Une réaction à ce concours par le site archicool.com (qui se fait souvent l'échos des positions de l'architecte François Roche).
Conformisme dans le choix des équipes pour le concours de l’antenne du musée du Louvre à Lens. Pourquoi François Roche R&Sie ne sont jamais invités ? 15/05/2005
Zaha Hadid et Steven Holl semblent être les favoris internationaux, des concours français du moment, tant mieux pour cette ouverture. A l’inverse, un architecte comme François Roche et ses associés, ( R&Sie ) semblent être victimes d’un ostracisme permanent. Il est vrai que le personnage est irrespectueux, mais enfin ! Déjà absent du concours (privé) pour la feu-fondation Pinault sur l’île Seguin, ( concours alors initié par François Barré, alors conseiller de François Pinault, conseiller qui sera écarté par ce dernier au profit de M Aillagon ), puis du concours pour l’extension du musée Beaubourg à Metz, et encore aujourd’hui pour le concours de l’antenne du musée du Louvre à Lens.
Cette exclusion permanente d’un des seuls architectes français de moins de 60 ans, dotés d’une capacité d’invention, d’expérimentation qui va au delà de la réalisation de très belles piscines privées du coté de Bandol et de la côte d’Azur, ou de tristes inventeurs de râteliers pour île déchaussée, laisse sceptique sur la réelle finalité des concours d’architecture français qui tend à favoriser les candidatures des spécialistes de play back venus d’ailleurs. Il s’agit bien de la disparition d’une envie dans ce pays d’inventer. A priori, toutes les tendances devraient être équitablement représentées sur une période donnée au travers de la composition des équipes d’architectes retenues. Des plus conservatrices aux plus expérimentales. Des plus contextuelles aux plus funkies. Il ne s’agit pas de fustiger ceux qui sont invités, et à qui il faut souhaiter bonne chance, mais de s’interroger sur l’absence d’exploration architecturale ( Zaha Hadid représentait cette exploration il y a une dizaine d’année, aujourd’hui son audace et déjà un conformisme accepté par tous. ) Or, un architecte qui donne des conférences dans de multiples universités américaines asiatiques et ailleurs, ne peut pas être simplement un farceur, ou alors cela voudrait dire que la définition de la “farce” s’est retournée comme une crêpe. Ou alors il faudrait nous expliquer ce qu’est l’architecture au pays des lumières, et ce que sont les universités aux pays des universités, ( certes privées et onéreuses, ) ouvertes sur le monde, et dont il faut le dire, la plupart des concepts y sont aujourd’hui réfléchis.
Au nom de cette dimension de l’architecture visionnaire dont R&SIE est , sans doute, un des représentants les plus prometteurs, ( Qui d’autres voyez-vous ?) Il est de plus en plus ridicule et choquant de les voir exclus systématiquement.
Jérôme Auzolle