Marseille veut séduire les accrocs du shopping
Des Docks au centre commercial du Prado en passant par la rue de la République, Marseille est en train de se doter d'une large palette commerciale. Au total, sept projets sont en cours. La Cité phocéenne marque ainsi son ambition autour de la culture, du commerce et du tourisme. Découverte et explications.
Et si Marseille, Capitale européenne de la culture en 2013, tirait avec elle d'autres secteurs d'activités ? Fort possible. En tout cas, une chose est sûre, la Cité phocéenne auréolée de son titre ambitionne de renforcer son attractivité.
Et pas seulement cette année. Et qui dit ville dynamique, dit également ville animée. Pour accompagner cette image, les centres commerciaux et commerces devraient tenir une place importante. "Nous voulons développer notre économie en nous appuyant sur le triangle : tourisme, culture et… commerce", soulignait à Cannes lors du dernier Mapic en novembre 2012, une adjointe au maire de Marseille. Et pour cela, elle souhaite élargir son centre-ville historique qui, aujourd'hui, tourne autour de 3 grandes rues commerçantes : la rue Saint-Ferréol, la rue de Rome, la rue Paradis et leurs perpendiculaires. Cette volonté se traduit dans le lancement de nombreux projets. Pas moins de sept programmes sont actuellement en cours dans tous les quartiers. L'enjeu ? Susciter l'achat plaisir pour attirer une clientèle extérieure à la recherche d'un commerce haut de gamme.
Preuve de cette ambition, les Docks qui projettent de réhabiliter un ancien bâtiment industriel du port en offre commerciale, où l'on pourra faire du shopping mais aussi se rencontrer et échanger. "Le projet s'appuiera sur les commerçants locaux. On veut un bar-tabac, voir des gens faire leur loto etc.", explique Emmanuel Duchange, directeur général de Constructa Urban Systems. Le site devrait présenter des boutiques mode et déco dans le style du Marais à Paris, un marché artisanal et de produits frais mais également un village de services. D'ailleurs, l'architecte en charge du projet, Alfonso Femia, de l’agence 5+1 AA confie : "Il faut chercher l'âme du bâtiment en jouant sur la lumière, la couleur, la nature et jouer sur sa force : ses pierres en façade témoins de son histoire". Et pour ceux qui n'en auraient pas assez avec les Docks, juste à proximité, seront implantées en front de mer sur 260 mètres les Terrasses du port. Outre les 160 boutiques du programme, la réalisation se distinguera par une toiture de 3.000 m2 qui accueillera un espace événementiel avec vue sur la mer.
Autre lieu marquant, la restauration des voûtes de la Major par les architectes Jean-Baptiste Pietri et José Pasqua. Situées non loin du nouveau quartier culturel vers le MuCEM, elles participeront au glissement du centre de gravité de la ville vers la mer, soutenues par la rue de la République qui s'étire sur 1,2 km et permet de relier le Vieux-Port, le quartier historique et Euroméditerranée. Cette artère d'architecture haussmannienne se découpe en plusieurs parties avec, sur le bas de la rue, des enseignes de "mass market" comme Jules, H&M, Starbucks ; sur le milieu de rue, des grandes enseignes comme le futur grand Monoprix ; et enfin, sur le haut de la rue, une offre de proximité comme Monop'.
Des projets sur l'ensemble du territoire
Enfin, outre les commerces du territoire qu'on appelle le "triangle", d'autres quartiers participent à cet essor. Ainsi, au sud, le centre commercial du Prado viendra enrichir la rénovation du stade Vélodrome et la construction de logements prévue. Il s'agit d'un projet à ciel ouvert avec une canopée : "Nous avons un positionnement plutôt chic et privilégions la qualité des enseignes en faisant attention à ne pas faire une explosion de m2 commerciaux", nous précise Nabil Mabed, de chez Doughty Hanson, le fond d'investissement participant à la construction. A l'est, pour animer l'entrée de ville, le pôle Bleu Capelette adossé au Palais Omnisports Marseille Grand Est, alliera loisirs, cinéma et shopping.
Si ces projets sont en cours et devraient voir le jour dans quelques années, ils devraient permettre une requalification mais aussi redonner une dynamique à l'ensemble de la cité et pourquoi pas faire émerger un axe fort "commerce et culture". En attendant que ces projets soient inaugurés, la ville peut toujours capitaliser sur 2013 en se targuant d'être la deuxième ville au monde à visiter ("the place to go") cette année, selon un récent article du New York Times.