, où 41 % des résidents sont étrangers et qui accueille chaque jour près de soixante-dix mille frontaliers (pour quatre cent soixante-quinze mille habitants). L’économie cantonale est fortement tournée vers l’international, avec de nombreuses multinationales et un nombre important d’expatriés. Sans oublier le poids du siège onusien et d’autres institutions du même ordre.

Et comment va réagir l’Union européenne ? Dès lundi, des craintes se faisaient sentir par rapport au programme Erasmus (mobilité des étudiants). Cela annonce-t-il une activation de la « clause guillotine », à savoir une dénonciation par l’Union européenne des accords bilatéraux passés par la Suisse avec ses vingt-huit pays membres ? Dans ce cas, l’initiative pourrait avoir un effet inverse à celui recherché par l’UDC : hâter à moyen terme une adhésion de la Suisse à l’Union, cette dernière n’étant plus prête à tolérer une Sonderwurst (terme alémanique désignant une saucisse spéciale) pour ce petit pays alpin qui prétend résister envers et contre tout à un pseudo-envahisseur. Le coût économique deviendrait trop élevé pour certains secteurs fondamentaux de l’économie suisse, comme la chimie ou les machines-outils.

Pour l’heure, c’est plutôt la voie inverse qui semble être empruntée par les capitaines d’industrie tels que le patron de Swatch, M. Nick Hayek, qui a plaidé dans la presse pour une certaine sérénité. Signe aussi que des mesures ont de longue date été prises en haut lieu pour pallier certains inconvénients de la posture suisse, comme le désavantage concurrentiel que représente pour l’industrie exportatrice un franc fort. Le fait que le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann (Parti libéral-radical) vienne d’être pris la main dans le pot de confiture pour avoir, dans sa précédente vie en tant que patron du groupe qui porte son nom, « optimisé » ses impôts en délocalisant certains bénéfices au Luxembourg et à Jersey est à cet égard symptomatique.

http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2014-02-13-vote-suisse
 
#21 ·
La chronique vendredi 14 février 2014

Les raisons d’un vote

Marie-Hélène Miauton

Pourquoi une majorité de Suisses ont-ils décidé de limiter l’immigration? La réponse de Marie-Hélène Miauton est hors des sentiers battus

Après chaque scrutin, je suis toujours *frappée par la propension des politiques à en expliquer les raisons en reprenant mécaniquement leurs arguments de campagne. Dimanche soir, la gauche a insisté sur le dumping salarial, la droite sur l’engorgement des infrastructures. Erreur car, si ces raisons étaient les bonnes, ce seraient les villes qui auraient voté en faveur de l’initiative, Vaud, Genève, Bâle et Zurich en particulier, et non les régions qui ne les subissent pas, le Tessin mis à part, évidemment. Cette contradiction aurait dû inviter les analystes à repenser la pertinence de leurs affirmations. Au lieu de cela, ils ont dénoncé chez ces «campagnards» obtus la peur irraisonnée et malsaine d’un Autre qu’ils ne connaissent pas, ni ne veulent connaître, discours pavlovien après chaque vote concernant l’immigration! Ces stéréotypes blessants, outre qu’ils devraient être proscrits en démocratie, ne font que préparer de futures déconvenues plus sévères encore. Il faut donc se féliciter du calme affiché par nos autorités fédérales et par plusieurs grands patrons, tel Nicolas Hayek, qui se refuse à tout catastrophisme.

Que s’est-il donc passé pour que des citoyens que l’on prétend soucieux de leurs in*térêts matériels aient pris le risque des revers économiques qui leur étaient prédits, sinon parce qu’ils les assument dans l’espoir d’une croissance mieux maîtrisée. Cette attitude s’explique dès lors que, depuis plusieurs lustres, le discours écologique a convaincu la grande majorité de la population qu’il fallait préserver les paysages, moins bétonner, mieux recycler, réduire sa consommation… Tous les thuriféraires de cette philosophie (du repli?) qui ne rencontre presque plus aucun opposant devraient se sentir responsables d’avoir été si bien entendus: le développement économique qui fut au centre de la campagne, les citoyens n’en veulent plus à n’importe quel prix et ils mettent même en doute que ce soit un progrès. Ils ont dit non à une augmentation de la population (forcément étrangère puisque les Suisses ne renouvellent plus les générations) parce qu’on leur a répété que chaque humain a une empreinte écologique qui nuit à la nature. C’est d’ailleurs le propos de la prochaine initiative d’Ecopop, soutenue par Franz Weber et Philippe Roch, ancien chef de l’Office fédéral de l’environnement. L’exemple vient du haut.

C’est donc le désir de préserver la Suisse, culturellement mais aussi écologiquement, qui a guidé le vote de dimanche, et non la haine de l’étranger. Que cette aspiration se soit particulièrement manifestée chez des gens ayant fait le choix de vivre hors des villes, lieux de cohue, de bruit, de pollution et de surconsommation, rien de plus normal.

Sans oublier qu’il est toujours plus facile d’approuver des mesures dont les conséquences nous seront épargnées. Ainsi, les cantons de Vaud et de Genève qui savaient combien ils souffriraient d’une limitation de la libre *circulation, ont voté non alors qu’ils avaient approuvé l’initiative sur les résidences secondaires, sans aucun égard pour les risques *économiques encourus par les régions touristiques de l’Arc alpin. Ce dimanche, ce fut en quelque sorte la réponse du berger à la bergère…

Quant aux mesures d’accompagnement prônées par le PS, et que la droite s’engageait à mieux respecter, les Suisses ont parfaitement compris qu’il s’agit d’une cautèle passagère. En effet, l’objectif de la construction européenne est bel et bien une normalisation des conditions de travail, de la fiscalité, des prestations sociales, des normes de production… Dès lors, les salaires suisses sont fatalement appelés à baisser pour rejoindre à terme une moyenne européenne. Prétendre le contraire tout en *acceptant la libre circulation est irresponsable. Ajoutez à tout cela que les Suisses ont été profondément blessés par les propos venimeux de nombreuses personnalités européennes dans le débat encore inachevé sur les questions fiscales et bancaires, et vous aurez tous les ingrédients d’un vote qui en a surpris beaucoup.

