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ZAC Batignolles | Paris XVIIème

8383 Views 3 Replies 4 Participants Last post by  clouchicloucha
LE MONDE | 21.03.05 | 19h52 • Mis à jour le 21.03.05 | 19h52

C'est aujourd'hui la plus grande friche industrielle de la capitale, 60 hectares parsemés d'entrepôts et quadrillée de voies de chemins de fer. Si Paris décroche l'organisation des Jeux olympiques de 2012, c'est là, entre la rue Cardinet et le boulevard périphérique, dans le 17e arrondissement, que se dressera le village olympique où résideront les athlètes en compétition et leurs délégations. En tout, plus de 17 000 personnes. Une fois la parenthèse olympique refermée, il restera à faire du site un véritable "morceau de ville".

Cette seconde étape devrait prendre dix-huit à vingt-quatre mois, selon Jean-Pierre Caffet, adjoint (PS) au maire de Paris, chargé de l'urbanisme. Huit à neuf ans pour boucler la plus vaste opération d'aménagement dans la capitale depuis Paris-Rive gauche, sans doute la dernière de cette ampleur : le délai est très court. Si Paris n'est pas désignée, le nouveau quartier du nord-ouest mettra deux à trois fois plus de temps pour émerger dans sa forme définitive. Rendez-vous, dans ce cas, aux alentours de 2025 !

Situé dans Paris intra-muros mais à proximité des grands axes de communication * autoroute du Nord et périphérique * et à moins de six kilomètres des principaux sites de compétition, le projet de village olympique sur le site des Batignolles est un des atouts majeurs de la candidature parisienne. En retour, pour cette opération en sommeil depuis presque vingt ans, l'organisation des JO serait un formidable coup d'accélérateur.

SIX FOIS LES HALLES
Proportionnellement à l'enjeu, l'opération "Clichy-Batignolles" a pourtant été lancée dans une relative discrétion. La surface du terrain, dont Réseau ferré de France (RFF) et la SNCF sont encore très largement propriétaires, équivaut pourtant à six fois celle des Halles, le projet-phare de la mandature du maire de Paris, Bertrand Delanoë. Le futur quartier du 17e arrondissement est symboliquement moins chargé et relativement excentré.

Il est aussi situé sur les terres de la maire (UMP) du 17e, Françoise de Panafieu, candidate déclarée à la mairie de Paris aux prochaines municipales, qui s'est, habilement, approprié le projet. "Ce qui exaspère le maire de Paris", confie- t-on à l'Hôtel de Ville. Autant de raisons qui expliquent, sans doute, que, jusqu'au récent coup de projecteur donné sur le projet à l'occasion de la visite du Comité international olympique (CIO) à Paris, du 14 au 16 mars, l'exécutif municipal jouait plutôt la discrétion sur le sujet.

L'opération a pourtant commencé dès l'élection de M. Delanoë mais sur un pied modeste, avec la promesse de réaliser sur une partie du terrain, d'ici à 2007, un espace vert de 4,5 hectares. Les premières études ont été lancées en juin 2002.

A l'époque, ni la SNCF et ses filiales ni RFF ne connaissaient avec précision leurs limites de propriété. "On peut s'étonner de cette situation quand on connaît le prix du mètre carré à Paris", s'exclame Mme de Panafieu.

Une fois la procédure lancée, quatre équipes d'urbanistes ont été sélectionnées pour concourir selon la procédure du"marché de définitions"réutilisée, deux ans plus tard, pour le chantier des Halles. Le projet de François Grether, urbaniste, associé à Jacqueline Osty, paysagiste, a été choisi en juin 2004. Entre-temps, les quatre équipes en compétition (outre François Grether, celles de Christian de Portzamparc, de Bruno Fortier et de Pierre Gangnet) avaient dû réorienter leurs projets à la suite de l'annonce, en mai 2003, de la candidature parisienne aux JO.

Sur une surface totale de 60 hectares, l'aménagement prévu pour le village olympique d'abord, le nouveau quartier ensuite, occupe environ 40 hectares. La Ville de Paris est, pour le moment, propriétaire de deux emprises de 5,5 et 4,2 hectares, acquises fin 2004 après de très longues négociations avec la SNCF et RFF, pour un total de 179,5 millions d'euros. Les deux sociétés n'ont jamais montré beaucoup d'empressement à céder leurs terrains, arguant de l'éventuel projet de création d'une zone de fret sur la partie ouest, soutenu par certains élus communistes. Si Paris obtient les Jeux, elles s'inclineront, évidemment. Dans le cas contraire, elles pourraient encore faire traîner les choses.

