À 180 mètres d'altitude au cœur d'Euralille 2, la Tour Grand Lille ?
Le 08/07/2010
Une tour était offerte à la curiosité des Chinois de Shanghaï et des Français de passage au pavillon de LMCU (Lille métropole communauté urbaine), installé le temps de l'exposition universelle, mais elle était cachée aux habitants de la Métropole jusqu'à aujourd'hui. Ce qui n'est pour l'instant qu'une maquette donne une idée de ce que sera, si ce projet est retenu, une tour de 180 mètres de haut, pour 6 000 m2 d'emprise.
Elle accueillera 36 000 m2 de bureaux, une cinquantaine de grands logements, un restaurant, des cafés, une salle de conférence-auditorium, une crèche. Elle sera conçue comme un lieu de vie.
Elle devrait nécessiter un investissement de 400 millions d'euros. Son implantation est envisagée dans l'axe de la rue de la Chaude Rivière. Nacarat-Rabot, le promoteur candidat, a déjà engagé deux millions d'euros pour les premières études. C'est le bureau d'architecte suisse Herzog et de Meuron qui l'a conçue.
Cette tour existe en maquette, elle existe sur plans et en trois D, mais elle existe surtout dans la tête de Bruno Bonduelle. Le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Lille est partisan d'un signal fort au milieu du Grand Lille.
Cette tour existe aussi dans la tête de Jean-François Dutilleul, patron de Rabot-Dutilleul, qui n'a pas attendu les investisseurs, ni même les politiques. S'il prend garde de ne pas leur forcer la main, il est bien en train de créer le besoin et l'envie. Le coup est parti : plus on parlera de ce projet et plus on ressentira la nécessité d'une tour, et même de plusieurs, pour achever ce quartier.
C'est la SEM Euralille qui détient les clefs du projet. Et donc la patronne de la communauté urbaine de Lille en dernier ressort (Martine Aubry, présidente de LMCU est aussi présidente de la société d'économie mixte Euralille). La volonté des élus métropolitains est de densifier la métropole, notamment au cœur de Lille. La tendance est de nouveau au vertical, à ces constructions qui rassemblent, dans une flèche, bureaux, appartements, services. Les villes ne peuvent s'étendre à l'infini, gagner sur les terres cultivées, polluer et allonger les trajets.
Le projet est donc bien d'accueillir d'autres tours dans ce quartier. En septembre, un cahier des charges sera lancé par la SEM Euralille, suivront le lancement d'un appel d'offres, puis son étude, puis le changement du plan local d'urbanisme (PLU) de façon à pouvoir construire plus haut qu'aujourd'hui, et ensuite le permis de construire sera demandé Les travaux ne commenceront sans doute pas avant 2012.
En se déclarant tôt, Nacarat-Rabot montre qu'elle est prête dans un marché un peu frileux. La SEM Euralille est sans doute sensible à cet empressement, mais elle n'oublie pas qu'une société ne suffira pas à densifier ce quartier. Ce sont 48 000 m2 qui sont disponibles en termes de charge foncière, à des prix variant de 250 à 400 € le mètre carré. Il faudra trouver plusieurs investisseurs aux reins solides.
Si le projet de Rabot-Dutilleul voit le jour, Bruno Bonduelle lui a déjà trouvé un nom : ce sera la Tour Grand Lille. Forcément.