Quant au fameux Röstigraben, il s’explique sans doute moins par une arriération mentale de nos compatriotes que par la question linguistique: les nombreux Allemands désormais installés outre-Sarine parlent une langue qui n’est pas celle du pays. Je vous parie un résultat similaire chez les Romands si, ce qu’à Dieu ne plaise, ils parlaient un Schwyzerfranzösisch.


http://letemps.ch/Page/Uuid/6fabce7a-94d1-11e3-b013-fd5b00a9bd3b
 
#22 ·
Suisse – UE : démocratie vs bureaucratie

Miserere nobis… la votation suisse limitant l’immigration de masse et, en conséquence, la libre circulation des personnes avec son voisin européen a été votée.

D’accord ou pas, vox populi, vox Dei, c’est ainsi, punkt schluss comme l’ont dit du côté alémanique. Malheureusement, les qualificatifs réprimandant le petit Helvète pas sage exprimés ces derniers jours par plusieurs dirigeants européens « punition, représailles, outrage » ne feront que renforcer un sentiment de méfiance face à l’hydre bruxelloise, et pas seulement dans les cantons montagnards. Le respect d’une démocratie directe et ancienne citée en modèle dans le monde entier ne saurait être balayé d’un revers de manche par un haut fonctionnaire ou un membre de la Commission qui n’a pas affronté le suffrage universel. Le suspens unilatéral et abrupt par l’Europe de négociations entamées avec la Suisse il y a des années rappelle une attitude de l’administration G.W. Bush dans un contexte de guerre, pourtant alors bien décriée par les même bien-pensants du Continent : « vous êtes avec ou contre nous ». Pas de juste milieu possible qui donne plutôt à penser que, suivant le principe de Monsieur Ford, la Suisse peut faire ce qu’elle veut, pourvu qu’elle suive strictement les directives de l’Union Européenne.

Si Berne va bien entendu poursuivre le dialogue, expliquer encore et encore, la menace pour la Suisse est néanmoins bien réelle. L’inquiétude des milieux universitaires, des banquiers et autres acteurs éminents de la Confédération est justifiée. Certes, la Suisse va pour l’instant beaucoup mieux que la plupart des donneurs de leçons mais, dans un contexte économique et sociétal européen très instable, on peut se demander si le vote du 9 février n’est pas un Cygne Noir. Cette théorie, développée par le mathématicien et philosophe Nassim N. Taleb, évoque un événement imprévisible ayant une faible probabilité de se dérouler et qui, s’il se réalise, a des conséquences d’une portée considérable et exceptionnelle. Le trait est peut-être exagéré concernant la portée des décisions à venir de l’Union Européenne, mais le risque potentiel mérite réflexion. La conjonction de plusieurs facteurs peut en effet s’établir. Ainsi, sans en présenter une liste exhaustive, l’on peut évoquer, d’une part, une récente et certaine propension de Suisses à saborder eux-mêmes des vecteurs d’une richesse nationale, perçue comme immuable mais finalement d’assez fraîche date à l’échelle de l’Histoire et, comme le montrent de nombreux exemples, toujours plus fragile qu’escompté. Rassurons-nous, la capacité à s’autodétruire n’est pas un monopole ni un privilège réservé aux bords de la Limmat ou du Rhône ; un économiste disait récemment que les Français exportent actuellement très bien leurs riches pour importer des pauvres. D’autre part, une dépendance grandissante à la monnaie unique, comme le démontre notamment la multiplication par cinq du bilan de la Banque Nationale Suisse depuis 2007, dont une large part de ces 500 milliards de francs sont investis en euros, en obligations et actions européennes alors même que la dette publique de la zone en question s’établit encore à 92,7% du PIB à la fin 2013, mettant le partenaire principal de la Suisse en une position pour le moins délicate. Enfin, la rupture de relations, certes difficiles, mais constructives avec l’Union Européenne pourra toucher durablement des pans entiers de l’économie suisse. Faisons simplement référence à l’accord sur l’électricité négocié depuis 2007 et reporté sine die (en 24 heures !), l’accès des banques et assureurs suisses au marché financier européen, l’environnement, les transports, etc…

Dès lors, de deux choses l’une, soit la Suisse tente de diluer les conséquences du vote du 9 février et s’accommode progressivement, et plutôt vite que lentement, du droit européen, soit elle tâche de maintenir une relation décente avec l’UE, mais se courbe sans se briser, tout en accélérant ses coopérations stratégiques en dehors de l’Europe. À cet égard, le contraste est flagrant. Autant la Suisse est décriée par ses voisins qui ignorent toujours que le gruyère n’a pas de trou, autant son image demeure véritablement excellente bien au-delà. Sans négliger son partenaire historique principal, pourquoi ne pas imaginer, dans un sursaut vital, un redéploiement de ses efforts diplomatiques, commerciaux, stratégiques vers ces nouveaux marchés qui ont soif de collaboration technologique, financière, industrielle helvétiques : pays du Golfe, Arabie Saoudite en tête, Fédération de Russie, Inde, Indonésie, Chine, Afrique… Il suffit d’y voyager pour entendre que l’on n’y parle de la Suisse, non pas comme d’un enfant désobéissant mais, à l’inverse, d’une personne respectable et de qualité ayant de formidables atouts à partager. Le programme d’échange universitaire Erasmus auquel n’auront peut-être bientôt plus accès les jeunes Suisses est certes une création formidable mais, alors que la vieille Europe s’enfonce dans les classements académiques internationaux, il faut retenir que plus d’un tiers des doctorats scientifiques du MIT et de Harvard seraient soutenus par de jeunes Chinois et Indiens. Le niveau remarquable de la mathématique et physique théoriques russes et ukrainiennes, n’est-il pas complémentaire de l’excellence en sciences appliquées des Écoles polytechniques fédérales ? L’Institut technologique de Bombay n’est-il pas une référence mondiale en informatique ? En d’autres termes, vaut-il mieux envoyer nos étudiants à Paris ou bien à Shanghai ? En regardant l’avenir, la réponse semble limpide.

