Le Rhône peut-il encore s'offrir un musée ?
Initialement prévu pour être opérationnel en 2007, le Musée des confluences ouvrirait, au mieux, en 2009. Bien que la construction soit désormais évaluée à 150 millions d'euros contre près de 80 à l'origine. Des interrogations persistent sur son budget de fonctionnement Pas touche au musée, répond, agacé, le vice-président chargé de la Culture, Jean-Jacques Pignard
Le vaisseau futuriste de verre et d'acier qui, un jour, devrait s'ancrer à la pointe du confluent pour abriter le Musée du conseil général, n'est pour l'instant qu'un vaisseau fantôme. Les travaux auraient dû démarrer en 2005 ; ils ont une bonne année de retard. « En raison d'études complémentaires longues » selon le directeur du musée, Michel Côté. Lequel, en octobre 2005, annonçait les premiers coups de pioche « en décembre prochain ». Trois mois plus tard, le chantier n'est toujours pas ouvert. Seule une palissade dressée sur le site, à l'emplacement de l'ancien boulodrome, atteste de travaux futurs.
Ça n'est pas tout. Nuage de cristal, c'est le nom du musée, a causé quelque vicissitude au sein de la majorité quand, au mois de novembre 2005, Michel Havard (UMP) a demandé au président UDF du Conseil général, Michel Mercier, de reporter d'un an le projet. Pour des raisons financières. « Les lois de décentralisation ont transformé le Conseil général, des choses sont en train de se mettre en place avec le RMI, les routes et les personnels TOS et dans le même temps, nous menons deux gros projets, le musée des Confluences et Leslys. On se demande simplement comment on va pouvoir financer l'ensemble » déclarait alors, au Progrès, l'élu UMP. En sept ans, le coût d'investissement du musée des confluences est passé de 65 à 153 millions d'euros. Dès lors la question mérite d'être posée : le Conseil général du Rhône peut-il oui ou non, se payer un pareil outil ? Pas touche au musée, répond, agacé, le vice-président chargé de la Culture, Jean-Jacques Pignard. « Il s'agit d'une priorité politique du Département ».
Appel au mécénat
d'entreprise
Il a donc fallu faire des choix : après qu'il ait décidé d'abandonner le musée Guimet à Lyon pour en faire vraisemblablement un collège, de reconvertir le musée de la poupée à La Croix-Laval en espace de congrès, le Conseil général a mis de côté, en vue de la construction du musée des confluences, le pactole fourni par la cession de ses parts dans la Compagnie nationale du Rhône (CNR) : environ 50 % des investissements.
Pas suffisant, encore : c'est donc dans le budget de fonctionnement du futur musée que le Rhône a choisi de rogner : « Nous payons déjà Lacroix-Laval et le musée Guimet : ces charges, nous ne les aurons plus. Alors D'autant plus que nous étudions des pistes pour déléguer la gestion des boutiques et l'entretien. Nous ferons également appel au mécénat d'entreprise » précise Jean-Jacques Pignard. Lequel ne cache pas toutefois que le fonctionnement lui fait encore souci.
Le vice-président en est pourtant certain : « le musée des confluences ouvrira en 2009 ».