MOBILITÉ / La Région a bouclé son étude comparative
L'option tram validéePHILIPPE BODEUX
vendredi 18 avril 2008, 09:40
Liège. Un tram à 700 millions d'euros plutôt qu'un bus à 300 millions ? « Il faut investir », dit André Antoine. Oui, il est nécessaire d'investir dans un nouveau transport en commun à Liège. » Le ministre wallon de la Mobilité a répété ce jeudi ce qu'il a déjà dit (Le Soir du 23 février) : le réseau actuel est saturé, il faut autre chose. Tram ou bus à haut niveau de service ? L'étude réalisée par la Société régionale wallonne compare les deux modes de transport et chiffre le coût global (investissement et exploitation). Elle s'ajoute aux études déjà réalisées sur le sujet ainsi qu'aux deux travaux en cours : le Plan urbain de mobilité et la prochaine étude de faisabilité financière du tram faite par le GRE.
La SRWT est partie des chiffres actuels de fréquentation du réseau de bus. Comme on peut s'y attendre les axes Jemeppe-Herstal et Ans-Fléron sont les plus fréquentés. La place Leman par exemple voit défiler jusqu'à 3.545 usagers par heure et Fontainebleau 2.400. Quelle sera l'évolution d'ici à 2018 ? Selon la SRWT, l'axe Herstal-Jemeppe passera de 3.500 à 4.400 usagers si rien de particulier n'est fait pour le transport en commun.
Le bus saturé
Par contre, si le coût croissant de la voiture influe sur les pratiques des usagers et si la Région soutient un aménagement de la ville en faveur du transport en commun, jusqu'à 7.100 voyageurs par heure et par sens pourraient voyager sur cet axe. « Or, déclare Antoine, il faut au moins 5.000 voyageurs par heure et par sens pour que la création d'une ligne de tram soit pertinente. Par contre, l'axe Ans-Fléron a un potentiel voyageur insuffisant pour y créer une ligne de tram. »
La SRWT a ensuite étudié le coût d'une ligne virtuelle de 12,5 km pourvue de 21 stations distantes de 650 m en moyenne et des aménagements nécessaires pour que le transport en commun soit prioritaire. Les variantes ? La vitesse commerciale (13,5, 18 ou 25 km/h), la fréquentation horaire et le mode de transport (bus bi-articulé, trolleybus, tram sur pneu et tram). Les coûts d'investissement en matériel roulant et en infrastructures sont intégrés ainsi que les coûts d'exploitation. Par contre, le rejet de CO2 ou l'intégration avec le reste du réseau, les parkings relais ou les futures stations pour vélo ne sont pas envisagés.
Le verdict ? Un bus bi-articulé à haut niveau de service en site entièrement prioritaire sur l'axe Herstal-Jemeppe coûterait 307 millions d'euros et un tram 700 millions. Avec une différence de taille : le bus bi-articulé peut transporter 3.500 usagers maximum par heure et par sens, contre 7.100 pour le tram. À ce prix-là, le bus bi-articulé sera directement saturé. Bref, c'est le tram qui tient la route sur cet axe. « Quoi qu'il advienne, il faut investir », répète André Antoine. Trois cents ou sept cents millions ? « Le gouvernement wallon décidera d'ici l'automne. » Tiens, le différentiel entre les deux solutions (400 millions d'euros), c'est le prix de la liaison autoroutière CHB…