Rouen en 2020 ... Capitale européenne de la culture ?
Voilà quelques avis de personnalités importantes au sujet du futur de la ville et de sa région. Ces avis ont été recueillis en janvier 2009, certains projets sont d'actualité 1an plus tard. Bonne lecture !
Michel Bussi, géographe et écrivain.
Professeur de géographie à l'université de Rouen, Michel Bussi a participé à l'ouvrage collectif de chercheurs rouennais intitulé « Rouen, la métropole oubliée ? ». Il a également publié en mai « Mourir sur Seine », un polar qui se déroule pendant l'Armada.
« Rouen, une métropole oubliée ? Premier indice pour répondre à cette question : dans un récent rapport de la Délégation interministérielle à l'aménagement et à la compétitivité des territoires sur les métropoles françaises, la capitale de Haute-Normandie n'était pas citée ! Parce que trop proche de Paris. Second indicateur : Rouen ne figure pas pour autant dans le projet du Grand Paris... Pour que Rouen s'affirme comme une métropole, il lui faudra relever trois défis : réconcilier la rive droite et la rive gauche, faire travailler ensemble les différentes communes et constituer une communauté urbaine intégrant les espaces périurbains. Rouen souffre d'un certain déficit de démocratie participative : les forces vives locales ont des difficultés à coopérer. Ce qui manque désormais, ce sont moins les équipements que l'imagination pour les valoriser. Mais je reste optimiste : Rouen en 2020 ne ressemblera pas à Rouen en 2009. La ville aura aménagé ses quais, construit sa gare sur la rive gauche. La communauté urbaine sera créée et Rouen sera devenue la préfecture de la grande région Normandie. Mieux encore, le projet de l'équipe de Grumbach [NDLR : composée d'architectes et d'urbanistes] pour le Grand Paris englobera à la fois Paris, Rouen, Le Havre, avec comme rue principale la Seine. »
Valérie Fourneyron, maire PS de Rouen
Depuis dix mois à la tête de la ville, Valérie Fourneyron travaille pour construire « une ville qui attire et s'affirme comme capitale régionale et métropole européenne, à l'image de Lille, Nantes ou encore Lyon... ».
« Rouen sera Capitale européenne de la culture en 2020 ou 2025 ! Pour moi, c'est cette dimension-là qu'il faut promouvoir pour que la ville rayonne et attire. Rouen doit sortir de cette image de petite capitale bourgeoise un peu endormie. Nous aurons alors de grands équipements, comme le palais des sports, la salle des musiques actuelles, la maison de l'étudiant, l'écoquartier Flaubert. La Seine sera un acteur de la ville où se mêlent économie, loisirs et environnement de qualité. Il faut que l'on soit extrêmement innovant. Dès 2009, nous allons engager une réflexion sur l'île Lacroix. Quant à l'écoquartier Flaubert, à terme, ce seront 10 000 habitants de plus. Cette zone, à la sortie du pont Flaubert, va changer de statut par rapport à ce qu'elle a toujours été : un lieu industriel et portuaire. C'est là que nous envisageons des modes de déplacement sur l'eau, mais aussi à vélo. Ce sera la cité où il fait bon vivre ensemble. Et puis, si la ville veut vraiment être attractive, le centre-ville doit être valorisé et avoir une dimension d'animation et de qualité des espaces publics, qui ne sont pas à la hauteur aujourd'hui. »
Edgar Menguy, conseiller municipal d'opposition UMP
De 2001 à 2008, Edgar Menguy a veillé sur l'urbanisme dans l'équipe de Pierre Albertini. Pour ce médecin, la ville doit désormais relever un nouveau défi : exister, à sa façon, entre l'Ile-de-France et le grand large.
« Rouen joue un rôle primordial dans la zone d'affluence parisienne grâce à sa qualité de vie et à son potentiel de développement économique. Mais nous avons encore beaucoup à faire. Par exemple, nous formons d'excellents étudiants, dans tous les domaines, mais nous ne savons pas les retenir. Nous ne savons pas, non plus, attirer une population de cadres supérieurs. Rouen ne doit pas craindre Paris et doit obtenir les infrastructures nécessaires, sinon nous deviendrons une ville de banlieue. Par ailleurs, les élus doivent travailler à renforcer la cohésion entre la ville haute et la ville basse, entre la rive droite et la rive gauche. Il faut redonner aux Rouennais la fierté de leur ville. »
Catherine Morin-Desailly, sénatrice Nouveau Centre, conseillère municipale d'opposition
Installée dans son bureau à deux pas de la place Saint-Marc, Catherine Morin-Desailly rêve de reconquérir la mairie en 2014.
