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Projet de musée international à la Boverie : l'étude de faisabilité vient d'être présentée au GRE.
Mardi soir, la grande salle d'accueil du château CMI à Seraing se remplit de personnalités du monde de l'entreprise, des syndicats, de l'université, des politiques des experts. Tout ce petit monde attend l'arrivée du président du GRE (Groupement de reconversion économique du bassin liégeois), Michel Daerden, qui (une fois n'est pas coutume) attend lui-même un hôte de marque. L'ancien ministre de la Culture français Jean-Jacques Aillagon, désormais président du musée et du domaine national de Versailles, vient passer quelques heures serésiennes pour présenter le fruit d'une année d'études.
Le bébé qu'il porte sur les bras a été baptisé « Centre International d'Art et Culture de la Boverie » (Ciac). Livré nu, le cordon ombilical pas encore coupé, attendant les 48 millions d'euros qui lui permettront de pousser son premier cri… ( via les fond FEDER )
Le GRE a mélangé les genres en rassemblant les membres de son conseil d'administration à ceux de son comité scientifique et ceux de son exécutif. Dans la salle qui servait autrefois aux réceptions des Princes-Évêques, place à trois heures de présentation du premier « grand projet visible » du groupe de reconversion. Une réunion informelle, destinée à favoriser l'adhésion de tous au projet…
Il y a un an, le GRE demandait une étude de faisabilité sur un projet de « musée international » à implanter sur le site de la Boverie. Le groupe finnois Ramboll remportait le marché et s'offrait deux conseillers extérieurs au CV chargé : Jean-Jacques Aillagon et Roger Dehaybe, ancien directeur général de l'Agence intergouvernementale de la Francophonie.
Michel Daerden et Bernard Serin jouent les animateurs, puis place au projet Et aux chiffres.
Le Mamac (Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain) actuel serait agrandi (750 m2 supplémentaires pour atteindre 3.400 m2 de capacité), mais conserverait son enveloppe du début du siècle passé. Pour le positionner entre la Médiacité et la gare TGV, il se doterait d'un « geste architectural » fort. Le parc resterait tel quel mais pourrait se muer en réceptacle pour les expositions en plein air, tandis que le bâtiment des sports nautiques abriterait un café-restaurant en bord de Meuse et les locaux administratifs du musée.
Ce futur Centre International d'Art et Culture, piloté par une fondation et dont le directeur devrait être recruté dans un cercle restreint : « C'est un milieu très fermé, qui fonctionne avec un réseau de relations. Le directeur doit être débauché dans le cercle des grands musées pour permettre des échanges d'œuvres d'art pour les expositions », précise Bernard Serin. Les expositions temporaires (trois par an) se succéderaient sur le thème de la modernité et des grands moments de l'Histoire : « Liège a une belle collection d'art contemporain qui lui permet d'organiser des échanges avec des musées tels que celui de l'Hermitage, du Centre Pompidou ou du Museum of Modern Art de New York. Mieux vaut travailler ainsi qu'avec une collection permanente qu'il faudrait enrichir », explique Jean-Jacques Aillagon qui illustre ses dires : la semaine passée, un tableau de Francis Bacon est parti à 40 millions d'euros. Le prix du projet complet.
Pour terminer, l'étude sur les retombées économiques. Six cent mille visiteurs après quatre années de « roulement », près de 8 millions d'euros de recettes entrées, sponsoring et mécénat, 450 chambres d'hôtel, 1.500 emplois directs et indirects expliqués poste par poste en fonction des indicateurs européens (mais 34 temps pleins via la fondation pour le CIAC en tant que tel). Restauration, produits dérivés, transport… font monter les estimations d'impact pour le Grand Liège à 56,4 millions d'euros par an de rentrées…
Comme de coutume, le ministre Daerden reprend les rênes pour l'aspect budgétaire : 10 à 15 millions d'euros du privé (pour lesquels les contacts ont déjà été pris), 18 à 23 millions de fonds publics et 15 millions d'euros demandés récemment en projet Feder par la Ville. Le poste « 18 à 23 millions » est la source des prochains brainstormings. À chaud, en fin de soirée, la piste européenne pour une redistribution des demandes Feder en matière culturelle était à l'ordre du jour. De « grrrandes réunions » vont se précipiter : l'examen par la task force du Feder arrive à échéance en mars prochain.
Prochaines étapes, après celle (ardue) du financement et suivant un calendrier idéal : le recrutement du directeur « perle rare » (vers mars prochain) puis d'autres spécialistes, la « touche architecturale » via un concours international, les travaux (six mois après) puis, enfin, la préparation et l'organisation des six premières expos de 2012-2013.
À minuit, la tête pleine d'étoiles et de rêves d'un Liège où les touristes multilingues circulent entre le CIAC et le Curtius, les participants se préparent à une nuit blanche. Ce n'est que la première d'une longue série d'insomnies s'ils veulent passer du rêve à la réalité.
