Très bonne nouvelle pour les ménages du Katanga. Le gouvernement provincial vient d'annoncer une production record du maïs. Pour la campagne 2009-2010, elle est passée de 250 000 à 700 000 tonnes. Les autorités se félicitent de leur politique de promotion de l'agriculture, qu'elles ont voulue et appliquée.
Oser imaginer une quelconque ingratitude des populations à l'endroit du gouvernement provincial, c'est mal cacher votre jalousie et, a contrario, manifester votre foi de sorcier. Le concret, c'est que, sur le marché katangais, la mesure de maïs grain, qui coûtait 1200 FC - environ 1 dollar 30 - se négocie aujourd'hui à 600 ou 700 FC.
Ainsi, le prix d'un sac de farine pesant 25 kg est tombé de soi-même. De 20 à 25 dollars, hier, il oscille, aujourd'hui, entre 12 000 FC et 14 000 FC. Bref, entre 13 et 16 dollars.
La rentabilité de cette opération a pris de court les firmes importatrices. Car le Katanga autosuffisant, en matière de maïs, équivaut à couper les vivres aux exportateurs étrangers. Ils avaient fait leur beurre dans ce négoce à l'époque de la Gécamines.
On le voit, investir dans l'agriculture - filière des vivrières - relève d'une haute vision. Sur ce point, et sur ce point uniquement, chapeau aux autorités de la province. Leur secret ? Elles ont imposé aux sociétés minières établies sur le territoire de cultiver chacune au moins 500 hectares de maïs, parallèlement à leur activité principale qui demeure l'exploitation minière.
Toutes les Minings se sont pliées. Elles découvrent les bienfaits. Leurs cantines sont pleines. Leurs cadres et travailleurs congolais sont servis " à la maison ". Le marché du Katanga est saturé grâce à la production locale. Fortement encadrée.
Attention ! Il n'y a pas que les Minings qui ont collaboré. Une trentaine de fermes " modèles " ont mis la main à la pâte, allant jusqu'à semer du maïs sur des superficies avoisinant les 1000 hectares ! A côté de ces fermes, les ménages agricoles se sont montrés, eux aussi, très entreprenants. Ici, deux éléments ont joué un rôle déterminant : la mise à disposition de la semence de maïs de qualité ainsi que de l'outil de travail.
Moralité : qui veut peut ! Le dicton est aussi vieux que le temps. Preuve : le record en maïs au Katanga. Mais, comme dans tout processus, c'est l'homme politique qui a levé l'option. Et son option, heureusement, ne s'est pas arrêtée, comme à Kinshasa, au niveau de la … parole et de la télévision.