« Rouen a la légitimité pour devenir la capitale de la plus ancienne province française. En 2020, la ville sera au coeur d'une agglomération en plein développement économique, culturel et sportif. Elle sera dotée de bonnes liaisons ferroviaires qui nous mettront à quarante-cinq minutes de la Défense. La seconde gare, rive gauche, nous permettra d'être reliés au réseau des TGV. Le port de Rouen et celui du Havre, avec Port 2000, seront en liaison avec le canal Seine-Nord. La ville sera organisée en trois pôles : les quais animés et mis en valeur ; la ville médiévale ; un pôle économique sur la rive gauche. Le contournement est sera enfin réalisé et nous pourrons avoir un immense plateau piétonnier en centre-ville desservi par des navettes électriques. Près de la Seine auront vu le jour des lieux de promenade, mais aussi des endroits permettant de conserver des traditions d'arts populaires. L'île Lacroix sera vouée aux sports. »
Laurent Fabius, président de la communauté de l'agglomération rouennaise
Elu à la tête de l'agglo de Rouen le 3 avril 2008, Laurent Fabius, député et premier adjoint au maire de Grand-Quevilly, bataille pour la création d'une communauté urbaine de Rouen. Pour atteindre le seuil fatidique des 500 000 habitants et devenir la 17e communauté urbaine créée en France, le leader socialiste doit convaincre plusieurs maires de rejoindre cette superagglo.
« Mon ambition est de devenir la première éco-communauté de France, le premier territoire du nord-ouest à avoir une empreinte énergétique nulle. Nos atouts sont multiples : une position géographique stratégique entre Paris et la Manche, la Seine, une population jeune (un quart de nos habitants ont moins de 20 ans), une bonne disponibilité foncière, une qualité de vie, un patrimoine exceptionnel. Nos difficultés sont liées à des liaisons ferroviaires malcommodes, des liaisons fluviales peu développées, une offre d'enseignement supérieur insuffisante et des antagonismes politiques dignes de Clochemerle. Aussi les défis que notre région devra relever à l'horizon 2020 sont-ils nombreux. Nous devrons continuer d'investir dans nos équipements, mettre le paquet sur la recherche et l'enseignement supérieur, aménager des zones sur les quais de la Seine, favoriser le tourisme et miser sur la culture. En 2020, Rouen sera à la tête d'un grand événement culturel normand d'envergure internationale. »
Pascal victor, président de la Maison de l'architecture
Associé d'une société d'architecture et d'urbanisme de 18 personnes, Pascal Victor préside aussi la Maison de l'architecture, une association qui a pour mission de promouvoir l'architecture contemporaine.
« La ville a des atouts patrimoniaux dont nous sommes fiers, mais qui induisent des difficultés. Protéger le passé est une bonne chose... Le muséifier peut devenir handicapant. Pendant longtemps, Rouen n'a pas osé avoir des projets ambitieux d'architecture contemporaine. Il faut une réflexion sur le rapport au patrimoine et instituer un dialogue avec la population pour densifier la ville. L'enjeu est de se risquer à mélanger une architecture contemporaine avec un bâti patrimonial. Heureusement, les choses changent : beaucoup de projets sont en cours dans l'agglomération. Ainsi, l'aménagement des bords de Seine est essentiel pour le devenir de la ville. Ma crainte est que cet aménagement reste classique et manque de chaleur. J'aimerais que l'eau devienne un élément fédérateur, de rencontres, avec des navettes fluviales, des guinguettes... 2020 pourrait faire rimer Rouen avec l'agglo la plus durable de France, à l'image de la ville allemande de Fribourg. C'est une ambition stimulante et valorisante. »
Philippe Deiss, directeur général du Port de Rouen
L'histoire de Rouen est intimement liée à celle de son port. Sa place dans la ville, son poids dans l'économie locale en font un acteur incontournable pour l'avenir. Arrivé l'an dernier du Port de Bordeaux, Philippe Deiss, qui a pris la tête du 6e port de France en septembre 2008, s'est fixé comme objectif un essor en harmonie avec les habitants.
