Agadir en mal d’animation
Par Yassine SABER
Jeudi,
20 Décembre 2012
Une conjoncture maussade confirmée par un recul de la fréquentation. C’est en substance le constat qui s’est dégagé du Conseil d’administration du CRT d’Agadir Souss-Massa-Drâa. Au regard de la situation actuelle, la lecture des professionnels réunis lundi à Agadir, demeure mitigée. Et pour cause, une multitude de facteurs exogènes et endogènes interviennent en proportion variable dans l’analyse de la conjoncture actuelle. Cependant, un élément est responsable depuis six ans de la régression incessante de l’un des indicateurs attestant de la bonne santé de la destination. Il s’agit de la durée moyenne de séjour.
Cette dernière a pratiquement diminué d’une journée, passant de 6,6 jours en 2007 à 5,07 en 2012. Ceci prouve que les touristes optent de plus en plus pour des séjours réduits et par conséquent pour d’autres destinations avoisinantes. Parmi les facteurs cités par les professionnels comme étant la cause de ce recul, le manque d’animation touristique, qualifiée de déficiente. Dernièrement, la destination a certes affiché sa volonté de développer des parcs d’attraction et de jeux, mais la majorité des projets prévus depuis des années tardent toujours à voir le jour. À l’exception du lancement du karting d’Agadir et du parc d’attraction «accro branche», les autres projets sont actuellement en difficulté. C’est le cas du complexe touristique de la société Arabian Nights Sarl. Le Haut commissariat aux eaux et forêts a récemment émis un avis défavorable à l’égard du projet, car la parcelle est couverte d’arganiers et fait partie du site classé par le schéma directeur d’aménagement urbanistique du Grand Agadir comme zone de protection naturelle. S’agissant du parc des crocodiles, des contraintes administratives ont retardé la concrétisation du projet. Toutefois, le dossier en est à sa phase finale, sachant bien le dossier a été déposé à la commission des grands projets en attendant l’affectation du terrain. Pour ce qui est du
parc aquatique et de loisirs, le projet appartenant à un investisseur égyptien est voué à l’échec, puisque le terrain censé abriter le parc se situe à l’entrée du nouveau stade d’Agadir.
Un autre problème similaire (celui du foncier) serait derrière le non aboutissement d’un autre parc aquatique de la société, le«Grand parc aquatique», mais aussi du complexe cinématographique Megarama à Agadir.
Selon des sources proches du dossier, le promoteur du projet cinématographique n’a pas encore repris contact à l’issue d’une seconde affectation de terrain (derrière le théâtre de verdure) au lieu de celle située dans la zone de Hay Mohammadi. Par ailleurs, rien de concret n’est fait dans l’immédiat pour la cité des loisirs de Tamaouanza, tandis que des ajustements ont été apportés au projet du pôle d’animation Founty (voir les échos.ma) en attendant la définition d’un nouveau cahier des charge de la zone. D’autres faiblesses ont été également citées, parmi lesquelles, le vieillissement du parc hôtelier et l’insuffisance de la promotion via de nouveaux canaux, notamment les NTIC (les nouvelles technologies d’information et de communication). En effet, les touristes optent de plus en plus pour des offres de dernière minute, voire «d’ultra-dernière-minute». Ceci nécessite une présence permanente sur le Web 2.0 et les réseaux sociaux. «Le touriste achète de moins en moins un produit, il achète de plus en plus une expérience et actuellement, il ne suffit plus de réaliser un site Web, mais de confectionner une stratégie autour du net», explique Hassan Aboutayeb, président du réseau de développement du tourisme rural. À cet égard, le Conseil régional du tourisme a procédé à la refonte et à la mise à jour de son site en plus de nombre d’actions liées au webmarketing. Par ailleurs, les trois kiosques d’information dernièrement édifiés à Agadir sont toujours fermés. Dans un autre registre, les professionnels ont déploré la concentration des congés en fin de mois d’août. «Vu la convergence de ce segment durant la période estivale, les congés annuels et les vacances doivent être répartis tout au long de l’année», a insisté Abderrahim Oummani, président du CRT Agadir.