30 ans d'art moderne à Saint-Etienne
PARLaurent Malet, Jean-Marie Durand - 24/11/17 18h00
Le musée d’Art moderne et contemporain de Saint-étienne célèbre ses 30 ans avec une installation d’Anish Kapoor, un parcours dans ses collections et un focus sur le narrative art.
Dans le paysage muséal, le musée d’Art moderne et contemporain de Saint-Etienne rayonne discrètement à l’ombre des institutions parisiennes. Outre la qualité architecturale du bâtiment de Didier Guichard, constitué de carreaux noirs en céramique, la richesse des collections et l’audace d’une politique d’acquisitions déployée depuis le début des années 1980 en ont fait un musée de premier rang, en phase avec son temps.
Ses directeurs successifs, Bernard Ceysson, Jacques Beauffet et Lorand Hegyi, auxquels vient de succéder Aurélie Voltz (44 ans), n’ont cessé de prêter attention à la création contemporaine, au point que le musée possède près de 23 000 œuvres, dont beaucoup n’ont rien à envier aux chefs-d’œuvre du MoMA, exposés en ce moment à Paris.
Une nouvelle installation d'Anish Kapoor
La célébration de ses 30 ans – le musée a été inauguré en novembre 1987 – offre l’occasion de mesurer son importance à travers trois expositions simultanées. Première étape, l’invitation faite à Anish Kapoor d’exposer dans la salle centrale son installation monumentale, My Red Homeland, en forme de cercle géant (12 mètres de diamètre), remplie de peinture, de vaseline et de cire rouge sang, comme plusieurs allégories possibles (la violence du monde, la vie organique, le feu intérieur…), entourée de peintures évoquant, par-delà leurs formes abstraites, les viscères des toiles de Rembrandt.
Halluciné par ce rouge ardent comme la braise, le visiteur se plonge ensuite dans les feux d’un parcours, “Considérer le monde”, conçu par Martine Dancer-Mourès, conservatrice au musée depuis sa création. L’exposition exhume une partie des collections en se rattachant à un fil conducteur subtil : consigner les perpétuels renouvellements des gestes artistiques qui, tout au long du XXe siècle, ont cherché à restituer le monde, c’est-à-dire à lui conférer une forme aiguisant la conscience.
Du pop art à la nouvelle figuration, du minimalisme au colorfield painting, de l’arte povera à la photographie conceptuelle, les collections se dévoilent au fil d’un parcours structuré en plusieurs thématiques (“figuration/défiguration”, “retour à la nature”, “entre quête du minimalisme et matériau en question”…).
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