« Le port en 2020 ? Il sera toujours dynamique et intégré dans la ville. Notre objectif est de dépasser 30 millions de tonnes par an, contre 22,7 millions aujourd'hui. Pour cela, le port devra continuer de se faire accepter par le grand public, les collectivités locales et les acteurs économiques. L'activité industrielle du port n'a pas toujours les faveurs du public. Pour ne pas provoquer un rejet, il faudra continuer nos efforts vis-à-vis du respect de l'environnement. Il faut aussi travailler avec les ports du Havre et de Paris. En matière de desserte fluviale, de gros investissements sont à mener pour fluidifier le trafic. En termes de fret ferroviaire, il serait utile de réfléchir à la manière de mieux utiliser les infrastructures existantes, voire d'envisager un chemin de substitution. Les marchandises et les bateaux ne doivent pas attendre... »
Christian Hérail, président de la CCI de Rouen
Ce chef d'entreprise, qui préside aux destinées de la CCI de Rouen depuis 1999, se bat pour promouvoir sa ville auprès des décideurs du monde économique.
« Rouen et son bassin d'emploi, fort de 750 000 habitants, ont une puissance de développement extraordinaire. La ville a cependant besoin de compléter ses infrastructures. Le contournement est, la nouvelle gare rive gauche, une évolution des plates-formes logistiques sont quelques-uns des investissements indispensables à notre développement économique. Pour 2020, j'aimerais qu'un contrat de région soit signé entre Rouen, Caen et Le Havre. Ces territoires sont en concurrence, mais ils doivent travailler en réseau. Je rêve d'une volonté politique réelle de travailler ensemble dans le cadre de Normandie Métropole ! »
Marion Perrier, déléguée régionale aux droits des femmes et à l'égalité
« Les sociétés qui ne donnent pas toute leur place aux femmes régressent. Depuis douze ans, l'égalité hommes-femmes a beaucoup progressé. Toutes les collectivités ont multiplié les actions et de nombreuses lois ont été votées en faveur des femmes. On peut espérer qu'en 2020 ces lois seront entrées dans les moeurs. L'idéal serait que l'égalité hommes-femmes ne soit plus un sujet. Rouen signe actuellement la charte européenne pour l'égalité des femmes et des hommes dans la vie locale. En 2020, elle pourrait être une ville où il y ait plus de crèches, des modes de garde appropriés et en nombre suffisant, une ville où les femmes occupent à parité des postes clés. »
Cafer Ozkul, président de l'université
Ancien doyen de la faculté des sciences et des techniques de Rouen, Cafer Ozkul préside l'université de Rouen depuis juin 2007. Cette faculté multidisciplinaire est jeune : 42 ans seulement. Un handicap face à ses concurrentes de Caen et de Paris.
« Mon objectif est de faire un saut qualitatif en termes d'attractivité. Pour cela, il faut faire des efforts en matière de logements, d'offres sportive et culturelle. J'aimerais qu'en 2020 nous ayons constitué un pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) avec les universités de Caen et du Havre. L'idéal serait que ce PRES, nommé Normandie université, figure dans les 50 premières structures mondiales de l'enseignement supérieur. En attendant, à plus court terme, je souhaite les créations d'une école en biotechnologie tournée vers la santé, d'une formation d'ingénieurs en sciences de l'environnement, d'un département d'IUT en génie civil et d'un en informatique embarquée. »
Frédéric henry, PDG de Lubrizol France
A la tête de la filiale française de l'américain The Lubrizol Corporation, spécialisé dans la fabrication d'additifs pour lubrifiants, carburants, combustibles, depuis 2001, Frédéric Henry est installé à Rouen depuis vingt-cinq ans. Il est aussi vice-président industriel de la CCI de Rouen.
