Actualités : INFRASTRUCTURES HÔTELIÈRES A CONSTANTINE
"Un déficit de 6 000 lits"
Comme toutes les villes d’Algérie, Constantine, et malgré les potentialités dont elle dispose en sa qualité de pôle économique des plus prometteurs, notamment dans le domaine du tourisme, souffre d’un manque crucial en matière d’infrastructures d’accueil et d’hôtellerie. Le déficit au niveau de la capitale de l’Est s’élève actuellement, selon le directeur du tourisme de la wilaya, à hauteur de 6 000 lits.
Le parc hôtelier de cette ville est très vétuste et compte 25 hôtels dont la plupart ne sont même pas classés, proposant, seulement, 1 445 lits pour une clientèle qui ne cesse d’augmenter, surtout ces dernières années à cause du lancement d’un nombre de grands projets à travers le territoire de la wilaya. Pis encore, en plus de la qualité des prestations de service qui laisse à désirer, les 7 hôtels classés existants ne répondent pas aux normes internationales requises en la matière et offrent à peine 789 lits. Quant au rapport qualité-prix, il frise très souvent le ridicule tant il est vrai que les prestations de services dans les deux hôtels relevant encore du secteur public à Constantine, à savoir Le Cirta et Le Panoramic, présumés 4 étoiles, défient toutes les notions d’hôtellerie au point d’accoler à la cité multimillénaire une réputation de ville infréquentable. Dernièrement, la commission ad hoc de la wilaya a procédé à la fermeture de 8 hôtels et proposé le déclassement de 2 autres en donnant à leurs gestionnaires un ultimatum d’un mois. C’est-à-dire, procéder au déclassement de ces hôtels si les réserves constatées par ladite commission ne sont pas levées d’ici le mois de septembre et ce, à l’issue de l’opération classement et reclassement. Il s’agit du Grand Hôtel et l’hôtel Ben M’hidi sis à la rue du même nom (ex-rue Impériale) en plein centre-ville. Deux hôtels d’une étoile et de capacités respectives de 71 et 51 lits. Pour les autres hôtels classés, la commission de wilaya a proposé aux instances nationales compétentes de maintenir leur classement. En l’occurrence, les deux hôtels classés 4 étoiles (Panoramic et Arc-en-ciel), l’hôtel Cirta (classé 3 étoiles) et l’Hôtel des Princes, classé 2 étoiles. Les hôtels fermés sont tous non classés sauf l’hôtel Marhaba du côté de l’aéroport, lequel est classé 2 étoiles, d’une capacité de 200 lits et fermé depuis 2005 pour des travaux de réhabilitation qui sont, maintenant, en cours. Cet état de fait a réduit les capacités d’accueil de Constantine à presque 1 000 lits. Selon le directeur du tourisme de la wilaya de Constantine, la décision de fermer ces hôtels est due, entre autres, au problème de l’insécurité des usagers à l’intérieur des bâtisses et à la mauvaise qualité des prestations de service. «La vétusté de certaines bâtisses nous a poussés à les fermer pour tout simplement préserver la sécurité des usagers. Les risques d’effondrement sont énormes comme c’est le cas de l’hôtel Pasteur de La Casbah. D’autres hôtels sont loués à des familles depuis plusieurs années. Si les propriétaires sont libres de gérer leurs immeubles comme ils veulent, pour moi ce ne sont pas des hôtels, car ils ne répondent pas aux normes de gestion de ce genre de structures d’accueil. Des familles occupent les lieux depuis plus de vingt ans et ce n’est pas normal», a-t-il déclaré. Il ajoutera que la majorité des exploitants ne sont pas propriétaires de ces hôtels et ne peuvent, selon ses termes, par conséquent, effectuer des travaux de réfection de biens qui ne leur appartiennent pas. Au sujet des nouveaux projets hôteliers, Constantine a vu le lancement, en 2006 et 2007, des travaux de réalisation de 6 hôtels haut standing. La plupart sont en phase des travaux de génie civil. Seul l’hôtel 5 étoiles d’une capacité de 300 lits qui sera réalisé par des Chinois pour le compte d’un privé au niveau de la zone d’expansion touristique Hadj-Baba au 7e kilomètre sur la route menant vers Aïn-Smara est en phase de terrassement. Le taux d’avancement de ces travaux est à 80 %. Selon le même responsable, les taux d’avancement des travaux de réalisation des autres hôtels sont comme suit : 45 % pour l’hôtel urbain de Boulefkhad sis à la nouvelle ville Ali-Mendjeli, un 4 étoiles d’une capacité de 200 lits, 22 % pour l’hôtel de Annani, sis également à Ali- Mendjeli, 4 étoiles d’une capacité de 200 lits, 25 % pour les hôtels Ibis et Novotel, respectivement 3 et 5 étoiles, initiés par l’entreprise Sieha de Djilali Mehri en partenariat avec la chaîne Accor sis au centre-ville et d’une capacité globale de 578 lits et, enfin, la transformation d’une ancienne bâtisse à l’intérieur du complexe Ramdani à El- Khroub en un hôtel 4 étoiles d’une capacité de 118 lits. Les travaux au niveau de cette structure sont en phase très avancée, selon notre interlocuteur. Ce dernier dira que ces projets seront mis en exploitation, en principe, début 2009. Ils conforteront ainsi les capacités d’accueil de la ville des Ponts de 1396 lits supplémentaires. «Nous comptons effacer le déficit à l’horizon 2015 et ce, par le lancement imminent d’autres projets», a-t-il conclu. Il est à signaler que pour le seul semestre 2007, la ville des Ponts a reçu 73 673 visiteurs, parmi lesquels 7 623 étrangers. En 2006, le nombre des nuitées a atteint les 162 741 dont 17 941 séjours d’étrangers. Environ la moitié des visiteurs étrangers sont des Asiatiques, Chinois surtout.
Lyas Hallas