Manoelzinho ou le manque d'intérêt porté à la Guyane
France-Guyane
1er août 2012
Outre le fait que la violence chez nous semble une spirale sans fin, le meurtre des deux soldats du 9e RIMa à Dorlin le 27 juin aura aussi révélé que l'État français portait un intérêt très relatif à la Guyane.
Manoelzinho lors de son arrestation vendredi dernier à Macapà au Brésil
On aurait pu croire que la Guyane était en guerre. Au plus fort de la crise déclenchée par les meurtres perpétrés à Dorlin, trois barrages filtrants étaient installés sur la RN2, tenus par des gendarmes, fusils mitrailleurs dans les mains. Ce dispositif est encore monté d'un cran quand une voiture a fait l'objet d'un tir d'arme de guerre, au soir du samedi 21 juillet. Décision fut prise d'escorter les automobilistes par les gendarmes, en convois, sur cette même RN2. Ces actions étaient amplement justifiées.
Pourtant, dans l'Hexagone personne ne semblait s'émouvoir de la situation qui régnait chez nous, digne d'un pays en guerre. Comme si du côté de la capitale française, cette traque de Manoelzinho et ses conséquences semblaient secondaires. Mais ce n'est rien encore. Après que les deux soldats ont été tués à Dorlin, seul un ministre, celui des Outre-mers, Victorin Lurel, a fait le déplacement jusqu'en Guyane. Si deux soldats avaient été tués en France hexagonale, plusieurs ministres auraient fait le déplacement. Sans doute aussi le Premier ministre voire le président en personne.
Mais pas chez nous. Pas de ministre de l'Intérieur (Manuel Valls) qui est normalement en charge des questions de sécurité sur le territoire national. Pas de ministre de la Défense (Jean-Yves Le Drian) non plus.
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