Mardi soir, la grande salle d'accueil du château CMI à Seraing se remplit de personnalités du monde de l'entreprise, des syndicats, de l'université, des politiques des experts. Tout ce petit monde attend l'arrivée du président du GRE (Groupement de reconversion économique du bassin liégeois), Michel Daerden, qui (une fois n'est pas coutume) attend lui-même un hôte de marque. L'ancien ministre de la Culture français Jean-Jacques Aillagon, désormais président du musée et du domaine national de Versailles, vient passer quelques heures serésiennes pour présenter le fruit d'une année d'études.
Le bébé qu'il porte sur les bras a été baptisé « Centre International d'Art et Culture de la Boverie » (Ciac). Livré nu, le cordon ombilical pas encore coupé, attendant les 48 millions d'euros qui lui permettront de pousser son premier cri… ( via les fond FEDER )
Le GRE a mélangé les genres en rassemblant les membres de son conseil d'administration à ceux de son comité scientifique et ceux de son exécutif. Dans la salle qui servait autrefois aux réceptions des Princes-Évêques, place à trois heures de présentation du premier « grand projet visible » du groupe de reconversion. Une réunion informelle, destinée à favoriser l'adhésion de tous au projet…
Il y a un an, le GRE demandait une étude de faisabilité sur un projet de « musée international » à implanter sur le site de la Boverie. Le groupe finnois Ramboll remportait le marché et s'offrait deux conseillers extérieurs au CV chargé : Jean-Jacques Aillagon et Roger Dehaybe, ancien directeur général de l'Agence intergouvernementale de la Francophonie.
Michel Daerden et Bernard Serin jouent les animateurs, puis place au projet Et aux chiffres.
Le Mamac (Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain) actuel serait agrandi (750 m2 supplémentaires pour atteindre 3.400 m2 de capacité), mais conserverait son enveloppe du début du siècle passé. Pour le positionner entre la Médiacité et la gare TGV, il se doterait d'un « geste architectural » fort. Le parc resterait tel quel mais pourrait se muer en réceptacle pour les expositions en plein air, tandis que le bâtiment des sports nautiques abriterait un café-restaurant en bord de Meuse et les locaux administratifs du musée.
Ce futur Centre International d'Art et Culture, piloté par une fondation et dont le directeur devrait être recruté dans un cercle restreint : « C'est un milieu très fermé, qui fonctionne avec un réseau de relations. Le directeur doit être débauché dans le cercle des grands musées pour permettre des échanges d'œuvres d'art pour les expositions », précise Bernard Serin. Les expositions temporaires (trois par an) se succéderaient sur le thème de la modernité et des grands moments de l'Histoire : « Liège a une belle collection d'art contemporain qui lui permet d'organiser des échanges avec des musées tels que celui de l'Hermitage, du Centre Pompidou ou du Museum of Modern Art de New York. Mieux vaut travailler ainsi qu'avec une collection permanente qu'il faudrait enrichir », explique Jean-Jacques Aillagon qui illustre ses dires : la semaine passée, un tableau de Francis Bacon est parti à 40 millions d'euros. Le prix du projet complet.
Pour terminer, l'étude sur les retombées économiques. Six cent mille visiteurs après quatre années de « roulement », près de 8 millions d'euros de recettes entrées, sponsoring et mécénat, 450 chambres d'hôtel, 1.500 emplois directs et indirects expliqués poste par poste en fonction des indicateurs européens (mais 34 temps pleins via la fondation pour le CIAC en tant que tel). Restauration, produits dérivés, transport… font monter les estimations d'impact pour le Grand Liège à 56,4 millions d'euros par an de rentrées…
Comme de coutume, le ministre Daerden reprend les rênes pour l'aspect budgétaire : 10 à 15 millions d'euros du privé (pour lesquels les contacts ont déjà été pris), 18 à 23 millions de fonds publics et 15 millions d'euros demandés récemment en projet Feder par la Ville. Le poste « 18 à 23 millions » est la source des prochains brainstormings. À chaud, en fin de soirée, la piste européenne pour une redistribution des demandes Feder en matière culturelle était à l'ordre du jour. De « grrrandes réunions » vont se précipiter : l'examen par la task force du Feder arrive à échéance en mars prochain.
Prochaines étapes, après celle (ardue) du financement et suivant un calendrier idéal : le recrutement du directeur « perle rare » (vers mars prochain) puis d'autres spécialistes, la « touche architecturale » via un concours international, les travaux (six mois après) puis, enfin, la préparation et l'organisation des six premières expos de 2012-2013.
À minuit, la tête pleine d'étoiles et de rêves d'un Liège où les touristes multilingues circulent entre le CIAC et le Curtius, les participants se préparent à une nuit blanche. Ce n'est que la première d'une longue série d'insomnies s'ils veulent passer du rêve à la réalité.