Quelques jours seulement après la tenue de deux ateliers pour la réforme de leurs secteurs, le Ministre de l’Aménagement du Territoire, Urbanisme, Habitat, Infrastructure, Travaux Publics et Reconstruction, ATUHITPR en sigle, et son Collègue des Affaires Foncières décident d’effectuer un survol de la ville de Kinshasa pour se rendre compte, par une vue aérienne, de la situation désastreuse de la ville telle qu’elle a été dépeinte de manière magistrale par les participants à ces deux importantes assises pour le pays.
Fridolin KASWESHI MUSOKA et Robert MBWINGA BILA prennent place ce vendredi 03 août à bord d’un hélicoptère pour un survol, de plus d’une heure, de la ville de Kinshasa. Madame la Ministre provinciale de l’urbanisme et habitat de la ville de Kinshasa, les experts et plusieurs collaborateurs de leurs excellences ont également accompagnés les deux ministres dans cette visite. L’appareil décolle de l’aéroport national de Ndolo pour un itinéraire varié. Pendant plus d’une heure, les deux hommes survolent à basse altitude les quartiers CPA, Mataba, Sanga Mamba, Cité Maman Mobutu, Kimbondo, Unikin, Kimbanseke, Kinkole, N’sele, Maluku et longent le fleuve Congo jusqu’à la cité du fleuve.
Constat amer
Dans les airs, les ministres F. Kasweshi et R. Mbwinga sont plus que frappés par l’ampleur des dégâts. C’est un spectacle désastreux qui se propose à leur vue.
Kinshasa est envahi par des nouveaux quartiers très étendus avec un taux d’occupation du sol extrêmement faible (des petites constructions représentant à peine 15 à 20% des besoins requis en superficie des terrains occupés), un sol dénudé partout et pas de verdure, des érosions ou ravinement des terrains, un manque de viabilisation (voiries, assainissement, écoles, centres de santé, espaces de loisirs, réserves foncières,…).
Pour les anciens quartiers, il existe une forte concentration des constructions dépassant le taux des 80% d’occupation des sols, bien au-delà de la limite supérieure tolérable de 60%. On y constate un manque d’espace de loisir, une saturation des infrastructures d’assainissement, un manque de rafraîchissement et une vétusté généralisée des immeubles, des constructions sur des terrains non aedificandis (marécageux, à fortes pentes, …), bref, le constat est véritablement amer d’autant plus qu’il est prouvé que les mauvaises conditions de vie en ville réduisent la productivité de la population ce qui contribue à la faible croissance économique et la faible espérance de vie de nos populations.
La situation est tellement alarmante qu’elle pourrait entrainer Kinshasa et d’autres villes de la République à la disparition, si aucune mesure n’est prise pour redresser la situation.
A l’atterrissage, les ministres frappés par ce qu’ils viennent de voir annoncent un train des mesures importantes pour sauver le pays. Le Ministre Fridolin Kasweshi rappelle que nous sommes dans un espace urbain et la gestion exige des mesures très contraignantes. Ceci demande une synergie intersectorielle et interinstitutionnelle. Le ministre note que l’Aménagement du Territoire, Urbanisme et Habitat et les Affaires Foncières sont des domaines complémentaires et qu’il fallait bien visualiser la problématique de l’aménagement de l’espace urbain. Le patron de l’ATUHITPR pense, en tant qu’homme d’Etat, qu’il faille prévenir de manière à ce que l’avenir ne puisse pas être compromis par les mauvais comportements affichés aujourd’hui. Il annonce des concertations très consistantes et conséquentes pour une gestion inclusive, participative, de manière à combattre ce fléau qui compromet l’avenir de nos villes et l’avenir de toute la nation.
Son collègue des Affaires Foncières va abonder dans le même sens. Robert Mbwinga commence par souligner que le gouvernement est une équipe et qu’à ce titre, il doit jouer collectif face à ce danger qui guète la République. Le patron des Affaires Foncières qui a révélé que la situation était extrêmement préoccupante estime qu’on ne peut plus continuer sur ces bases et laisser faire au risque de voir le pays disparaitre. Il confirme la tenue des concertations, non seulement pour prévenir, mais aussi corriger tout ce qui a été fait dans le désordre et l’anarchie.
[Les interviews des ministres]
Cette visite aérienne était donc très importante et a permis aux deux hommes d’Etat de joindre à la théorie de la situation désastreuse peinte par les deux ateliers la réalité sur le terrain