Yvetot. Des éléments de la chapelle Saint-Louis scénographiés à l’hôpital
Yvetot. Si la chapelle Saint-Louis va bientôt disparaître pour faire place nette au futur pôle de santé, ses éléments de valeur seront en revanche conservés et exposés dans l’enceinte de l’hôpital.
Les travaux de déconstruction de la chapelle Saint-Louis vont bientôt commencer
La chapelle Saint-Louis vit ses dernières heures. L’édifice religieux érigé en 1845 mais désacralisé depuis 1991, année de sa fermeture au public pour des raisons de sécurité, va être déconstruit ce mois-ci pour laisser place au futur pôle de santé. Sur ce site, deux cliniques, une maison de santé pluridisciplinaire et un centre de premiers soins viendront compléter le dispositif actuel du centre hospitalier d’Yvetot.
Vu son état général, la bâtisse était de toute façon condamnée. Malgré les mesures de sauvegarde prises par la Ville depuis 2008, les expertises réalisées par différents architectes ont rendu des conclusions sans appel : colonnes et claveaux éclatés, pierres dégradées, ouverture des contreforts qui servent à renforcer les murs... Sans parler des fondations qui auraient été fragilisées par la démolition nécessaire du dépôt mortuaire attenant. Autant dire que la menace de voir la chapelle s’effondrer plane depuis bien longtemps, d’où la nécessité de maintenir un périmètre de sécurité et de prendre en considération la notion de péril.
« Cette chapelle fait partie de la mémoire de l’hôpital »
Il y a quelques années, la municipalité avait bien songé à engager des travaux de restauration, mais le coût, évalué à 1,2 million d’euros, l’en avait rapidement dissuadé. D’autant que la chapelle ne présente pas un intérêt architectural particulier, hormis quelques éléments de déco néoclassiques. Et c’est justement ces pièces jugées intéressantes et répertoriées que la Ville entend préserver et réutiliser dans le cadre d’un projet patrimonial.
« Nous avons choisi trois espaces de l’hôpital bien visibles et proches les uns des autres pour exposer ces éléments qualitatifs religieux », détaillent le maire Émile Canu et la directrice de l’hôpital Michelle Mochalski. Ainsi, l’ancienne cuisine, où seront aménagées deux salles de réunion et une salle d’expo, abritera les éléments religieux les plus précieux et encore en bon état (tympan, façade du confessionnal, autel, tabernacle, statues, rosaces...). Le jardin thérapeutique accueillera pour sa part une gargouille, une girouette et un bénitier, tandis que dans le jardin médiéval seront exposées, entre autres, une balustrade du jubé et des figurines. « Ces deux jardins publics historiques seront accessibles à tous, résidents et visiteurs, et contiendront des panneaux explicatifs. Ce petit patrimoine rural cherchera à mettre en valeur l’architecture hospitalière du XIXe siècle », précise le maire, lequel évoque également la mise en place d’une muséographie avec une salle d’expo en 3D.
Le montant global du projet s’élève à près de 50 000 euros, financés à hauteur de 20 000 euros par l’hôpital, le reste par la Ville d’Yvetot, qui avait racheté la chapelle il y a bien longtemps pour un franc symbolique.
« J’ai encore beaucoup de résidents qui sont très attachés à cette chapelle. Certains me disent qu’ils allaient à la messe ou même qu’ils se sont mariés ici, confie Michelle Mochalski. Cette chapelle fait partie de la mémoire de l’hôpital, mémoire que ce projet patrimonial permettra de perpétuer. »