"Nouveau quartier rive-gauche" :
Après la reconquête des quais, la décision de réaliser le palais des sports, le Hangar 106 ou encore le Pavillon rive droite, c’est au tour de la rive gauche et plus précisément du secteur compris entre la Sud III, l’avenue Jean-Rondeaux, les ponts Gustave-Flaubert et Guillaume le Conquérant, d’être placés sous les feux de la rampe.
Sur des anciennes emprises industrielles de 80 hectares, les enjeux sont nombreux: créer un nouveau quartier; réhabiliter cet ancien site industriel en un espace urbain et paysager; mettre en valeur les quais; concilier les vocations économiques, commerciales, résidentielles et de loisirs sur l’ensemble du secteur.
L’aménagement de ce quartier s’appuie sur le nouveau pont, la proximité du centre historique et la présence du fleuve. Entre la reconquête des quais, l’aménagement de lieux de promenade, la réalisation d’équipements de loisirs, culturels et sportifs, ce projet veut favoriser une mixité des fonctions en associant habitat, activités tertiaires et espaces verts. Bref ! Construire un quartier à vivre de 10 000 habitants et surtout concevoir les bases de la ville de demain.
En octobre 2006, trois équipes d’architectes, d’urbanistes et de paysagistes se sont donc mis au travail. Leur mission: imaginer et dessiner les contours de ce futur quartier. Aujourd’hui, elles viennent de rendre leur copie. Tour à tour, elles évoquent la transformation de la presqu’île Rollet en un espace de promenade à la fois paysager et écologique, la construction de 450 000 à 850 000 mètres carrés de surfaces bâties mêlant habitat, service et commerce ou encore l’accent mis sur l’environnement.
Il s’agira d’un éco-quartier qui aura la volonté de réduire son empreinte écologique, cela passera par une meilleure gestion des eaux pluviales, une forte composante paysagère, des axes de transports en commun performants, une réelle politique de stationnement, des pistes cyclables et, dans certains îlots, la construction de logements dits passifs, c’est-à-dire peu consommateurs en énergie. Reste désormais à choisir le meilleur projet d’aménagement. Les premiers résultats sont attendus à l’horizon 2009.
I) "Une trame verte dominante" :
Avec les bureaux d’études Technicité et Ingérop, l’équipe emmenée par Antoine Grumbach présente un projet qui entend bel et bien créer du "vivant en ville" et "initier une nouvelle centralité dans l’agglomération". Une centralité axée sur l’environnement et la Seine. Les aménagements portuaires et industriels ont rompu une continuité historique entre Petit-Quevilly et la Seine qu’il s’agit aujourd’hui de réaffirmer.
Son ambition, donc, consiste à rétablir cette liaison afin, notamment, de faciliter l’intégration des transports en commun . Un tram-train pourrait desservir en effet le secteur.
Pour relier Petit-Quevilly au futur quartier, ainsi qu’à la Seine, un mail mêlant deux ambiances est donc proposé. L’un minéral où les habitants pourront se promener, faire du roller, de la trottinette, des jeux de boules et autres activités urbaines à l’ombre des arbres plantés en groupe, l’autre végétal jardin de ville, plus calme et lieu d’agrément conçu en boulingrin . Laboratoire d’écologie urbaine, jardins partagés, palette végétale diversifiée, mail, places… Les idées ne manquent pas et doivent, introduire une vie sociale et une implication des habitants.
Loin d’être oubliés, la presqu’île Rollet et les quais auront, quant à eux, pour mission de mettre en valeur le territoire de la vallée de la Seine et ses coteaux, l’échelle urbaine et ses activités.
II) "Un quartier multifonctionnel" :
À travers ses esquisses, l’équipe emmenée par la paysagiste Jacqueline Osty et composée de l’agence d’urbanisme Attica, ainsi que des bureaux d’études Burgeap et Iosis, entend bien relever le défi de ce nouveau quartier.
Le programme souligne qu’au-delà du développement des activités économiques, l’enjeu est la création d’un quartier attractif. Seine Ouest requiert un projet fort, valorisant et emblématique pour Rouen et son agglomération.
Jacqueline Osty souhaite un quartier dynamique avec, d’un côté, l’appartenance à l’univers portuaire et, de l’autre, l’obligation de créer ici une qualité équivalente à celle de la rive droite… Bref ! Combattre les préjugés, combattre les déséquilibres.
Côté Seine, Jacqueline Osty évoque la transformation de la presqu’île Rollet en "île sauvage": Elle retrouve sa forme d’origine et peut ainsi devenir une sorte de laboratoire écologique, un atelier environnemental potentiel. Plus que les autres, affirme-t-elle, le traitement de ce secteur est crucial pour valoriser l’emplacement en front de Seine, pour faire que le caractère portuaire soit indissociablement lié à l’image du quartier.
Côté ville, l’équipe joue la carte de l’audace en proposant de percer un canal partant du fleuve en direction du Sud: Ce canal prolongé par un tapis vert a pour fonction d’amener Petit-Quevilly vers la Seine, tout en créant un axe structurant pour le nouveau quartier. Ainsi, devraient se répartir, autour, des mails, des îlots d’habitations, de commerces, de services, un vaste parc urbain… Une nouvelle ville en quelque sorte. Si la relation à la Seine représente un atout paysager fort, le nouveau quartier s’inscrit également en liaison avec la trame urbaine existante et s’attache à engendrer porosité et cohésion.
III) "Un quartier dense et vert" :
Boisement de la presqu’île Rollet, alignements d’arbres, couverture végétale… Aux côtés de la paysagiste Florence Sylvos, des bureaux d’études techniques Setec TPI et Hydratec, François Grether propose une déclinaison créative et verte du futur quartier.
Les différentes formes de développement urbain ne peuvent être envisagées sans que ce paysage en devenir ne soit agrémenté et devienne rapidement plus attrayant pour le séjour des habitants et des employés.
En réponse à ce besoin, il est proposé de constituer un vaste système de végétation, qui place au coeur de son projet la presqu’île Rollet. Elle est à regarder comme un but de promenade, le lieu majeur du site. Son aménagement est conçu avec une grande simplicité, globalement boisée et inaccessible. Non sans audace, l’architecte évoque également la possibilité d’y installer trois éoliennes.
Autres secteurs mis en avant, les quais appelés à devenir des "grands espaces" permettant d’accueillir des événements temporaires comme l’Armada, la foire Saint-Romain… Et, entre le boulevard Jean-de-Béthencourt et la Sud III, le coeur du site rebaptisé "Quartier vert".
Il s’agit d’une zone centrale de 20 hectares qui proposera une forme urbaine originale, un paysage ouvert avec une importante présence végétale et une grande diversité de fonctions urbaines mêlant bureaux, ateliers, équipements, services…
(source: Agglo de Rouen).