Consensus politique sur le tram liégeoisRédaction en ligne
jeudi 24 juillet 2008, 18:56
Le ministre wallon des Transports et de la Mobilité André Antoine a présenté en séance du gouvernement wallon les résultats de l'enquête sur le tram liégeois. Il existe un consensus au sein du gouvernement wallon pour le mettre sur les rails.
A plusieurs reprises, les liégeois ont réclamé un transport structurant pour leur Ville. Photo Valérie Adams
Le volet financier du dossier a été confié à l'opérateur Sowalfinal (société wallonne de financement alternatif), l'idée étant, selon André Antoine, de monter un partenariat public-privé « afin de partager les risques et ne pas sortir des normes d'endettement de la Région wallonne ».
D'ici dix ans, la croissance attendue portera la fréquentation à 7000 passagers par heure par sens, ce qui justifie le passage d'un tram, rentable dès 5000 passagers. Si cette ligne a été jugée comme prioritaire vu sa rentabilité, des extensions sont nécessaires. L'objectif est de boucler l'accord entre Région wallonne, la SRWT, les TEC et les communes concernées d'ici la fin de l'année afin d'entamer les études approfondies.
Selon le cabinet du ministre Antoine, il faut compter 5 à 6 ans pour mettre en service ce transport. Chiffré à 700 millions d'euros environ (300 millions d'investissements, 400 millions de frais d'exploitation), le tram s'implanterait sur l'axe Herstal-Seraing (Jemeppe), soit une quinzaine de kilomètres. L'expertise du tracé reviendrait à la SRWT, qui va piloter le dossier en s'appuyant sur le groupe de redéploiement de Liège (GRE).
Selon le cabinet, cette première ligne Herstal-Liège-Seraing correspond à l'axe de la vallée de la Meuse. Le projet pourrait se baser sur le tram T 4000, d'une capacité de 250 personnes, et sur une vitesse commerciale de 18 km/h Aux yeux de Jean-Claude Marcourt, ministre wallon de l'Economie, il s'agit là du premier pas concret du dossier. « Le tram est un projet essentiel et structurant pour l'agglomération liégeoise, face aux questions de fluidité du trafic, de l'évolution du prix des carburants, de la relation que les citoyens développent par rapport aux transports en commun », a-t-il souligné.
Willy Demeyer, bourgmestre de Liège, s'est dit « très heureux » de la décision. « L'axe Herstal-Seraing est un début et le réseau devra évoluer pour prendre en compte Ans-Fléron ainsi qu'une boucle au centre-ville. La ligne est significative : c'est sur ce fond de vallée que s'est développée la région liégeoise », a rappelé le bourgmestre. Soulignant l'unanimité politique dégagée autour du dossier, Willy Demeyer s'apprête à négocier « le parcours le plus opportun pour la ville et pour les alentours ».
Et de rappeler que la mobilité au sens large constitue l'un des thèmes centraux de la conférence des bourgmestres de l'agglomération liégeoise, qui entend dessiner un plan de mobilité large, incluant des lignes secondaires de transports en commun, des dessertes SNCB, des pistes cyclables et la liaison autoroutière Cerexhe-Heuseux/Beaufays.
Pour Alain Mathot, bourgmestre de Seraing, il s'agit là d'une excellente nouvelle. « On ne peut imaginer une cité européenne sans transport structurant », a-t-il ajouté. Selon le ministre André Antoine, l'idéal est de mettre en oeuvre le tram, prioritairement, et l'autoroute CHB, ensuite.
(belga)