Petit pays enclavé, la Suisse a longtemps et remarquablement su préserver son indépendance géopolitique et économique. Les assauts subis ces dernières années prouvent que cette période est néanmoins révolue. Dans la difficulté, certaines nations ou entreprises ont su saisir les changements de paradigmes pour se réinventer et capter de nouvelles sources de développement où l’on est le bienvenu, plutôt que de s’entêter à regarder dans le rétroviseur. Travailler à préserver des acquis avec l’Union Européenne n’est pas en contradiction avec une réallocation massive de ressources en direction des nouveaux marchés. Seule une vision bien comprise, une méthodologie claire et une rapidité d’exécution permettront de transformer les écueils européens en opportunités émergentes.


http://www.realpolitik.tv/2014/02/suisse-ue-democratie-vs-bureaucratie/
 
#23 ·
Des politiciens et des médias au-dessous de tout
13 février 2014

PHILIPPE BARRAUD
C’est face à l’imprévu que se distinguent les vrais hommes d’Etat des politicards. A la suite du vote du 9 février, Didier Burkhalter est l’un des seuls à avoir gardé la tête froide. Honneur à lui. Puisse-t-il, à l’occasion de ce moment singulier de notre histoire, se donner une vraie stature.

Pour le reste, quelles pitoyables démonstrations d’incompétence politique avons-nous vu, de manque de self-contrôle, de démagogie crasse, de veulerie face aux représailles de l’UE ! Les uns disent déjà qu’il faut revoter, car le peuple, forcément stupide, n’a pas compris les enjeux. Mais pardon: pourquoi n’ont-ils pas pris la peine d’expliquer ces enjeux, si tant est qu’ils fussent peu clairs, avant? En réalité, le peuple a voté contre l’immigration de masse, et non sur le marché de l’électricité ou les échanges estudiantins. En ce sens, il a été conséquent avec lui même.

Christian Levrat s’est distingué avec un grand numéro de n’importe quoi: il a lancé dix longues propositions passablement abracadabrantes, mais il fallait lire jusqu’au bout pour réaliser que c’était du deuxième degré… Mais comme pas grand monde n’a lu jusqu’au bout, personne n’a rien compris, et s’est dit que le président du PS avait disjoncté.
D’autres exigent une application à la carte de la disposition constitutionnelle: des contingents pour les cantons qui ont refusé l’initiative, et rien du tout pour ceux qui l’ont acceptée! On se demande comment des conseillers d’Etat romands, en principe gardiens du droit, peuvent prôner une monstruosité juridique pareille. La Constitution fédérale s’applique à tous les cantons et à tous les habitants, point barre. Imagine-t-on que le demi-canton qui a accepté l’initiative sur le financement de l’avortement exige de pouvoir l’appliquer, et lui seul? On entend déjà les hurlements de l’establishment !
D’autres encore, comme le PLR et le PDC, veulent que l’UDC se charge des futures négociations avec Bruxelles. Très bien ! Seront-ils derrière ces négociateurs ? Bien sûr que non: ils leur tireront dans le dos. De toute façon, cette proposition est irrecevable, car d’une totale absurdité: comment imaginer qu’un parti politique remplace le Conseil fédéral dans des négociations avec l’étranger ? En lui donnant les pleins pouvoirs ? Cette proposition ne peut venir que d’esprits passablement égarés, ce qui est inquiétant pour des chefs de partis nationaux.

La panique qui s’est emparée des dirigeants de partis – et de l’ensemble des médias, hélas – est inadmissible de la part de gens investis de responsabilités. Leurs pitoyables exhibitions ne font qu’exciter la rage de revanche des dirigeants européens, qui s’en donnent à cœur-joie, quitte à s’asseoir sur les accords existants, comme Erasmus par exemple. Mais c’est tellement amusant de voir paniquer la classe politique suisse, de voir ramper les envoyés spéciaux à Bruxelles ! Comme ça fait du bien, de voir ce pays perdre enfin de sa superbe…

Il est temps que quelqu’un, qui ne peut être que le Conseil fédéral, sonne la fin de la récréation et reprenne les choses en mains. Ce grand déballage de piaillements de basse-cour et de propositions irréfléchies est contraire aux intérêts de la Suisse, car il profite à nos interlocuteurs et nous mettant en position de faiblesse. Donc, ça suffit. Au gouvernement de ramener le calme, de travailler à fond pour sortir de la crise, en prenant le temps qu’il faut, et sans communiquer à tout va.


http://www.commentaires.com/suisse/des-politiciens-et-des-medias-au-dessous-de-tout

http://www.fdesouche.com/423006-eric-zemmour-democratie-le-modele-helvete
 
#24 ·
La Suisse reste un pays ouvert, mais responsable!

Article publié le 14.02.2014

Dimanche dernier, une très courte majorité populaire et une large majorité des cantons ont décidé que la Suisse devait reprendre en mains sa politique migratoire. Une chose tout à fait normale pour un Etat indépendant.
En Europe, la démocratie directe n’est souvent vue que comme outil démagogique par des politiciens qui veulent utiliser un vote populaire sur des sujets émotionnels à des fins électoralistes.


Les réactions à ce vote populaire ont été virulentes, hostiles voire carrément blessantes. Une surenchère d’accusations, de reproches et de mépris démocratique ont poussé de nombreux représentants de la classe politique à faire des déclarations inappropriées voire déplacées – et ceci autant dans le camp des vainqueurs que dans le camp des perdants du vote*.

Démocratie directe

La Suisse est un Etat vieux de plus de 700 ans. Il s’est bâti au fil des siècles. Il s’est bâti de bas en haut. C’est même le rejet d’une élite qui a fédéré les Waldstätten (cantons fondateurs) et a donné naissance à la Confédération à la fin du XIIIème siècle. Puis, le pays s’est construit lentement, mais sûrement.

La Suisse est un pays dont la superficie est réduite, mais dont la variété des identités est grande. Nous y trouvons quatre langues, deux grandes religions, trois reliefs géographiques différents. Et toutes ces divergences sont encore accentuées par le fait que chaque région linguistique comprend des cantons protestants et catholiques, des cantons alpins, du Jura et du Plateau.

La Suisse est donc composée de petites entités ayant chacune une identité propre, une histoire propre et une culture particulière.