« Le bassin d'emploi de Rouen se caractérise par une forte activité industrielle qui a irrigué toute l'économie. C'est un énorme atout sur lequel les décideurs économiques doivent miser. Reste le problème des liaisons avec Paris et à l'international. En 2020, ce serait formidable d'avoir une liaison plus rapide vers Paris et directe vers Roissy, avec une nouvelle gare installée sur la rive gauche. Cela permettrait à Rouen d'attirer plus aisément de gros centres administratifs d'entreprises. Je suis assez optimiste, car Rouen a déjà beaucoup changé et cela s'accélère aujourd'hui. »
Yves Leclerc, directeur de l'office du tourisme Rouen-Vallée de Seine
« Nous aurons une identité touristique forte et nous serons l'une des plus grandes métropoles hexagonales, tournée vers une clientèle américaine et japonaise grâce à la cathédrale, Jeanne d'Arc et l'impressionnisme. Nous aurons enfin exploité les atouts de la Seine, cette immense avenue de Paris au Havre, et fortifié le tourisme de croisière. Nous serons reliés au réseau des TGV et nous serons une capitale régionale pour le shopping. Nous avons déjà un peu plus de 3 000 vitrines à Rouen. Enfin, fiers de leur ville, tous les Rouennais en seront les meilleurs ambassadeurs. »
Jean-Pierre Chaline, historien et écrivain
Professeur d'histoire à la Sorbonne, Jean-Pierre Chaline, qui vit à Rouen depuis toujours, a notamment écrit « Les bourgeois de Rouen ». Il est aussi président de la Société des amis des monuments rouennais.
« Je ne suis pas Mme Soleil, mais on peut bâtir deux scénarios. Le plus noir part du constat suivant : Rouen est une ville en déclin depuis longtemps. Deuxième ville de France sous François Ier, elle est encore classée 5e en 1850. Aujourd'hui, elle se place au 50e rang, si l'on ne prend en compte que la ville centre. La stagnation démographique n'est pas de bon augure. Dans le scénario catastrophe, la situation rouennaise continue de se dégrader lentement : aucun grand projet ne voit le jour. Cela signifie que Rouen s'éloigne toujours plus de Paris avec sa ligne de chemin de fer archaïque. Cela rime également avec un déclin économique et un déficit de cadres supérieurs. En fin de compte, le risque est de voir la ville "décapitaliser" au profit de Caen ou même du Havre. Dans le scénario positif, la mise en route d'un nouveau moyen de transport qui rapproche Rouen de Paris permet à la ville de faire valoir ses atouts et de s'étoffer démographiquement. Forte de son patrimoine, elle joue la carte du tourisme et devient une sorte de Florence du Nord. »
François Tron, professeur d'immunologie des universités, praticien hospitalier
Chef du service d'immunopathologie au CHU de Rouen, François Tron, qui est arrivé à Rouen il y a vingt ans, s'est depuis toujours impliqué dans la vie de la cité.
« Côté santé, le CHU de Rouen assume à la fois ses missions d'hôpital de proximité, de soins de pointe et de recherches cliniques et biologiques. Dans les classements nationaux, notre CHU se place en général à la 14e place sur 29 en termes de recherche et de développement. Il excelle dans certains domaines. Pour ne citer que quelques exemples : c'est à Rouen que le professeur Alain Cribier a posé pour la première fois au monde une valve cardiaque sur cathéter. Nous formons désormais l'Europe entière à cette technique. C'est encore ici que l'équipe du docteur Campion et des professeurs Hannequin et Frébourg a fait une découverte importante sur les bases génétiques de la maladie d'Alzheimer. Dans ces deux domaines d'excellence, nous avons pour projet de créer un centre de développement technologique et thérapeutique dédié à la mise au point de nouvelles méthodes diagnostiques et de nouvelles approches thérapeutiques transférables chez le malade et pouvant être valorisées économiquement. Mon rêve serait qu'une des jeunes pousses accueillies dans la pépinière Rouen Innovation Santé devienne un des fleurons pharmaceutiques français. »
Elizabeth Macocco, directrice du Centre dramatique régional de Haute-Normandie
Choisie en mars 2007 pour diriger le centre dramatique régional, Elizabeth Macocco vient d'achever la programmation de sa première saison avec succès (1 932 abonnés pour une salle de 200 places).