Dans le projet de budget soumis au CIO, le resserrement des voies SNCF et la couverture du fais-ceau, notamment à l'aide de 20 000 mètres carrés de panneaux solaires destinés à fournir l'énergie nécessaire au village puis au quartier, est de 570 millions d'euros, soit près de la moitié du coût total du village (1,2 milliard), pris en charge à 51 % par l'Etat. Si Paris est écartée le 6 juillet, la Ville et la région resteront seules pour payer la facture.

"La perspective des JO donne une dynamique évidente au projet, reconnaît François Grether, mais nous avions commencé à travailler avant l'annonce de la candidature parisienne. La réflexion n'est pas entièrement sous l'emprise des Jeux et c'est bien.""En revanche, poursuit-il, le fait de devoir aménager un immense morceau de ville à date fixe et dans un délai très court est un paradoxe pour tout urbaniste qui, en règle générale, ménage des espaces ouverts pour laisser les choses évoluer à leur rythme."

240 000 M2 DE LOGEMENTS
Dans ce secteur très dense de Paris, son idée initiale était de proposer un parc, "le plus grand possible, avec seulement quelques éléments bâtis". "Parce qu'il n'y aura jamais plus, à Paris, une occasion de cette ampleur", assure-t-il. Finalement, le jardin, d'un seul tenant, couvrira 10 hectares, mais 460 000mètres carrés seront construits, dont 240 000 de logements, répartis dans des immeubles de huit à dix étages maximum, autour d'un axe central planté traversant le quartier et le reliant à ses voisins.

Si Paris obtient les Jeux, le site sera entièrement accessible aux handicapés, Jeux paralympiques obligent. 70 % du bâti seront conservés mais transformés après les Jeux, les volumes de logements devant être redessinés. Une dizaine d'architectes ont déjà proposé des esquisses d'immeubles qui font, actuellement, l'objet d'une exposition publique sur le site.

Les rez-de-chaussée d'immeubles, dans lesquels seront accueil-lis les différents comités olympiques et les accompagnateurs des athlètes, serviront, après 2012, de locaux d'activités et de services. Enfin, une partie réduite à 80 000 mètres carrés sera construite sur dalle. "C'est, entre autres, ce qui a fait que ce projet l'a emporté, commente Jean-Pierre Caffet. François Grether propose un quartier en prise directe sur un parc presque entièrement en pleine terre, avec des solutions astucieuses pour résoudre les différences de niveau du terrain ou le franchissement du chemin de fer de petite ceinture, qu'il isole au milieu d'un plan d'eau."

"Si Paris n'a pas les JO, résume M. Grether, qui refuse, pour l'instant, de croire en cette hypothèse, le projet n'a aucune raison d'être très différent de ce qu'il est aujourd'hui. Sauf qu'il y aura moins d'argent et que certaines bonnes volontés actuelles marqueront sans doute le pas.

Polémique sur la nature des futurs logements
Paris 2012 oblige, les élus parisiens, de gauche et de droite, affichent un accord parfait sur les grandes lignes du projet d'aménagement de futur quartier Clichy-Batignolles. Sur la nature des 4 000 logements qui doivent y être construits, toutefois, la polémique a commencé lors du vote, le 31 janvier 2004, du nouveau plan local d'urbanisme (PLU) parisien.

Sur proposition des élus communistes, l'exécutif municipal a fait adopter un amendement précisant que"la part de logements sociaux ne sera pas inférieure à 50 %"et qu' "un nombre significatif de logements devront être offerts aux étudiants et jeunes travailleurs". "Nous n'en avons jamais discuté !", s'est écriée la maire (UMP) du 17e arrondissement, Françoise de Panafieu, qui a qualifié la"méthode" de "consternante". Le dossier, a-t-elle souligné, n'avait jusqu'alors "jamais posé de problème". La maire souhaite que 25 % des 4 000 nouveaux logements soient du"logement aidé intermédiaire", donc destiné aux classes moyennes, et que 50 % du total soit réservé à l'accession à la propriété.

Article paru dans l'édition du 22.03.05
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L'idée est bonne, maximiser l'emprise verte et construire dense....mais allez un petit coup de pouce supplémentaire, 400 000m2 de logements et des immeubles de 20-30 étages tous signés par un architecte différent et coordonné par un language commun au niveau du sol !! allezzzzzzz....
Bon projet. Je cautionne :)
C'est vieux mais mine de rien.. C'est en cours!!
Semaine dernière :)


































































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