L’organisation fédérale de la Suisse, qui octroie de nombreux pouvoirs aux Cantons, (quoique la centralisation soit également un phénomène observé en Suisse) ainsi qu’une politique de neutralité perpétuelle (donc pas seulement limitée aux périodes de conflit) permet aux cantons d’assurer une cohésion dans la différence.

La démocratie directe n’est pas une invention Suisse. Au moyen-âge, sa forme originelle qui existe encore dans certains cantons Suisse (la Landsgemeinde), était répandue jusqu’au Saint-Empire Romain Germanique méridional. Mais elle n’a survécu en tant que système politique qu’en Suisse (d’Autres Pays connaissent le principe du référendum, mais il reste largement exceptionnel. Ce n’est qu’en Suisse ou la démocratie directe est pratiquée de façon systématique et qu’elle représente la base du fonctionnement politique de l’Etat).

La Démocratie directe nécessite un intérêt large et différencié pour les questions de politique de la part de la population. Elle nécessite une culture du débat particulière dans laquelle une politique d’opposition systématique n’est pas possible (l’opposant lors d’un scrutin peut être l’allié lors de la prochaine votation) – ce qui garantit une continuité gouvernementale et explique pourquoi en Suisse le Conseil fédéral ne démissionne pas après une défaite politique. Le Conseil fédéral lui-même étant composé de ministres appartenant aux horizons politiques les plus divers.

Mais la démocratie directe implique également le respect mutuel, le respect d’un parti envers l’autre et le respect du vainqueur du scrutin envers celui qui a perdu – et inversement.

Incompréhension Européenne

En Europe, la démocratie directe n’est souvent vue que comme outil démagogique par des politiciens qui veulent utiliser un vote populaire sur des sujets émotionnels à des fins électoralistes.

Ce sont surtout les partis d’opposition qui veulent faire passer leur programme par un vote populaire (le FN en France d’aujourd’hui ou encore Jean-Paul Sartre dans « Libération » en 1974). Mais comme démontré plus haut, la démocratie directe ne se prête pas comme outil démagogique dans une logique gouvernement-opposition. Elle est applicable dans un système basé sur le consensus politique.

L’Union Européenne et la démocratie directe

Le vote Suisse du 9 février dernier a provoqué un séisme politique dont l’épicentre est en Suisse mais les secousses se font sentir jusqu’à Bruxelles, Berlin, Paris et Londres.

Les réactions des élites politiques européennes étaient virulentes, violentes et parfois blessantes. Elles se caractérisent principalement par leur incompréhension du système Suisse.

L’Union Européenne est une construction diamétralement opposée à la Suisse, elle s’est bâtie par des élites internationalistes et non par les peuples. La démocratie directe n’est pas applicable dans l’UE, car les intérêts des citoyens des différents Etat membres sont trop divergents pour qu’un Système Suisse puisse être mis à l’œuvre au niveau continental. L’UE ne pourra et ne sera jamais démocratique.

Il ne s’agit pas ici de faire le procès de l’UE. Il s’agit de reconnaitre que le fonctionnement de l’Union Européenne n’est pas compatible avec celui de la Suisse. Mais la Suisse respecte le fonctionnement de l’UE et ne le remet pas en cause ! Le vote Suisse du 9 février n’est pas un vote contre l’Union Européenne en tant qu’institution, mais un vote pour la souveraineté nationale et l’indépendance de la Suisse.

Ce qui étonne le plus dans les critiques adressées à la Suisse, est que l’UE ne veut pas reconnaitre le droit de la Suisse (en tant que pays non-membre) de décider elle-même de sa politique. Si le peuple Suisse décide de renoncer à la libre circulation il ne rejette pas le principe de libre circulation au sein de l’UE et ne remet pas en cause les libertés sur lesquelles se fonde l’UE. Il veut que la Suisse, en tant que Pays tiers, soit traité comme tel et non comme un Etat membre. L’UE a-t-elle des accords de libre circulation avec tous ses pays tiers ? NON ? Alors il doit être possible que la Suisse entretienne de bonnes relations avec Bruxelles sans participer à la libre circulation.

Le vote suisse n’est pas un vote contre l’Union Européenne et ne représente pas une attaque aux libertés par lesquelles celle-ci se définit. Il est l’expression d’une volonté populaire à décider souverainement et démocratiquement de son avenir et de son destin !

Albert Leimgruber


http://www.lesobservateurs.ch/2014/02/14/leim/
 
#25 ·
Bon, je n'ai pas encore tout lu. En tout cas je suis persuadé que si tous les votants auraient su ce que l'on risquerait de perdre, la majorité auraient voté non. En même temps évidemment, c'est comme cela à chaque votation. Moi-même ayant déjà voté pour ou contre des initiatives sans m'en être assez informé avant. C'est une majorité mathématique certes, mais vu la justesse et la réaction des gens après la votation, je ne suis pas sûr que l'on puisse encore parler d'une majorité...
 
#27 · (Edited)
Oui, mais je ne suis justement pas sûr que tout le monde ait la même conscience de ce qu’il y avait à perdre ou pas.

Celui qui vit au fin fond de la Suisse ne s’intéresse pas de savoir si l’EPFL risque de perdre le Human Brain Project, dont il n’a d’ailleurs sûrement jamais entendu parler, ni si les étudiants suisses seront privés d’Erasmus+, etc. Les retraités ne se préoccupent que de leur propre bien-être qui, selon eux, peut être mis en danger par un afflux massif d’immigrants, etc.

Les paysans s’occupent de leurs propres problèmes, tout comme les banquiers, les scientifiques, les étudiants, les retraités, etc. Peux de gens ont une vision globale des choses et ils n’ont souvent pas conscience que leurs décisions ont une portée bien plus large que leur carré de jardin.

Avec de tels votations, on se rend compte à quel point les gens vivent dans des bulles, et que celles-ci ne se mélangent finalement pas beaucoup. Le monde rural ne se mélange pas trop avec le monde urbain, le monde des étudiants pas trop avec celui des retraités, le monde des financiers pas trop avec celui des scientifiques, les germanophones pas trop avec les francophones, etc. Chacun a donc voté en fonction de différents paramètres parfois très pragmatiques, parfois totalement idéologiques, mais rarement très réfléchis.

