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Time for Africa to ditch the West?

2231 Views 10 Replies 5 Participants Last post by  eddeux
Africa is gearing for an economic take-off to an emerging economy status. To get there it must shed-off unnecessary baggage of laggards. These include trade and development partners in the West. A number of recent reports on African economy stop short of telling Africa to dump the West.
http://eaers.blogspot.com/2012/05/time-for-africa-to-ditch-west.html
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ChinDiafriKa

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Eric Nguyen : le XXIème siècle devrait être africain

Les Afriques : Le XXIème siècle pourrait bien constituer le siècle de l’Afrique, soutenez-vous. Qu’est-ce qui vous permet une telle affirmation ? Un afro-optimisme forcené ?

Eric Nguyen : Je n’ignore pas la situation absolument catastrophique dans laquelle se trouvent certains pays africains (Liberia, Sierra Leone, RDC, Somalie). Des ouvrages comme Négrologies se sont fait l’écho d’un pessimisme renforcé sur le continent africain. Toutefois, si l’on prend le continent noir dans sa globalité, l’afro-pessimisme, prégnant dans les mentalités occidentales, apparaît un peu désuet. Je me base sur les études des cabinets de conseil et d’étude pour lesquels l’Afrique est devenue une terre d’opportunités pour les investisseurs. Selon le FMI, le taux de croissance moyen a été de 5% de 2000 à 2009.

« Des ouvrages comme Négrologies se sont fait l’écho d’un pessimisme renforcé sur le continent africain. Toutefois, si l’on prend le continent noir dans sa globalité, l’afro-pessimisme, prégnant dans les mentalités occidentales, apparaît un peu désuet. »

Jim O Neill, économiste chez Goldman Sachs, estime que dans 40 à 50 ans, les grands pays africains rejoindront les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine). Selon lui, le Nigeria pourrait en 2050 dépasser l’Italie, la Corée du Sud ou encore le Canada.

Bien évidemment, il s’agit de prévisions, sujettes à caution, mais globalement, l’idée d’une émergence de certains pays africains apparaît censée. La preuve en est la confiance des investisseurs étrangers. Les investissements étrangers sont passés de 9 milliards de dollars en 2000 à 62 milliards de dollars en 2008. C’est presque aussi élevé que les investissements étrangers en Chine ! Les investisseurs (qui ne sont ni des philanthropes, ni des naïfs) n’auraient aucune raison d’investir s’ils n’étaient pas sûrs de bénéficier d’un retour sur investissement.



LA : Parmi les atouts de l’Afrique, vous citez l’abondance de ses matières premières. Celles-ci ne sont pas signe de développement en Afrique. Les pays les mieux dotés, la RD Congo, la Guinée ne sont pas les plus développés. Même dans le monde, le Japon, la Suisse démontrent que les matières premières ne sont pas l’essentiel pour se développer.

EN : Je ne suis pas naïf. La possession de matières premières ne fait pas forcément la richesse d’un pays. On peut citer la RDC, véritable « aberration géologique », selon l’expression consacrée. Au contraire, les matières premières peuvent même constituer un handicap. C’est ce que l’on appelle le « syndrome hollandais », ou malédiction dse matières premières. L’extraction de matières premières (mines et puits de pétrole) ne crée pas énormément d’emplois. Les revenus engendrés par l’exploitation des matières premières suscitent une forte appréciation des devises des pays africains producteurs, pénalisant les autres exportations.

Les revenus colossaux tirés de la vente des matières premières ne profitent souvent qu’à une petite minorité corrompue, cas de l’Angola, par exemple. La croissance y varie de 15 à 20%, mais 70% de la population vit dans la pauvreté. C’est une croissance artificielle sans développement, portée par une économie de rente, sans transfert de richesses aux populations.

La spécialisation dans l’extraction des matières premières détourne les pays africains de l’agriculture, avec le risque de dépendance alimentaire qui en découle. Enfin, la spécialisation dans l’extraction et l’exportation des matières premières (à faible valeur ajoutée) constitue un frein à l’industrialisation des pays africains. Ils s’enferment dans l’impasse des exportations à faible valeur ajoutée, peu créatrice d’emplois et sans transfert de technologies.

On peut parler dans certains cas d’un échange inégal, l’Afrique exportant ses matières premières pour importer des produits finis en provenance d’Europe ou de Chine. L’échange inégal (matières premières contre produits transformés) constitue d’ailleurs une forme de néocolonialisme. Il peut aller jusqu’à la caricature : l’Afrique exporte son bois et son coton vers la Chine et importe meubles et vêtements en provenance de Chine !

