Avec ShAKe, Nacarat veut secouer le quartier d’affaires Euralille
Le président de la MEL, Damien Castelain, a profité du stratégique MIPIM de Cannes pour l’annoncer : Euralille va se doter d’un nouvel emblème. ShAKe, un programme développé par Nacarat, a remporté la consultation lancée en 2016 sur l’un des derniers terrains libres d’Euralille. Et il décoiffe.
Crédits : Agence PCA/Stream
Crédits : Agence PCA/Stream
Le vieux rêve est mort. Il n’y aura pas de troisième tour à Euralille. En tout cas pas sur le fameux lot 10.6, un terrain aux confins d’Euralille, des voies ferrées et du périphérique, où aménageurs et pouvoirs publics imaginaient depuis des années planter une nouvelle flèche. [...].
Ce qui frappe en premier lieu, c’est la forme du ShAKe. Une spirale, qui s’accroche à la rue de la Chaude-Rivière pour s’élever, de volée de marches en terrasses arborées, jusqu’à un belvédère verdoyant surplombant le périphérique est, le parc des Dondaines, le casino ou la gare Lille-Flandres. Ce n’est pas le premier toit végétalisé de Lille, mais sa hauteur panoramique et son accès apparemment libre lui confèrent un caractère inédit.
On devrait y trouver les arbres les plus perchés de Lille, à cinquante mètres du sol. À condition que la vision du cabinet d’architectes PCA-Stream se réalise pleinement : le projet n’a pas encore de permis de construire.
L’autre particularité du ShAKe ne se voit pas. Elle réside dans la mixité du bâtiment. « Un écosystème unique », se targue Nacarat. S’il est furieusement tertiaire, comme tous ses voisins, le paquebot échappe au schéma classique de l’empilement de bureaux. Sur un tiers de sa surface, il accueillera un éventail de services à donner le tournis, selon le promoteur : deux espaces de restaurations, un espace de coworking, un business center (des bureaux en location de courte durée), un incubateur, une crèche, une salle de fitness, un hôtel, des commerces. Un patchwork vertical qui évoque une sorte de Cité radieuse pour cadres.
Plus un pouce de libre
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Échec à la tour
Dans les maquettes, sur les plans, c’était plié : le lot 10.6, qui vient d’être attribué à Nacarat, était promis à une troisième tour lilloise. Manière de boucler la boucle. Prévue dans les plans initiaux du quartier d’affaires, au début des années 90, la troisième tour d’Euralille, au-dessus de la gare Lille-Europe, ne se fera jamais. L’iconique tour de Lille, ou « botte de Portzamparc » (120 m) et la plus passe-partout tour Lilleurope (110 m) resteront seules à défier le beffroi de la mairie (104 m) au faîte de la skyline lilloise (la ligne d’horizon). Jusqu’à ce que le fameux 10.6 relance les spéculations.
À l’Expo universelle de 2010, le groupe Rabot-Dutilleul tente de forcer le destin en proposant une flèche de 180 mètres. Retoqué. Martine Aubry, présidente de LMCU (ancêtre de la MEL), veut un concours. Lequel, lancé en 2016, accouchera finalement du ShAKe. Les rêves de grandeur se sont envolés... non loin, de l’autre côté du périphérique. Là où la MEL va construire un siège culminant à 130 mètres du sol.