On appelle ça la démocratie paraît-il… 0,6% de différence entre les OUI et les NON qui font tout basculer. Je serais plutôt de ceux qui pensent qu’il n’est pas admissible qu’on puisse tout remettre tout en question quand le résultat d’un vote est aussi équilibré. On est quand même très, très loin d’un plébiscite et il me semble absolument impératif que les mesures qui seront prises soient extrêmement mesurées et ne provoquent pas un cataclysme continental.
 
#26 ·
J'en connais qui auraient surtout dû lire le texte ajouté dans la constitution (il n'était pas immensément long). Cela permet d'oublier ces débats qui s'éloignent parfois franchement de la portée réelle de l'initiative pour y revenir et comprendre ce qu'elle propose. J'en connais quelques uns qui ont accepté parce que : "Y a trop d'immigrés, ils prennent le boulot et ils font ch***". Ils risquent d'être déçus je pense, simplement parce qu'ils n'ont pas pris connaissance du texte.
 
#28 ·
La démocratie suisse n’est pas un virus mais un antidote !

Article publié le 15.02.2014

Libération ne s’est pas trompé en parlant de virus suisse. L’épidémie risque, ces prochaines années, de surprendre et de bousculer de nombreux gouvernements parmi nos voisins européens. La maison Bruxelles se fragilise un peu plus chaque jour tandis que l’aspiration souverainiste, un peu partout, se fait jour et tente de s’exprimer, dans les urnes lorsque c’est possible, sinon dans la rue. Comme le disait Victor Hugo, il n’est rien au monde d’aussi puissant qu’une idée dont l’heure est venue, et cette idée-là pourrait bien être celle de la démocratie directe. Nous nous apercevrons peut-être alors qu’il ne s’agissait pas d’un virus mais bien d’un antidote.

Lorsqu’on lui montre la lune, l’imbécile regarde le doigt, dit l’adage populaire. Je dois faire partie de la catégorie des imbéciles parce que quand on me montre le problème migratoire tel qu’il a été mis en lumière par le scrutin du 9 février dernier, j’ai tendance à regarder la démocratie directe qui a permis de le désigner. Cette dernière, pourtant, ne semble pas peser bien lourd dans les considérations dont la presse nous abreuve depuis quelques jours, considérations marquées très majoritairement par le dépit, à l’image d’un milieu – les médias, l’intelligentsia, la classe politique – massivement opposé à cette initiative. « L’aveuglement anti-européen qui domine le pays l’a emporté » nous explique le socialiste Roger Nordmann, tandis que Pascal Couchepin, depuis l’autre face de la même pièce libérale, assombrit le tableau et parle d’ « économie de guerre ». Cette fracture entre électorat et “experts” est une constante dans l’histoire politique suisse de ces dernières années, mais elle prend aujourd’hui une autre dimension du fait, comme l’écrivait Le Temps du 10 février, que cette fois « le tremblement de terre est continental ». Les médias de notre pays ne sont plus les seuls à stigmatiser l’électeur suisse, ils sont rejoints dans ce travail de réprimande morale par de nombreux médias européens, à commencer par Libération qui titrait sa une d’il y a quelques jours « Le virus suisse ». A la condamnation des grands fait écho le soutien des petits : les peuples membres de l’UE sont nombreux ces jours-ci à envier la souveraineté populaire helvétique et à se demander ce qu’ils auraient fait à notre place si on leur avait donné la parole, ce que leurs gouvernants s’abstiennent bien de faire, et pour cause ! En France, deux sondages, effectués respectivement par Le Point et par Le Figaro, révèlent que les Français auraient été entre 88 et 92% à soutenir une initiative semblable à celle qui nous a été soumise. [Suite à un autre sondage, les Anglais et les Allemands l’accepteraient également à une large majorité. Ce vote a ainsi clairement souligné un malaise grandissant au niveau du continent, et c’est bien ce qui effraie nos maîtres-chanteurs, qui se drapent dans de grands principes moraux et universels.]

M. Fabius se rend-il bien compte de cette fracture lorsqu’il appelle l’UE à pénaliser la Suisse ? Et M. Con-Bandit [pardon, Cohn-Bendit, vous savez, le pédophile bobo soixantuitard attardé qui la ramène sur tout et vivant au crochet du contribuable depuis 40 ans], qui, invité par l’émission Forum du 10 février, comparait la situation actuelle de notre pays à celle de 1933 ? [la SSR adore inviter régulièrement ce pauvre type, qui se permet d’insulter le peuple suisse en comparant une affirmation de souveraineté comme le font de nombreux pays développés dans le monde, avec la montée du nazisme] Lors de cette même émission, la députée européenne Astrid Lulling se montrait encore plus explicite. Se réjouissant que son pays à elle ne soit pas perverti par l’infâme institution du référendum populaire, elle s’est écriée : « C’est à désespérer du droit de vote si les citoyens sont aussi bêtes ! » [Pourtant, les « campagnards » ayant massivement dit ‘oui’ dimanche dernier ont souvent plus de temps pour la réflexion que les citadins pressés et obnubilés par la croissance consumériste à outrance. Ne parle-t-on pas du « bon sens paysan » ? A propos de croissance, ils sont mieux placés que les citadins pour savoir que les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. De nombreux agriculteurs suisses pètent un câble car ils sont contraints par l’Union européenne de suivre ses directives tatillonnes et débiles. De quoi se mêle-t-elle ? Ceci dit, près de 75% des Suisses ne vivent pas à la campagne, ce qui n’a toutefois pas empêché l’initiative de passer la rampe. Cette force d’opposition stabilisatrice est un bien-fait pour le pays. Celle-ci ne voit pas qu’à court ou moyen terme. Les 2/3 des cantons ont dit 'oui'. Cette dame rêve probablement d’abolir la dernière vraie démocratie d’Europe. Quelle hypocrisie, lorsqu’on entend des parlementaires européens qui veulent à la fois amener, ou plutôt imposer la démocratie dans les pays en guerre, tout en tapant sur l’une des meilleures démocraties de la planète. Une bande de technocrates hors des réalités quotidiennes et de gratte-papiers bien payés qui se moquent bien de ce que les citoyens européens pensent. Ils vivent dans leur bulle idéologique. Lors de ces derniers siècles, on ne peut que constater que toutes les idéologies n’ont rien amené de bon. Sitôt que l’on a le malheur de s’écarter de leur ligne imaginaire, on peint le diable sur la muraille. Je vais m’exprimer comme Con-Bandit : 1933 a été le début de l’expression d’une idéologie. Alors les petits réactionnaires sans cervelles et tapageurs comme lui feraient mieux de prendre leur retraite.]