Ceci-dit, l’explosion de la demande pour les matières premières (atténuée récemment par la crise) a apporté des devises à l’Afrique. Celle-ci est à un tournant de son histoire. Il lui faut maintenant développer une industrie à haute valeur ajoutée et à haute intensité de main d’œuvre. L’Afrique doit monter en gamme dans ses exportations et produire des produits manufacturés.

A ce sujet, on peut citer le Mexique, le Brésil, le Chili, l’Indonésie, la Malaisie, l’Australie, lesquels ont réussi à dépasser la spécialisation dans l’exportation des matières premières pour se doter d’une industrie à haute valeur ajoutée.

En résumé, les matières premières peuvent constituer un atout formidable pour l’Afrique à condition qu’elle se libère de l’échange inégal et dépasse l’exportation des matières premières pour se doter d’une industrie.



LA : L’énorme marché potentiel que vous invoquez par ailleurs ne sera-t-il pas de portée très réduite du fait qu’il n’est pas très solvable et ne le sera pas sans un véritable accroissement des ressources des populations ?

EN : Bien évidemment, un marché c’est une population… qui a les moyens de consommer ! Sinon l’Inde serait l’un des premiers marchés du monde. Toutefois, on assiste à un phénomène d’urbanisation et d’émergence des classes moyennes. En 2030, 50% de la population africaine vivra en ville. En 2008, 85 millions de ménages africains ont gagné 5000 dollars par an. Ils ont consacré leurs revenus à la consommation. Les télécommunications (téléphones portables puis Internet) seront des secteurs d’avenir. Ajoutons que le Brésil, la Chine et peut-être l’Inde, avec des produits moins chers que les produits occidentaux, profiteront sans doute mieux du marché africain.



LA : A propos de la démocratie, si le développement de la société civile est effectif, en revanche, de nouveaux travers apparaissent. Coup d’Etat militaire, succession monarchique, bricolage constitutionnel et conflits réels ou potentiels.

EN : De façon extrêmement paradoxale, on assiste au phénomène suivant : la démocratisation annoncée dans les années 90 (discours de la Baule) n’a pas vraiment eu lieu. En Afrique francophone, l’alternance démocratique (cas du Sénégal avec le remplacement de Diouf par Wade) ne rime pas forcément avec passage à la démocratie. On a assisté à un retour des coups d’Etat militaires (Guinée) et à l’émergence de successions dynastiques. Bongo fils au Gabon, fils d’Eyadema au Togo aujourd’hui. Wade fils et Moubarak fils, demain peut-être. Les élections en Côte d’Ivoire et en Guinée apparaissent entachées d’irrégularités… Les dirigeants cités hier en exemple par les Etats-Unis, jugés comme les représentants de la « renaissance africaine », comme Musuveni en Ouganda, Afeyorki en Erythrée et Zénawi en Ethiopie, se sont révélés être des autocrates comme les autres.

Toutefois, du fait du développement de l’individualisme, du repli de l’individu sur la sphère de ses intérêts privés, on assiste en parallèle à un essor des idéaux démocratiques au niveau de la société civile. Les ONG, les associations, les médias, les blogueurs, les regroupements locaux, témoignent de la vitalité de la société civile. La démocratisation par le bas suscitera à très long terme une démocratisation des institutions par le haut. Reste à savoir si cela se fera avec ou sans violences…



LA : L’Afrique n’est pas une. Quels sont les grands groupes que vous distinguez dans votre projection ?

EN : La réponse n’est pas très originale. On pourrait distinguer les pays africains selon l’appartenance à l’ancien empire colonial (ex-colonies françaises, anglaises, portugaises, espagnoles). On peut aussi distinguer les pays qui décollent (Nigeria) de ceux qui restent à la traîne (Sierra Leone). Toutefois, je préfère reprendre la spécificité par grandes aires géographiques et culturelles. Je ne parlerai pas d’un sous-choc des civilisations, mais plutôt de tentatives d’intégrations régionales intéressantes et encourageantes : l’Union du Maghreb arabe, la CEDEAO, la CEEAC, le COMESA, la SADC.

Parallèlement à l’Union africaine, les pays africains se sont regroupés au sein de cinq grandes organisations régionales, avec des fortunes diverses. L’UMA (Union du Maghreb arabe), qui rassemble la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye, est affaiblie par les dissensions entre le Maroc et l’Algérie. La CEDEAO (Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest), qui rassemble quinze pays francophones, lusophones et anglophones, est entravée par la disproportion entre les autres pays et le Nigeria, qui revendique un rôle prépondérant voire hégémonique. La CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale), qui regroupe le Tchad, la République centrafricaine, le Cameroun, la Guinée équatoriale, São Tomé et Principe, le Gabon, le Congo-Brazzaville, le Congo-Kinshasa, l’Angola, le Rwanda et le Burundi, est empêtrée dans les rivalités pour le leadership entre le Gabon et le Cameroun. Les guerres civiles au Congo-Brazzaville et en République centrafricaine, l’instabilité politique au Tchad et au Congo-Kinshasa, ne contribuent pas à l’essor de la CEEAC. Le COMESA (Marché commun de l’Afrique orientale et australe), qui regroupe dix-neuf pays, est un rassemblement hétéroclite de pays. Il manque de cohérence et d’unité. L’Egypte, qui en fait partie, n’y joue pas le rôle de leader, ses ambitions étant tournées vers le Moyen-Orient. Enfin, la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe), à la pointe méridionale du continent, de la République démocratique du Congo à l’Afrique du Sud, qui y joue évidemment un rôle prépondérant du fait de son poids politique et économique. Le PIB des quatorze autres pays de la SADC représente 40% du PIB de l’Afrique du Sud. CES