« L'hypothèse de la construction d'un nouveau lieu plus grand pour le théâtre est en stand-by. Mais je ne désespère pas, car le public rouennais est au rendez-vous. Une dynamique est à l'oeuvre. Et la question du nombre de places finira par s'imposer à tous. Aujourd'hui, Rouen ne peut accueillir une grande production et tout le monde n'a pas les moyens d'aller voir un spectacle à Paris. En attendant, je travaille pour le public de demain en ouvrant le théâtre des Deux-Rives aux jeunes générations. Nous avons un devoir d'avenir. »
Laurent Salomé, directeur des musées de Rouen
Ancien directeur du musée de Rennes, Laurent Salomé a pris la tête du musée des Beaux-Arts de Rouen en avril 2001. Il prépare la grande exposition sur les impressionnistes prévue pour 2010.
« Rouen est capable du meilleur comme du pire. Mais je pense que la ville va exploser, car elle a un potentiel énorme. Par mon métier, j'ai vu beaucoup de villes et Rouen possède des atouts exceptionnels... C'est agaçant de la voir ne pas s'en servir. Rouen n'est pas une ville de province au sens classique : elle est parisienne et en tire un certain snobisme. Ses habitants ont tendance à la toiser et à ne pas s'engager pour elle. Sa force ? Beaucoup d'artistes ont choisi de s'y installer. Il y a une densité culturelle remarquable. Sa faiblesse ? Cela n'est jamais mis en avant ! A Rouen, la communication a été bannie. Résultat : la ville a une image décalée par rapport à la réalité : Rouen n'est pas une ville polluée, grise et déserte après 19 heures. Beaucoup de Rouennais ont un complexe vis-à-vis de Nantes et pensent que leur ville n'a pas l'étoffe d'une métropole. Ce qui est faux ! Rouen est une ville dont on ne se lasse pas. En 2020, j'aimerais avoir un espace supplémentaire au musée pour y exposer notre collection contemporaine. »
Patrick Herr, président de l'Armada
Capitaine au long cours de l'Armada, ce rassemblement de voiliers de légende qui a attiré l'été dernier des centaines de milliers de visiteurs sur les quais de la ville, Patrick Herr prépare déjà la prochaine édition, qui sera sa dernière : « Après, je passe le relais. »
« Les choses ont commencé à changer il y a vingt ans avec ce que Jean Lecanuet appelait Rouen-sur-Seine. Elles seront achevées dans vingt ans. Désormais, on parle de Rouen-sur-Mer... Cela témoigne bien de tous les aménagements en cours et futurs. Faire de Rouen une métropole nationale, voire internationale, passe aussi par des liaisons rapides avec le reste du monde. Quand on veut attirer des entreprises, des décideurs, il faut un grand aéroport et des lignes internationales. Celui de Deauville est sans doute la solution. Il est à moins d'une heure de Rouen, une demi-heure du Havre, une heure d'Evreux et de Caen. Il nous faut aussi une seule région. Réunifiée, la Normandie serait alors au cinquième rang des régions françaises et pourrait peser de tout son poids. »
Alain Bouju, artiste peintre
« Rouen est une ville culturellement dynamique dans le sens où elle fourmille de jeunes artistes. Le souci ? Ils n'ont pas d'espace pour se faire connaître ! Pour 2020, j'aimerais que les décideurs misent sur cette ressource artistique et agissent ensemble et de façon cohérente sur le plan de la culture. »
Mary Delavigne, directrice artistique des éditions d'A Côté
C'est en 2001 que cette jeune femme a créé avec deux autres associées une agence de communication et une maison d'édition jeunesse.
« L'offre culturelle rouennaise est bonne, elle manque juste peut-être d'une certaine lisibilité. Rouen est frileuse : les choses qui se montent ont toutes les difficultés à prendre de l'ampleur. Ce qui serait formidable pour 2020 ? La création d'un vrai pôle culturel qui serait multidisciplinaire pour favoriser les échanges. »
Jean-Christophe Applincourt, directeur de la salle de musiques actuelles Le 106
Ancien directeur du festival Le rock dans tous ses états d'Evreux, Jean-Christophe Applincourt est arrivé à Rouen en 2006 pour lancer Le 106, dont le chantier vient de débuter.
« Cette grande ville a pris du retard par rapport à ses concurrentes... Mais son manque d'attractivité est désormais perçu par les décideurs locaux qui veulent une agglomération chaleureuse, ouverte au monde et vivante. Les musiques actuelles sont un élément parmi d'autres pour séduire de nouveaux arrivants. En 2020, des artistes rouennais seront connus à l'étranger ; aller en concert sera naturel et participer à la vie culturelle de la cité sera facile. »