Ces réactions [de mauvais perdants] à chaud ont le mérite de faire tomber quelques masques et de révéler que ce n’est pas uniquement la nouvelle politique migratoire de la Suisse qui est remise en cause par ce qu’il faut bien appeler les technocrates européens mais bien le principe même de la démocratie directe ! Un discours menaçant aux accents autocratiques qui se trouve soutenu et relayé par un certain nombre de nos politiciens, à la défaite amère, pour qui la souveraineté populaire n’a de valeur que lorsqu’elle valide leurs propositions. Le politologue Antoine Chollet l’explique bien dans son livre Défendre la démocratie directe (collection Le Savoir Suisse, 2011) : « Les élites suisses, dans leur grande majorité, nourrissent à l’égard de la démocratie des sentiments pour le moins mitigés et se font bien souvent les avocates de positions anti-démocratiques plus ou moins savamment camouflées. » Le camouflage a tendance ces derniers jours à s’effriter on découvre alors des figures franchement inquiétantes.

Alors que les “commissaires politiques” cités plus haut appellent ouvertement à des mesures de rétorsion de l’UE à notre encontre, quelques-uns parmi nos compatriotes semblent s’en réjouir. Lorsque des citoyens attendent d’un pouvoir étranger qu’il punisse leurs propres concitoyens, il n’est pas exagéré de parler de collaboration, au sens le plus méprisable que ce terme a pu prendre à travers l’histoire. Qu’importent qu’ils le fassent au nom d’une morale transcendante mais ô combien relative, la leur, qui leur donne l’assurance d’avoir raison contre tous ! Avoir raison contre la majorité est une prétention indéfendable dans un Etat démocratique puisque la démocratie est à elle-même sa propre mesure. Elle ne reconnaît pas les notions de tort ou de raison en soi, elle ne reconnaît que la légitimité d’une décision populaire, légitimité acquise par la majorité des votes. [Le Conseil fédéral ferait mieux de se secouer un peu, à l’image de son président. Un Zurichois comme Alfred Escher (qui a siégé sous la coupole aux alentours de 1850-1860) leur botterait le cul propre en ordre, ainsi qu’à tous les parlementaires fédéraux. Cet immense Monsieur du 19ème siècle a en effet directement contribué à la création des CFF, de l’EPFZ, du Credit Suisse, de SwissRe, de la Zurich Assurances ou encore de SwissLife (ex-Rentenanstaldt). Excusez du peu. Ce battant visionnaire n’a pas attendu que la Terre entière vienne immigrer en Suisse pour créer des milliers d’emplois. Toutefois, cette votation ne vise qu’à encadrer et limiter l’immigration, et non à la stopper. Par exemple, les profiteurs de notre assurance-invalidité iront voler ailleurs. Bien que cela ne soit pas directement en lien avec cette votation, j’ai aussi l’impression qu’aujourd’hui on délègue de plus en plus facilement à d’autres, qu’on sous-traite. Comme si nos 300'000 frontaliers étaient tous indispensables à notre économie. On sait tous que cela n’est pas le cas. De plus en plus d’entreprises suisses sont avalées par des groupes étrangers, d’où une perte de contrôle évidente sur leur destin. Le pays se désindustrialise peu à peu depuis quelques décennies, à cause notamment de financiers peu scrupuleux. Depuis que Saurer (inventeur du frein à moteur) s’est fait avalé par l’italien IVECO, on n’en a plus entendu parlé. Alusuisse, qui était une entreprise à la pointe, a changé plusieurs fois de mains.]

Libération ne s’est pas trompé en parlant de virus suisse. L’épidémie risque, ces prochaines années, de surprendre et de bousculer de nombreux gouvernements parmi nos voisins européens. La maison Bruxelles se fragilise un peu plus chaque jour tandis que l’aspiration souverainiste, un peu partout, se fait jour et tente de s’exprimer, dans les urnes lorsque c’est possible, sinon dans la rue. Comme le disait Victor Hugo, il n’est rien au monde d’aussi puissant qu’une idée dont l’heure est venue, et cette idée-là pourrait bien être celle de la démocratie directe. Nous nous apercevrons peut-être alors qu’il ne s’agissait pas d’un virus mais bien d’un antidote.

David L’Epée, philosophe, journaliste, collaborateur de la revue Eléments
NDR. Le Temps n'ayant "pas trouvé de place" pour cet article, Lesobservateurs ont réussi à en trouver une.

http://www.lesobservateurs.ch/2014/02/15/lepee/
 
#29 ·
L’Après-votation du 9.2.2014. Mesures proposées par les vainqueurs

Article publié le 16.02.2014

Quelques jours après l’acceptation de l’initiative « Contre l’immigration de masse », l’UDC communique en proposant une série de mesures concrètes pour la mise en application de la volonté populaire majoritaire.

"L'UDC invite tous les partis et les autorités à faire suivre par des actes les courageuses déclarations qui ont précédé le vote de notre initiative et à lancer un important train de mesures urgentes pour contrôler et limiter l'immigration:

- désormais les travailleurs arrivant en Suisse recevront des contrats de travail de courte durée (10 mois en règle générale) et les autorités n'accorderont que des autorisations de séjour d'un an;
- avant d'accorder une autorisation de séjour, l'autorité devra vérifier si l'employeur est réellement en état de conclure des contrats de travail de durée illimitée (par exemple, les entreprises saisonnières ou les petites exploitations PME);
- le regroupement familial pour les ressortissants d'Etat tiers doit être restreint. Si nécessaire, la Suisse résiliera la CEDH et la conclura à nouveau avec une réserve à ce niveau;
- le regroupement familial pour les citoyens UE doit être limité aux époux, aux parents et aux enfants;
- le regroupement familial ne sera pas accordé aux personnes recevant des prestations des assurances ou institutions sociales;
- les personnes admises provisoirement et les personnes bénéficiant d'une autorisation de séjour de courte durée n'ont pas droit au regroupement familial;
- les personnes entrant en Suisse grâce au regroupement familial ne reçoivent qu'une autorisation de séjour et non pas une autorisation d'établissement;
- aucune aide sociale ou aide d'urgence ne sera accordée aux personnes n'ayant jamais travaillé en Suisse; les personnes qui ne peuvent pas financer leur séjour en Suisse doivent quitter le pays;
- supprimer les incitations à recourir aux prestations sociales et adapter les directives CIAS;
- généraliser l'échange d'informations entre les autorités (notamment concernant les assurances sociales);
- restreindre le versement de prestations complémentaires qui ne doivent être accordées qu'après un séjour minimal de 7 ans en Suisse;
- durcir les peines sanctionnant les abus par des simulacres d'entreprises ou d'engagements;
- durcir les conditions pour l'obtention de permis d'établissement par les étrangers;
- ne pas prolonger l'autorisation de séjour d'étrangers au chômage depuis plus d'un an;
- ne pas admettre le statut d'apprentis pour des personnes domiciliées à l'étranger (frontaliers);
- ne pas admettre de stages de plus d'un an;
- augmenter et uniformiser l'imposition des frontaliers, un nouvel accord doit être conclu à cet effet avec l'Italie;
- combattre les abus dans le droit d'asile en réduisant l'attractivité de la Suisse, en accélérant les procédures et en exécutant systématiquement les décisions;

L'UDC est volontiers prête à soutenir, dans le cadre du débat en cours, d'autres mesures limitant l'immigration que les partis concernés soutiendront également au Parlement. Il est grand temps d'agir pour le bien de la Suisse."

Communiqué de l'UDC, 14 février 2014

http://www.lesobservateurs.ch/2014/...-2014-apres-le-oui-quelles-mesures-concretes/

5 commentaires

Posté par conrad hausmann le 16 février 2014 à 18h35
Souscription à 100%.Mais il fallait le faire il y a dix ans…

Posté par jessica le 16 février 2014 à 15h02
J’en pense qu’ils ont raison même si cela semble « pas sympa » du premier abord. Ce sont les seules mesures qui permettront d’éviter que la Suisse se retrouve au fond du gouffre d’ici quelques années. Car il ne faut pas rêver, les entreprises (multinationales et PME qui s’installent en suisse et pour lesquels dépensons (et nous endettons par des dizaines de millions par an (surtout les communes et cantons) pour construire des routes, des écoles, des logements pour les recevoir) quitteront notre pays dès que cela ne sera plus assez rentables pour elles. TOUS les mois ces entreprises licencient à tour de bras leurs quelques employés suisses les premiers qui se retrouveront au chômage et ensuite leurs expatriés qui partiront en laissant des centaines d’appartements aux loyers trop chers pour des suisses. Sans parler de toutes les infrastructures démesurées laissées derrière eux et que les suisses devront entretenir, encore une fois avec leurs impôts! Les frontaliers/étrangers ne viennent pas pour nous aider! Ils viennent pour le fric, parce que pour l’instant même la moitié du salaire suisse est suffisant pour vivre comme un roi dans leur pays. Résultat les suisses n’ont bientôt plus d’autre choix que d’aller se loger en France (ou en Allemagne ou en Italie) pour trouver un toit à un prix abordable pour leur famille. Ces mêmes suisses qui sont critiqués et haïs par les frontaliers car ils OSENT venir habiter sur leurs platebandes et qu’ils font augmenter les loyers! (Faut entendre les maires de ces villes frontalières!) Ils viennent profiter de la suisse, pas pour l’aider ! La Suisse ne peut pas accueillir toute la misère du monde et supporter la gestion catastrophique de cette dictature UE du fric et du pouvoir. Cette UE qui OSE critiquer les suisses alors qu’elle même met des barrières à l’entrée des travailleurs l’inter communautaires, en obligeant les entreprises à payer les employés au minimum du SMI et une nouvelle loi pour que si elles engagent elles paient les mêmes charges sociales dans le pays d’origine que celles qu’elles devraient payer en France, pour freiner la déferlante des ouvriers des pays de l’est. Ça c’est pour la théorie, car dans la pratique, tout comme en suisse, les abus sont légions, les citoyens de l’UE en subissent tous les jours les conséquences, raison pour laquelle ils approuvent la votation des suisses et pourtant, ils en ont plus de la moitié moins que chez nous avec 20 fois plus d’espace pour les loger sans éradiquer leurs surfaces agricoles. Les suisses ont toujours accueillis et accueillent toujours avec plaisir les réfugiés et en sont fiers. . Personne n’est contre les réfugiés quand ces demandes sont justifiées. Le problème c’est que la majorité de ces demandeurs ne sont pas des réfugiés, mais des immigrés économiques et non politiques. Des demandeurs sans aucune qualification pour la plupart, dont beaucoup sont venus pour voler et dealer, ne parlant et/ou ne voulant surtout pas apprendre une de nos langues, mais qui par contre, exigent d’avoir des logements tous confort, faire venir toute leur famille, cousins, petits et arrières petits-cousins y compris et veulent pouvoir être nourris et vivre selon leurs coutumes et leurs religions, en nous l’imposant. Et ne me dîtes pas que ce sont des cas rarissimes. Hélas c’est le contraire sinon les suisses ne se rebifferaient pas. Ils sont majoritaires il suffit de regarder autour de soi. Dans l’ouest lausannois ils sont légions, on les voit tous les jours, les femmes se promener dans les centres commerciaux et les hommes dans des BMW et autres Audi. D’ailleurs les « vrais » réfugiés, eux nous respectent et vivent leur religion et leurs coutumes dans le privé, ils apprennent notre langue et dès qu’ils en ont le droit ils travaillent. Non je ne suis pas raciste, mais je suis furieuse contre tous ces politiques faux-Q, de gauche comme de droite, qui méprisent le peuple, ne remplissent pas le mandat pour lequel ils ont été élus, ne pensent qu’à satisfaire leur soif du pouvoir et leur portefeuille, qui lèchent les bottes de l’UE au lieu de protéger notre pays et qui par leur incompétence crasse rendent les suisses moins tolérants car ils voient venir la catastrophe à grand pas. Et ce sont NOUS, les Suisses lambda, qui paierons les conséquences catastrophiques de leur avidité. La Suisse est un petit pays, avec plus de montagnes que de plaines, nous refusons de bétonner tout le pays, de supprimer nos terres agricoles pour créer des logements qui ne seront plus que des carcasses vides dans quelques années de toute façon. Où est la logique ? Nous ouvrons nos frontières alors il faut construire des routes, des logements, des immeubles de bureaux pour les multinationales, des écoles, etc. pour les recevoir. Alors des entrepreneurs étrangers et suisses font venir des ouvriers étrangers pour construire toute cette infrastructure. Pour soigner cette masse de nouveaux arrivants nous agrandissons nous hôpitaux et engageons là encore du personnel majoritairement étranger. Mais c’est le serpent qui se mord la queue! Et ne me dites pas que la suisse reçoit de l’argent de l’UE (recherches, universités, etc.). C’est vrai à un détail près, la CH verse aux pays de l’UE 1,5 fois PLUS qu’elle n’en reçoit! Que nos politiciens respectent leurs citoyens et fassent leur boulot au lieu de rêver de gloire, de pouvoir et d’un siège à Bruxelles pour pouvoir vendre leur « voix » aux lobbies les plus généreux.
 