http://www.lesafriques.com/actualit...e-siecle-devrait-etre-africain.html?Itemid=89
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In case you missed it: This is the ‘African century’

Are we living in the “African century?” That is what many people in business and politics have begun to call it. You may not have noticed – because so many headlines are devoted to dramatic events north of the Sahara – that there has been a quieter but more dramatic change for so many of the 900 million people living in the lands to the south. In some ways, this has been the larger revolution.

The economies of many once-destitute African countries are taking off. While the economies of the West are barely moving and China has been stalled, Africa experienced economic growth of 5 per cent this year and is projected by the International Monetary Fund to see 5.7 per cent growth next year. Six of the world’s 10 fastest-growing economies today are in Africa.

After decades of rising poverty and malnutrition, Africa is moving the other way: For the first time since 1981, fewer than half of Africans live in absolute poverty (defined as an income of less than $1.24 per day). About three million Africans a year escape absolute poverty. This is also having health consequences: In Senegal, for example, the child mortality rate fell from 12 per cent to 7 per cent over five years (though this still means that every other family has suffered a child death).

As Charles Kenny of the Center for Global Development observed this month, the GDP and growth figures from Africa may be disguising larger improvements. He cites the research by London School of Economics professor Alwyn Young, which suggests that even though per capita income has risen only slightly, actual African household consumption has been rising by between 3.4 and 3.7 per cent each year for the past two decades, and other studies showing that TV ownership has grown from 6 per cent of households to 29 per cent, electricity service has gone from one in 10 households to one in four, and six out of 10 Africans now have a telephone (considerably more than have a toilet).

Much of this is rooted in the timeless African economic foundation of having outsiders (including many Canadian companies) come in to your country to pull oil, gas, gems and minerals out of the ground.

But oil and natural-resource wealth does not explain it all. Much of Africa’s growth is due to the virtuous combination of agricultural commercialization and urbanization, the same two factors that ended malnutrition and mass starvation as commonplace factors in Europe and North America two centuries ago. A new report from the Rome-based Food and Agriculture Organization projects that by 2030, the number of Africans living in cities will double to 600 million – a change that will cause Africa’s fertile land to produce food rather than support poor people, and causing family sizes to drop dramatically.

All these optimistic numbers have led some observers to conclude glibly that Africa is “on its way,” is becoming a “middle-class continent,” is about to undergo the same transformation that China did 30 years ago, when it was as poor as Africa is today. Under this logic, all that is needed is profit – as seen on Friday when Julian Fantino, Canada’s Minister of International Co-operation, announced that part of Canada’s foreign aid will now be delivered in partnership with mining companies, many of which operate in Africa.

Yet it doesn’t take long to realize how fragile are the gains made by Africans. There is no shortage of success stories, such as Malawi and Ghana, where decent government and stable institutions have become a fact of life. But as we saw from the violence embroiling the Democratic Republic of Congo, Rwanda and Uganda this week, and the struggles with extremists that have struck Mali, a single eruption or a bad leader can destroy the gains of two decades.

This has led some to conclude that government and institutions are the main barriers to success – and therefore that they, rather than toilets or mosquito nets, should be the objects of our assistance. This case is made forcefully by economists Daron Acemoglu and James Robinson in their new book Why Nations Fail.

This week, they fought a pitched battle over this thesis, on Twitter and in blog posts, with controversial development economist Jeffrey Sachs, who insisted that geography and infrastructure are more important than government. (The authors countered that Mr. Sachs is being soft on dictatorships.)

From the perspective of 400 million dirt-poor Africans, this must sound like a chicken-or-egg debate. For it is increasingly Africans, not outside scholars, who are identifying the real barriers to success.

DOUG SAUNDERS
The Globe and Mail
Published Saturday, Nov. 24 2012, 7:00 AM EST
Last updated Sunday, Nov. 25 2012, 8:17 AM EST

http://www.theglobeandmail.com/comm...t-this-is-the-african-century/article5609423/
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