Aulas dévoile son OL Land
Les architectes ont opté pour la déclinaison du verre au lieu de béton
Après des mois de cachotteries, Jean-Michel Aulas a enfin révélé, hier, son projet de stade baptisé OL Land. Seul hic : les délais qui ne pourront être tenus puisque les travaux devraient débuter en octobre au lieu d'août 2008. Et l'Olympique lyonnais devrait démarrer la saison à Gerland avant de rejoindre la fraîche pelouse de Décines à l'automne 2010.
Situé sur la commune de Décines-Charpieu, en bordure de la rocade Est sur une superficie de 50 hectares, au coeur du Grand Montout, le futur stade pourra accueillir 60 000 spectateurs. « Toutes les études démontrent que lorsqu'on développe des concepts novateurs, les stades se remplissent «, affirme le patron de l'OL. « Depuis que l'Allemagne s'est équipée de stades de ce type - une dizaine ont été construits, NDLR -, le nombre moyen de spectateurs est passé de 20 000 à 40 000 ».
Le président de l'OL s'est largement inspiré de modèles économiques étrangers comme l'Emirates Stadium, l'Arena ou Wembley pour concevoir son projet. La preuve, le concepteur du stade, le groupe HOK, est l'auteur de deux d'entre eux.
Les architectes ont opté pour la déclinaison du verre au lieu de béton. Avec son toit en forme de diamant, le stade ne ressemble à aucun autre. Il semble posé comme une soucoupe volante. « Il accueillera 35 événements par an », commente Patrick Iliou, DGA de l'Olympique lyonnais. Des rencontres de l'OL, mais aussi des matches d'autres disciplines et même des concerts.
« Nous avons conçu un concept global afin que le public vienne avant et reste après le match » précise Xavier Pierrot, chargé de mission de l'OL Land.
Ainsi la toiture du stade dépassera de 30 à 40 mètres afin que les visiteurs puissent se promener au sein des boutiques, se rafraîchir dans des buvettes, dans une ambiance de galeries de verre. Pour accéder à l'enceinte, les spectateurs devront emprunter l'un des soixante ponts-levis entourant le stade.
A l'intérieur, cinq niveaux de tribunes s'étaleront sur 37 mètres de haut. La nuit, le stade s'éclairera en bleu ou doré afin de célébrer Lyon ville lumière.Pour financer son projet pharaonique, oscillant entre 250 et 300 millions d'euros, - le delta tient notamment compte de l'option toit ouvrant.
Jean-Michel Aulas fera appel pour un tiers aux fonds propres de l'OL Groupe, générés par l'augmentation de capital réalisée au début de l'année. Le deuxième tiers devrait être obtenu grâce au naming. Le stade portera le nom d'un sponsor moyennant une somme tournant autour de 100 millions d'euros, pour une période de 15 ans. Enfin, le dernier tiers sera constitué d'apports privés et d'autofinancement. « Le financement est bouclé », affirme Jean-Michel Aulas. Un dossier finalisé par la discrète banque Rothschild.
Caroline Auclair