#72 · (Edited)
Si pour toi libre circulation et contingents (même élevé, ça ne change rien) ne sont contradictoires que pour un esprit quelque peu formaliste, alors je m'incline devant la géniale ouverture de ton esprit. J'espère juste que l'UE n'aura pas la même tare de l'esprit formaliste, ce dont je doute...

Et ce qui me permet de dire que l'UDC serait opposée à cette idée de fixer des contingents si élevés qu'ils équivaudraient à la libre-circulation -en dehors du fait que durant toute la campagne ils n'ont fait que répéter qu'ils souhaitaient diminuer l'immigration en Suisse- c'est parce que le 10 février dans le 19.30 cette proposition a été d'emblée balayée par un conseiller national UDC.

A propos, vu tous les indices que l'UDC a semé avant, pendant et après l'initiative, ça aurait dû être l'inverse, vous qui m'expliquez qu'est-ce qui vous permet de croire que l'UDC accepterait de ne pas réduire l'immigration en proposant des quotas équivalent à l'immigration? Ca fait depuis le début que je répète ça: l'UDC a toujours voulu baisser l'immigration, c'est dans ses objectifs fondamentaux, sa raison d'être, tout le monde en est témoin sauf vous apparemment.

Puisque je sais que tu raffoles de mes conseils, Quimporte, je ne vais pas te décevoir et t'en donner encore un ;) : lis les journaux avant de les copier et/ou les commenter (et lis aussi par la même occasion les commentaires que tu souhaites critiquer: ainsi nous pourrons commencer à songer à mener un vrai débat. Sauf si c'est trop formaliste pour toi, bien-sûre).

Voici leurs propositions d'après votation. Elles aussi sont sans ambiguïtés:

L’Après-votation du 9.2.2014. Mesures proposées par les vainqueurs

Article publié le 16.02.2014

Quelques jours après l’acceptation de l’initiative « Contre l’immigration de masse », l’UDC communique en proposant une série de mesures concrètes pour la mise en application de la volonté populaire majoritaire.

"L'UDC invite tous les partis et les autorités à faire suivre par des actes les courageuses déclarations qui ont précédé le vote de notre initiative et à lancer un important train de mesures urgentes pour contrôler et limiter l'immigration:

- désormais les travailleurs arrivant en Suisse recevront des contrats de travail de courte durée (10 mois en règle générale) et les autorités n'accorderont que des autorisations de séjour d'un an;
- avant d'accorder une autorisation de séjour, l'autorité devra vérifier si l'employeur est réellement en état de conclure des contrats de travail de durée illimitée (par exemple, les entreprises saisonnières ou les petites exploitations PME);
- le regroupement familial pour les ressortissants d'Etat tiers doit être restreint. Si nécessaire, la Suisse résiliera la CEDH et la conclura à nouveau avec une réserve à ce niveau;
- le regroupement familial pour les citoyens UE doit être limité aux époux, aux parents et aux enfants;
- le regroupement familial ne sera pas accordé aux personnes recevant des prestations des assurances ou institutions sociales;
- les personnes admises provisoirement et les personnes bénéficiant d'une autorisation de séjour de courte durée n'ont pas droit au regroupement familial;
- les personnes entrant en Suisse grâce au regroupement familial ne reçoivent qu'une autorisation de séjour et non pas une autorisation d'établissement;
- aucune aide sociale ou aide d'urgence ne sera accordée aux personnes n'ayant jamais travaillé en Suisse; les personnes qui ne peuvent pas financer leur séjour en Suisse doivent quitter le pays;
- supprimer les incitations à recourir aux prestations sociales et adapter les directives CIAS;
- généraliser l'échange d'informations entre les autorités (notamment concernant les assurances sociales);
- restreindre le versement de prestations complémentaires qui ne doivent être accordées qu'après un séjour minimal de 7 ans en Suisse;
- durcir les peines sanctionnant les abus par des simulacres d'entreprises ou d'engagements;
- durcir les conditions pour l'obtention de permis d'établissement par les étrangers;
- ne pas prolonger l'autorisation de séjour d'étrangers au chômage depuis plus d'un an;
- ne pas admettre le statut d'apprentis pour des personnes domiciliées à l'étranger (frontaliers);
- ne pas admettre de stages de plus d'un an;
- augmenter et uniformiser l'imposition des frontaliers, un nouvel accord doit être conclu à cet effet avec l'Italie;
- combattre les abus dans le droit d'asile en réduisant l'attractivité de la Suisse, en accélérant les procédures et en exécutant systématiquement les décisions;

L'UDC est volontiers prête à soutenir, dans le cadre du débat en cours, d'autres mesures limitant l'immigration que les partis concernés soutiendront également au Parlement. Il est grand temps d'agir pour le bien de la Suisse."

Communiqué de l'UDC, 14 février 2014

http://www.lesobservateurs.ch/2014/...-2014-apres-le-oui-quelles-mesures-concretes/
 
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